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21 Nov

The dinner

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Certains collectionnent les voitures, d’autres les bons vins, lui collectionne les gens »

The Dinner, c’est l’histoire de Tim, un homme auquel presque tout sourit.

Seule une chose lui manque pour faire de sa carrière un plein succès : trouver l’invité idéal au dîner annuel organisé par son patron, événement à l’issue duquel celui qui présentera l’invité le plus excentrique à son hôte sera désigné comme le grand gagnant de la soirée. Condition sine qua non pour s’assurer la promotion professionnelle de ses rêves.

C’est alors qu’il rencontre Barry, un type qui réalise des reproductions d’œuvres d’art avec des souris...

« Un diner top secret ? C’est quoi ? Une orgie ? Un sacrifice humain ? »

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Hollywood pourrait se contenter d’acheter les succès populaires issus de notre production cinématographique et les distribuer en l’état à travers les Etats-Unis. Oui mais voilà : il parait que le spectateur américain moyen n’aime ni les sous-titres ni les doublages, que nos humours ne sont pas toujours compatibles et que d’une manière générale, il perd vite ses repères s’il n’y a pas à l’affiche des comédiens qu’il connait. De quoi justifier a priori, du moins selon eux, le fait de faire systématiquement des remakes de nos films. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs déjà passés à la moulinette hollywoodienne : « La cage aux folles » (« The birdcage »), « Mon père ce héros » (« My father ce héros »), « La totale ! » (« True lies »), « Neuf mois » (« Nine months »), « Trois hommes et un couffin » (« Trois hommes et un bébé »), ou encore « Les visiteurs » (« Les visiteurs en Amérique »). Avant de voir débarquer sur nos écrans les versions américaines de « Lol » et de « Bienvenue chez les Ch’tis », voici donc « The dinner », relecture américaine du « Diner de cons », le film de Francis Veber qui, avec 9,2 millions d’entrées, fut le gros succès de l’année 1998. Un remake dirigé par Jay Roach, poids lourd de la comédie US a qui l’on doit les sagas « Austin Powers » et « Mon beau-père et moi ». Il a d’ailleurs renoncé à réaliser « Mon beau-père et nous », troisième volet de la saga qui sortira dans quelques semaines, pour pouvoir se consacrer à ce film.

« Je ne comprends pas ? Vous invitez une brochette de génies pour vous payer leur tête ? »

La réussite du « Diner de cons » tenait du numéro d’équilibriste autant que du travail d’orfèvre : un savant mélange de réparties cinglantes, d’humour féroce et d’une certaine forme de théâtralité qui permettait à Veber de signer sa comédie la plus vacharde. Loin de vouloir le copier trait pour trait, Jay Roach semblait bien décidé à réaliser son propre film en prenant un maximum de libertés par rapport au support initial. Bien sûr, la trame scénaristique demeurait peu ou proue la même, reprenant au passage de nombreux gags du film original (la blessure au dos, le quiproquo avec l’envahissante maitresse, le coup de fil passé avec un accent ridicule). Cependant, le réalisateur décidait d’en gommer la théâtralité en changeant à la fois la temporalité du récit (l’histoire s’étale ici sur plusieurs jours et non plus sur une seule soirée) ainsi que son unité de lieu (l’action ne se déroule plus en huis clos dans le seul appartement de Brochant). Mais surtout, Jay Roach décidait d’opérer deux changements majeurs. Tout d’abord en édulcorant le scénario. Ainsi, si Veber opposait un François Pignon très con à un Pierre Brochant très méchant et cruel, les deux héros de « The dinner » sont davantage de gentils bougres, des braves types un peu dépassés, plus bêtes que méchants et pour lesquels on peut développer aisément une réelle empathie (à l’image des scènes de la vie de Barry reproduites avec des souris). L’autre changement – de taille ! – réside dans le fait que le réalisateur ne résiste pas à l’idée de nous faire prendre part à ce fameux diner de cons, alors que Veber préférait au contraire renoncer à la soirée. Un diner qui est à l’image du film : plutôt sympathique et rigolo bien qu’un peu (trop) moraliste. L’ensemble serait sous doute même assez plat si Roach n’avait pas dans sa manche un atout formidable nommé Steve Carrell. Précis comme une horloge suisse jusque dans la moindre de ses mimiques, le comédien porte le film sur ses épaules et prouve qu’il est actuellement de loin (avec Will Ferrell ?) le comique le plus doué du cinéma US.

  



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B
Oui, j'ai bien ri durant ce film, mais très largement en dessous de l'intellignce du Veber. Il manque la grande force de la version française : le cruel cynisme du salaud et la profonde imbécilité du con.
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!