Camping 2
« Avec Pauline, ça pourrait être Coup de foudre à Camping Hill ! »
Arcachon. Mois daoût. Jean-Pierre Savelli, employé aux Mutuelles dAssurances de Clermont-Ferrand, apprend que Valérie, sa fiancée, veut faire un break. Sur les conseils dun collègue de bureau, il décide de changer de destination de vacances, pour se ressourcer et retrouver calme et sérénité...
Il atterrit au Camping des Flots Bleus et tombe sur Patrick Chirac et sa bande de campeurs irréductibles. Les vacances peuvent commencer sous le soleil. Mais les promoteurs, avec la bénédiction de la municipalité, négocient la destruction du camping dans le but den faire un complexe hôtelier de luxe.
« Trop de monoï tue le playboy »
On prend les mêmes et on recommence. Maudite soit cette règle qui impose systématiquement de faire une suite à chaque comédie qui rencontre un succès populaire. Car si lhumour un peu plouc et beauf du premier opus des aventures de Patrick Chirac au camping des Flots Bleus était plutôt rigolo, lessentiel des rituels du campeur y étaient déjà passé en revu et une suite ne simposait vraiment pas. Les scénaristes sen rendent compte et du coup brodent dans le vide. De fait, pas grand-chose de nouveau à se mettre sous la dent: les Gatineau traversent une énième crise de couple, les Pic ont toujours les mêmes ennuis avec lemplacement 17 et Patrick Chirac se fait un nouveau pote, un cadre provincial coincé quil convertira à son tour au mode de vie décontracté du campeur.
« On recherche un grand brun plutôt chétif accompagné dun autre type ressemblant à Alain Delon, vêtu dun débardeur rose et dun string bleu »
A défaut dautre chose, Onteniente et Dubosc tentent donc de faire coller leur récit à une certaine actualité sociologique et politique : la crise est passée par là et Patrick, toujours chômeur, doit écourter ses vacances faute de moyens. Dans le même temps, Gatineau, dont les affaires sont florissantes, ne peut sempêcher de céder à la mode bling-bling. Surtout, dune manière générale, les campeurs se font les portes paroles de la France den bas pour dénoncer la logique ultralibérale de nos gouvernants en refusant que leur camping soit rasé au profit dun complexe hôtelier de luxe. Au milieu de cette fantasia chez les ploucs, Dubosc nous arrache quelques sourires à grands coups de théories fumeuses (« il parait que le mariage est la principale cause de divorce, ça fait réfléchir, non ? », « Le chômage cest le même principe que le break sauf que tes payé ») dont il sest fait le spécialiste. Mais dans lensemble le film manque de rythme et semble bien long. Même le nouveau venu, Richard Anconina (qui sest illustré ces dernières années comme le sauveteur des comédies pourries), ne trouve pas sa place (simplement ridicule quand il fait une apparition éclaire déguisé en Patrick Chirac). Mais pire que tout, le film flirte trop souvent avec une certaine forme de démagogie (les campeurs sont forcément des ploucs) qui à la longue fini par exaspérer. Espérons que Dubosc et Onteniente auront le bon goût et lélégance de ne pas nous imposer un troisième volet
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