Spartatouille
« La sélection était dure à Sparte : si le bébé avait le moindre défaut il était jeté. Et si il était vietnamien, Angelina Jolie avait la priorité pour ladopter »
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Portant capes et slips en cuir, l'héroïque Léonidas et ses 13 - eh oui, 13 seulement ! - Spartiates s'apprêtent à affronter l'envahisseur venu de Perse. Le combat s'annonce d'autant plus difficile que l'armée de Xerxès, le roi des Perses, compte parmi ses rangs Ghost Rider, Rocky Balboa, les Transformers, une Paris Hilton bossue, et une brochette de créatures toutes plus redoutables les unes que les autres....
« Tu vas mourir Léonidas ! Noublie pas de saluer Anna Nicole pour moi ! »
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Quon se le dise : désormais chaque fois quun gros film commercial et populaire américain fera un carton en salles, il aura droit à une parodie débile, histoire de refaire un peu plus de bénéfices sur un filon juteux. Une logique parfaitement assimilée par le tandem Jason Friedberg et Aaron Seltzer, à qui lon doit les scénarii dune vingtaine de comédies parodiques telles que « Agent zéro zéro » (1996) ou « Scary movie » (2000), et qui se sont surtout rendus coupables davoir réalisés les infâmes bouzes que sont « Sexy movie » (2006) et « Big movie » (2007). Cette fois, cest le « 300 » de Zach Snyder, carton au box-office daté dil y a deux ans, de servir de base à une énième parodie. Et pas besoin daller au-delà de lévocation du titre « Spartatouille » - pour savoir quil ny a rien à attendre de ce film.
« Javais demandé une armée de 300 hommes on dirait quil y en a moins »
Si la parodie est un exercice infiniment difficile et subtil, Friedberg et Seltzer nen ont probablement pas compris les ficelles ni les enjeux. Et à limage de leurs deux précédents longs métrages, ce « Spartatouille » montre ses limites dès ses premières minutes, se vautrant sans plaisir dans une affligeante et aberrante facilité. Que penser ainsi des toutes premières minutes du film, durant lesquelles les « réalisateurs » nous gratifient de scènes pitoyables consistant à inonder leur héros tour à tour de vomi et dexcréments ? Pas très fine ni originale non plus cette idée de reprendre ce vieux cliché du grec homosexuel pour parodier lhomosexualité latente qui planait sur léquipée bodybuildée, huilée, et dévêtue de « 300 ». Mais pire que tout, le film touche le fond dès la dixième minute avec une interminable scène où Léonidas pousse compulsivement une série de personnages dans le puits sans fond. Après, le film part en vrille, oubliant progressivement la trame de « 300 » pour aligner les scénettes hystériques et pas drôle pour un rouble parodiant diverses personnalités (Brittney forcément) et autres émissions de téléréalité américaines. Dès lors, plus rien ne se passe, on reste consterné devant ce spectacle affligeant, aussi bête que méchant. Pour preuve, le personnage de Carmen Electra va même jusquà avouer « Ce film nest rien dautre quune parodie minable de 300 » ! Du coup, totalement pris pour des cons, on se sent profondément blousé et indigné par la facilité et linutilité totale de cette chose qui ne mérite pas de sappeler « film » et dont la finalité nest même pas de divertir mais de faire du pognon. Et à une époque où la place de cinéma est à 9, on se dit que de sortir des merdes pareilles sur nos écrans est proprement scandaleux
Et dire que pendant ce temps-là, de très bons films ne seront pas distribués en France ou sur un nombre de copies très faibles
Scandaleux !
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