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17 Jul

Broken english

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies romantiques

« On a pas tous les jours la chance de rencontrer la femme idéale et encore moins de l’épouser »

En parfaite new-yorkaise, Nora, la trentaine bien sonnée, s'est développée une carapace à l'épreuve de l'amour. Cynique et désenchantée, elle se demande ce qu'elle pourrait bien faire pour trouver l'homme idéal. Elle n'est pas vraiment aidée par sa mère qui ne perd jamais une occasion de lui rappeler qu'elle est toujours célibataire. Après une série de rendez-vous désastreux, elle rencontre Julien, un français insouciant et joyeux, venu à New York pour travailler sur un film qui finalement ne se fera pas. Nora se laisse un moment convaincre par l'insouciance de Julien, mais redoutant un nouvel échec amoureux, elle se refuse d'y croire et le laisse repartir en France. Prise de remords, elle décide finalement d'aller à Paris, espérant enfin conjurer le sort de son train-train quotidien. Ce voyage sera l'occasion de reprendre en main sa destinée...

« Je pensais être mariée et avoir des enfants avant trente ans, et finalement, je ne sais toujours pas où je vais »

Dans la famille Cassavets, je demande la sœur ! Il est rare de voir des familles entières se consacrer pleinement au cinéma. Pourtant, force est de constater que Zoe Cassavets a de qui tenir ! Et pour cause, son père n’est autre que le légendaire John, cinéaste et acteur majeur du cinéma américain des années 60 à 80, et sa mère est Gena Rowlands, égérie du cinéma indépendant de ces mêmes années. Pour couronner le tout, on peut également rappeler que son frère Nick est lui aussi réalisateur, on lui doit notamment « N’oublie jamais » (2004) ou « Alpha dog » (2007). Pas étonnant dès lors de voir la petite dernière du clan passer à son tour derrière la caméra, de surcroit pour un cinéma qui se veut résolument ancré dans son époque. En tout cas, en dépit d’un sujet quelque peu usé (le mal être des trentenaires qui peinent à trouver l’amour), le premier long métrage de Zoe Cassavets aura pas mal fait parler de lui ces derniers mois, notamment en raison de sa présence lors de nombreux festivals, comme Philadelphie, Moscou, Deauville, et surtout le prestigieux Sundance.

« Je cherche juste quelqu’un a aimer. Je ne supporte plus cette quête désespérée ! »

Et il est vrai que sur le papier, cette petite comédie new-yorkaise réunissait tous les éléments pour attirer la curiosité : et d’une – cocorico ! – le boyfriend était français, de quoi changer des rôles de crétins et de salauds auxquels nos compatriotes sont abonnés depuis quelques temps à Hollywood, et de deux, le film nous était vendu comme étant pleinement labellisé « Cinéma indépendant et ambiance pop ». Bref, il était légitime de placer quelques espoirs dans ce film et de s’attendre à voir un film dans la lignée de petits chefs d’œuvre du genre tels que « Before Sunrise » ou « Conversation(s) avec une femme ». Et ce d’autant plus que le film fait illusion assez longtemps. La moitié du film pour être exact, le temps d’une première partie introductrice douce-amère assez amusante (la relation pathétique de Nora avec un comédien raté, son rencart arrangé par sa mère), et d’une deuxième partie vouée à la rencontre avec un frenchy de passage, de loin la plus réussie, durant laquelle la réalisatrice cherche constamment une certaine forme d’authenticité dans les jeux de regards et de séduction. Mais très vite les choses se gâtent. Si le retour de Julien vers Paris oblige finalement la réalisatrice à se résoudre à adopter un scénario des plus convenus, elle n’était pas tant obligée de se vautrer dans la caricature et l’improbabilité ridicule. Que dire dès lors de son New York et de son Paris de carte postale, qui se limitent à la Statue de la Liberté et à l’Empire State Building pour l’une, et à l’Arc de Triomphe et à la Tour Eiffel pour l’autre ? De même, que penser de sa vision des français, forcément dragueurs un peu trop sûr d’eux, à l’accent anglais à couper au couteau et au mode de vie oisif et fêtard ? Certes, on évite la caricature de la baguette et du béret, c’est toujours ça ! Mais ça reste quand même une vision bien caricatural et limité… Pire encore, la réalisatrice, paniquée semble-t-il à l’idée de savoir comment finir son film, se perd dans d’interminables pérégrinations, aussi ridicules qu’improbables, comme cette rencontre avec un vieux beau au bar d’un palace, ou les retrouvailles fortuites de son amant dans le métro. Avec un manque de subtilité affligent sur la fin, et son scénario banal et mal dégrossit, ce « Broken englsih » quitte très vite les hautes sphères d’un cinéma indépendant subtil pour se perdre dans une bluette mièvre pour nana frustrée, qui lorgne davantage sur « Sex in the city » que sur les « Garden state », « Sideways », « Conversation(s) avec une femme » et autre « Before sunrise ».

