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30 Oct

Bilan Mensuel de Septembre 2006

Publié par platinoch  - Catégories :  #Bilans mensuels

 Après les grosses productions de l’été, et autres réjouissances enfantines ou cannoises, le mois de septembre fait toujours office de mois de transition dans la programmation, en attendant la vague suivante des poids lourds cannois et des grosses sorties de la rentrée d’octobre et de la Toussaint.

 

Et ce cru de 2006 ne change rien à la règle !!!

Dans cette vague de sorties de petits films d’auteurs et de succès presse cannois, l’attraction principale de ce mois est de partir à la pêche à la bonne surprise. Et si cette attraction s’avère assez enthousiasmante, elle n’en demeure pas moins assez incertaine et aléatoire !

Car les bons films et les révélations ne sont pas toujours là où on les attend !!!

 

Aussi, rendons à César ce qui lui appartient (comme à mon habitude sur ce blog !), et parlons d’entrée de ce qui est LE film du mois, à savoir l’excellent « Little miss sunshine ».

Sorti tout droit d’un peu nul part, ce premier long de Faris et Dayton, qui se sont déjà fait une réputation dans la pub, a été plébiscité d’entrée par la critique presse, et à l’heure où je rédige ces quelques lignes, le moins que l’on puisse dire, c’est que les spectateurs ont répondu présent, car sur une distribution finalement assez limitée, le film, après 7 semaines à l’affiche, approche doucement de la barre des 700 000 visiteurs !!!

Et s’il s’avère que ce film est un succès, il faut savoir lui reconnaître ses qualités. La première étant sa liberté de ton, légère et humoristique, traitant d’une famille en crise, où chacun ayant ses propres névroses difficiles à surmonter, va participer au périple à travers les routes américaines pour faire participer la cadette de la famille à un concours de beauté pour petites filles. Les tribulations tendres et hilarantes de cette famille apporte donc une grosse bouffée d’oxygène et souffle un véritable vent de fraîcheur dans les salles. Outre sa qualité d’écriture (le film sort des sentiers battus du cinéma US et regarde avec un œil un brin critique et caustique les valeurs de l’American way of life) et sa réalisation efficace, le film jouit aussi d’un casting à la fois hétéroclite et impeccable, avec en tête le phénoménal Steve Carell, échappé tout droit de « 40 ans toujours puceau » et parfait en homosexuel suicidaire spécialiste de Proust, et Toni Collette, impeccable en solide mère de famille faisant le lien entre les divers membres de son clan à la ramasse…

Un film véritablement hilarant, qui nous réconcilie avec le cinéma « Indépendant » américain, qui ne nous avait pas donné de telles joies depuis les fantastiques « Garden State » et « Sideways ». Une véritable réjouissance donc, qui mérite amplement sa première place du top mensuel, et qui devrait figurer très largement dans les meilleurs films de l’année !!!

 

Toujours dans un ton corrosif vis-à-vis de la société américaine, l’autre bonne surprise du mois s’appelle « Thank you for smoking ». Et là aussi, il s’agit d’un premier film, en l’occurrence signé par Reitmann fils. Sur un ton cynique et acide, le film s’attaque au lobby de la cigarette US, mais en attaquant frontalement dans sa démonstration les mondes du journalisme, de la politique, et des valeurs générales qui régissent la société américaine. Et là encore, même s’il y a parfois quelques longueurs et quelques temps morts (il faut dire que le film démarre tambour battant), il est porté par d’excellents comédiens, avec en tête le trop rare Aaron Eckhart, remarqué dernièrement dans l’excellent « Conversation(s) avec une femme ».

 

Pour le reste, et en dehors de ces deux films, avouons-le avec une pointe d’amertume, les réjouissances ont manqué cruellement durant ce mois de septembre. Trois films se dégageant néanmoins du lot : tout d’abord, cocorico, un film français, « Je vais bien ne t’en fais pas ». S’il paraît quelque fois un peu gnangnan, et même si les ficelles qui maintiennent le mystère ressemblent parfois à de gros cordages archi-prévisibles, le film reste émouvant, bien porté par une Mélanie Laurent définitivement révélation de l’année chez les comédiennes françaises, et par un Kad Mérad qui s’impose de plus en plus comme un acteur de référence, loin (hélas ?) de son registre humoristique qui nous avait fait l’aimer…

Autre film ayant tiré son épingle du jeu, « Des serpents dans l’avion ». Annoncé par un fort bavardage internet, une première depuis Star Wars, le film, un peu ovni, a en effet réussi son pari. Partant d’un postulat complètement débile et archi conventionnel pour un film de genre, il s’en sort en assumant parfaitement son second degré et son côté un peu cheap (on sent en effet souvent le manque de moyen), faisant du film au final un honnête film catastrophe avec son lot de frissons et une bonne dose d’autodérision et d’humour.

« Nausicaa », l’un des premiers Miyazaki, fable écologiste (encore !) clôt ce groupe. C’est déjà pas si mal !!!

