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25 Oct

Bilan mensuel d'août

Publié par platinoch  - Catégories :  #Bilans mensuels

Mois à part dans l’univers de la programmation cinématographique, ce mois d’août 2006 n’aura pas été un mois comme les autres. La raison principale : l’invasion des salles par une horde de pirates déchaînés qui ont d’ores et déjà dépassés le cap des cinq millions d’entrées !!!

En effet, Johnny Deep et sa joyeuse bande de doux dingues ont réussi leur pari, à savoir de faire mieux avec le deuxième opus de « Pirates des caraïbes » que le premier. Et ce succès est largement mérité tant le spectacle offert (dans un genre qui se veut uniquement voué au divertissement grand public et de qualité) est dense et impeccable.

Le seul hic du film : la fin trop abrupte, qui appelle logiquement le troisième opus, mais qui laisse malgré tout le spectateur sur sa faim.

Affiche américaine. Walt Disney Pictures

 

Mais la sortie de cette super-production ne doit pas pour autant masquer les autres films sortis au cours de ce mois. Et aux rayons des bonnes surprises, il faut citer en premier lieu l’incroyable trilogie danoise « Pusher ». Diffusée dans une seule et unique salle en France, cette trilogie jouissait pourtant d’une excellente et unanime critique de la presse. Il faut dire que ces films sont réalisés de mains de maître, et cette plongée dans l’univers glauque et crapuleux des bas-fonds mafieux de Copenhague semble tellement réelle et électrique qu’elle n’est pas sans rappeler les films de Scorsese et Tarantino. Cette trilogie confirme également le talent du génial Mads Mikkelsen, prochainement à l’affiche du nouveau James Bond, "Casino Royale", dans le rôle du méchant, Le Chiffre.

Toujours dans le registre du monde mafieux, il faut également citer l’excellent polar italien « Arriverci amore ciao », qui dans son genre est assez cru et haletant, mêlant à la fois film de gangsters, film social italien, avec un soupçon d’inspiration à la Chabrol. En plus d'être un bon polar, la grande qualité du film est aussi de nous faire traverser les 30 dernières années de l'histoire transalpine, en nous montrant les traumatismes toujours présents causés par les mouvements terroristes tels que les "Brigades Rouges".

Toujours au rang des bons films sortis cet été, et c’est mon coup de cœur du mois, il s’agit du controversé « Adieu Cuba ». Certes, il ne dépeint la réalité politique de la prise du pouvoir par Castro que partialement. Certes, on pourra lui reprocher de dresser un portrait de la Révolution cubaine assez violent. Mais malgré tout, aussi partisan que soient ses points de vues, Andy Garcia ne fait qu’aligner un certains nombres de faits qui sont hélas réels. Mais la force du film réside surtout dans son histoire, proche de celle de « Casablanca ». Et vu sous cet angle, cette histoire d’amour et cette saga familiale, bercées par une musique vraiment formidable de bout en bout, à le mérite de nous emporter pendant deux heures. Et c’est déjà pas si mal !

 

D’autres films peuvent également se ranger dans la catégories des bons films de ce mois-ci. On notera ainsi le stupide mais néanmoins hilarant « Little man », porté par des frères Wayans mieux inspirés que pour « Fausses blondes infiltrées ». « La science des rêves » révèle aussi un Gondry toujours aussi rêveur et romantique, mais si le film est bon, il laisse un goût d’inachevé tant la presse nous le vendait comme le chef d’œuvre de cette fin d’été. Enfin signalons le mignon « Lucas fourmi malgré lui », qui sans apporter grand chose de nouveau dans l’univers du divertissement pour les plus jeunes, apporte davantage d’humour et de jolies choses que les dernières productions Disney (« Cars » notament).

Gaumont Columbia Tristar Films

 

Pour ne pas être en reste, il faut également évoquer l’ambigü

« Miami Vice », très réussi dans un sens, puisque le film est dirigé par la main virtuose de Michael Mann qui sait si bien insuffler une réelle densité psychologique à ses personnages et filmer à la manière d’opéras les scènes de fusillades. Le seul handicap du film, c’est qu’il ressemble à tous les précédents de ce réalisateur, et en perd du coup une grande partie de sa saveur. Ne boudons pas ceci dit notre plaisir car ce film est efficace et nous offre plus de deux heures d’un spectacle haletant et sans le moindre temps mort.

Autre registre, l’adaptation du best-seller « Les particules élémentaires » de Michel Houellebec mérite également sa place dans les bons films du mois. Probablement plus propret que le livre, le film reste néanmoins dans l’univers glauque de l’auteur, et vit grâce à l’admirable interprétation de Moritz Bleibtreu.

 

Avis mitigé enfin pour la surprenante « Tourneuse de pages ». Magnifiquement portée par l’incroyable interprétation de la jeune Déborah François, impressionante de froideur et de haine contenue, le film, prenant de bout en bout, laisse malgré tout un sentiment de déjà-vu, en faisant notamment penser aux vieux films de Chabrol.

 

Mais (car il y a toujours un « mais » !!!) , le mois d’août a été également porteur de tout un lot de films allant du totalement médiocres à carrément nuls. Citons d’abord « Bleu d’enfer », film assez insipide, dont la sculpturale et en permanence en bikini (à coire que c'était le seul but du film!), Jessica Alba est le seul prétexte à faire des entrées. Parmi les autres nullités du mois, citons également l’ovni « La jeune fille de l’eau »… Pas intéressant, pas bien filmé (il arrive à rendre totalement laide la jeune Brice Dallas Howard, chapeau!!!), M. Night Shayamalan a réalisé un film, semble-t-il totalement sous fumette, qui prend la tasse dès les premières minutes. A fuir.

Parlons également de l’épouvantable « J’invente rien », fracassant de bêtise, malgré le talent de Kad.

De même il y a le début de la « cession cannoise ». Et on est pas gâté. Avec « Selon Charlie », film confu, ridicule et sans intérêt, Nicole Garcia a plombé l’image du cinéma français tant son film qui ne rime à rien, et est très prétentieux au final, est raté. Et puis il y a la palme d’or. Ken Loach est un très grand réalisateur. Mais son « Vent se lève » est totalement loupé. Derrière un message assez ambigü et malsain (les britanniques ont commis des horreurs en Irlande, mais finalement les Irlandais aussi, donc c’est bonnets blancs et blancs bonnets), le film manque cruellement de compassion et d’un vrai personnage central charismatique pour lequel on pourrait éprouver un peu d’empathie. Une toute petite palme d’or donc…qui nous prouve que le jury était totalement à côté de la plaque!

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- Mon podium pour août:

1 - Adieu Cuba

2 - Pusher (la trilogie dans son ensemble)

3 - ex-aequo Pirates des Caraïbes 2 et Arrivederci Amore Ciao

Johnny Depp. Buena Vista International

 

Rock’n’roll !!!



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B
Banane flambée !Enfin le retour du Maître ! Je me languissais de ne rien voir venir et m'inquiètais de la mort de ton blog, véritable baromètre du cinéma. Les critiques de ce mois sont excellentes, vivantes et pertinantes. Quand donc Allociné va t-il tembaucher comme critique ???
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!