« -      Pourquoi tu tiens tant à être mariée ? Le mariage n’est pas une panacée ! C’est un contrat. L’amour n’est pas un contrat et n’en a pas besoin.

-          Je veux être mariée pour savoir que quelqu’un m’a aimée »

La mise en scène peu inspirée de Zoe Cassavets ne vient pas arranger les choses. Et pour cause, sur un tel sujet, on s’attendait à voir un film dynamique et emprunt d’une belle énergie. En tout cas, à tout sauf à cette triste mise en scène plate, manquant cruellement de cœur et de puissance, ne donnant aucun relief aux sentiments éprouvés par son héroïne. A croire que la réalisatrice espérant que l’emballage « musique électro-pop » un peu branchouille suffirait à créer une ambiance. Reste finalement la performance de la trop rare Parker Posey, qui de part sa justesse et son émotion sincère illumine le film. Sans mal du reste, tant ses partenaires Drea de Matteo, et plus encore Melville Poupaud sont ternes et cabots. Grosse déception au final que cette petite comédie caricaturale et un poil prétentieuse, qui non seulement n’apporte rien au genre, mais en plus se vautre dans l’insipidité de la mièvrerie la plus banale et facile qui soit. A voir, uniquement pour Parker Posey !!!

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Commenter cet article
S
Je suis assez d'accord avec toi Platinoch, le film ne m'a pas trop convaincu, même si je serai moins sévere. Quelques jolis moments, le Paris n'est pas tellement de carte postale (il faut bien montrer l'arc de triomphe et la tour eiffel pour que le public américain situe), mais la crise existentielle de cette trentenaire est certes bien peu intéressante et originale. Dommage, il y avait de quoi faire mieux.
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M
Aaaah, mais c'est impossible de faire un choix. Tu oublies aussi Louis Garrel ! Je suis un vrai coeur d'artichaut que veux tu !
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P
Je te rassure Mélissa, tu n'étais pas du tout visée, je ne me serais jamais permis;)<br /> Pour autant, c'est vrai qu'au-delà des clichés, je n'ai pas trop accroché à cette histoire de trentenaire qui ne sait pas prendre la vie et les relations amoureuses comme elles viennent, et qui se perd en une pathétique et pleurnicharde peur de la solitude et de ne pas être comme tout le monde...<br /> BRef, j'ai pas aimé! Après chacun ses goûts!!! <br /> <br /> Sinon, je vois que Melville Poupaud rejoint Patrick Dempsey et Julien Boisselier dans ta longue liste de prétendants... C'est pas très sérieux tout ça, il va falloir que tu te décides à en choisir un!!!
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M
"une bluette mièvre pour nana frustrée"... moi qui est adorée le film, je dois le prendre pour moi ?!!!<br /> <br /> Là, c'est toi que je trouve dur, c'est un assez joli film, touchant et qui rappelle par moments Sofia Copolla. C'est mélancolique et pop. Et puis Melvil... Aaaaah, on craque totalement !
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B
Non ! A éviter ! ! cette nièvreis n'est même pas bonne à jeter en pature à son pire ennemi. C'est long, insipide et ridicule. Le clou en renvient à Melville Poudaud, impersonnel, jouant aussi mal que Romain Duris, gachant le film dès son apparition. L'histoire qui commençait bien avec une teinte prometeuse, vire rapidement dans le ridicule minable. Very dispensable.
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