 

Avant d’en venir aux grosses déceptions de ce mois (et elles sont nombreuses !!!), il faut parler d’un film qui se situe franchement entre les deux camps. Car avec son « Quand j’étais chanteur », Xavier Gianolli avait semble-t-il hypnotisé la Croisette et les journalistes qui nous avait survendu cette histoire d’amour impossible entre un chanteur de bal ringard de Province et une jeune et dynamique jeune femme. Et on pourrait dire que le film commençait bien. Mais très vite, le film se perd dans le pathétique, et malgré les interprétations magistrales de Cécile de France et de Gérard Depardieu (qu’on avait pas vu aussi génial depuis des années), la longueur du film pour aboutir à ce résultat grotesque finit par jouer en sa défaveur.

EuropaCorp Distribution

Dans le même registre des films moyens, nous citerons également le prometteur « Fair Play », qui malgré une belle distribution et une histoire originale, est toujours un peu trop « court » pour arriver à nous convaincre totalement. Enfin, « Ma super ex », qui partait pourtant d’une bonne idée de comédie, se rate quelque peu par un manque de rythme récurant et par une mise en scène planplan.

 

Maintenant, passons à la catégories des gadins du mois, et ils sont nombreux !!!

Commençons méchamment par les trois plus mauvais films du mois, ceux dont on ne retiendra vraiment rien. Le plus mauvais sera sans conteste l’italien « Melissa P. », sorte de « Hell » adapté lui aussi d’un roman à scandales, mais qui est surtout le prétexte à filmer une ado se livrer à une sexualité assez malsaine et vengeresse… c’est malsain, voyeur, mal filmé et pas excitant du tout…bref, le sommet de la perte de temps et de la connerie. Dans la famille perte de temps, l’américain « A scanner darkly » peut concourir haut la main. Tourné avec des comédiens réels avant de retravailler l’image, ce film, proche du dessin animé dont l’esthétisme est à gerber est d’un ennui profond et à moins d’avoir du sommeil en retard, rien ne justifie le fait de voir cette énorme daube ! Sans intérêt donc. Enfin, je me vois obligé de parler également de « The sentinel », qui mérite aussi sa place parmi les nullités du mois. Michael Douglas n’est vraiment plus ce qu’il était et sa présence en tête d’affiche de ce film le prouve bien. Là encore, ce thriller-polar archi convenu et prévisible n’a absolument pas la moindre qualité et pire encore, pas une once d’intérêt. Un scandale !

Viennent ensuite quelques films, qui sans être nuls, sont du moins ratés et/où pas suffisamment aboutis pour mériter d’être retenus. En vrac, « Quelques jours en septembre », « Les anges exterminateurs » et « Jugez-moi coupable », qui semble annoncer le déclin officiel du pourtant estimé Sydney Lumet. Dans le genre grand cinéaste sur le déclin, je finirais par le film d’Oliver Stone, « World Trade Center ». Car celui qui était (re)connu comme étant un des plus brillants cinéastes de sa génération, et un des plus provocateurs, nous sort un film exécrable de bons sentiments, de moralisme, et patriotisme va-t’en-guerre, allant jusqu’à justifié par les attentats du 11 septembre la guerre faite par les USA à l’Irak. Exactement le film qu’on ne voulait pas voir sur un événement où la dignité était de

mise.

 

Le Podium du mois :

1-     Little miss Sunshine.

2 - Thank you for smokink.

3 – Des serpents dans l’avions.

 

ROCK’N’ROLL



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V
"Little miss sunshine" m'a laissé le souvenir d'un bonbon acidulé, sans plus. J'ai bien aimé " Quand j'étais chanteur" parce que j’apprécie beaucoup Cécile de France et ai trouvé Gérard Depardieu touchant, sinon, bien sûr, la critique est justifiée.
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J
monsieur propre...c'est plus fort que moi. Je ne suis pas charitable, mais comment faire confiance à quelqu'un qui écrit :<br /> "Enfin, « Ma super ex », qui partait pourtant d’une bonne idée de comédie, se rate quelque peu par un manque de rythme récurant et par une mise en scène planplan."<br /> Le RYTHME RECURANT [au lieu de récurrent} est sans doute digne d'une technicienne de surface. S'agit-il d'une vraie faute ou d'un lapsus, révélant la volonté de l'auteur de "laver plus blanc" ?<br /> Je passe sur le "planplan", en réalité plan-plan, qui n'est qu'une faute mineure.
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B
des serpents dans l'avion ? Quelle Cie ? Quel vol?<br /> ça craint là, on n'est tranquille nulle part, et 3ème sur le podium en plus alors là ça craint vraiment bonjour la crédibilité
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B
AcideCool ! Voilà de la critique qui tranche. Si je suis d'accord sur pas pal de point, je serais plus optimiste sur quelques films qui mérite mieux comme "quelques jours en septembre". En tout cas, c'est affirmé et défendu avec conviction.<br /> Rock and roll ! !
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