Le grand McLintock
« Pour être un gentleman, il faut être un homme. Et ton gouverneur nest ni lun ni lautre »
McLintock est une petite ville, quelque part dans louest sauvage. Le fondateur de celle-ci nest autre que le grand G.W. McLintock, propriétaire de la plupart des terres et grand éleveur sil en est, dont lactivité contribue à la prospérité de la région. Respecté et craint par tous, il voit dun mauvais il larrivée massive des pionniers. Pourtant, une personne semble oser lui tenir tête : son épouse Katherine. Et celle-ci est de retour en ville après deux ans dabsence pour réclamer le divorce et la garde de leur fille dont le retour de fin détudes est prévu quelques jours plus tard. Si McLintock refuse la requête, aucun des deux ne semble vouloir capituler devant lautre
« - M. McLintock, ça veut dire quoi « répugnant » ?
- On ma traité de ça une fois. Jai vérifié dans le dictionnaire. Mieux vaut ne pas savoir ! »
.
Film mineur dans la filmographie du grand John Wayne, ce « Grand McLintock » nétait pas en soi un projet artistiquement ambitieux défendu avec ferveur par le Duke. Il sagit au contraire dun vulgaire produit destiné à faire des entrées. Petit retour en arrière : au début des années 60, la société de production de John Wayne, « Batjac », est au plus bas. Et ce en dépit des succès en salles de lacteur. Ce dernier cherche alors un projet original et populaire, capable dattirer massivement les foules en salles et de renflouer les caisses de sa société. Il tombe alors sur ce projet, dont il confie la réalisation à un tout jeune réalisateur, Andrew McLaglen, fils du comédien Victor McLaglen qui partagea laffiche avec le Duke à plusieurs reprises (« Lhomme tranquille », « Fort Apache »), et à qui on devra par la suite des films comme « Bandolero » (1968), ou encore « Chisum » (1970) avec le même John Wayne. Ce dernier accomplira scolairement sa mission, et le film, sorti en 1963, permettra à la société de production de Wayne de repasser dans le vert. Pour la petite histoire, la débutante Stephanie Powers soutiendra que le réalisateur John Ford pris les manettes de réalisateur pendant près dune semaine, ce qui aura toujours été démenti par le réalisateur Andrew McLaglen.
« Deux ans que votre femme vous mène en bateau : comme disait mon père, si ta voix ne suffit pas, utilise tes mains ! »
Western et comédie sont à priori deux genres qui ne font pas bon ménage. Rares ont dailleurs été les tentatives de mélange des genres, et encore plus rares ont été les réussites (« Mon nom est personne », « La vallée de la poudre »). Et ce dautant plus que les thèmes traités à la mode franchement machiste et limite raciste sont assez lourdingues. A ce titre, « Le grand McLintock » est un peu une sorte de précis de tout ce quil ne faut exactement pas faire quand on se lance dans ce périlleux mélange des genres. A commencer par avoir un scénario aussi misérable. Conflit entre un gros propriétaire terrien et éleveur face aux pionniers, conflit avec sa femme autoritaire et pimbêche, relation compliquée avec les indiens et avec les autorités, retour de la fille unique du couple qui semble suivre les pas de sa mère, beaucoup de thèmes sont abordés par ce film, qui souffre de nen suivre aucun réellement. Du coup, le scénario part clairement en vrille, donnant lieu à gros nimporte quoi même pas drôle dont on retiendra peu de choses, à part les traditionnelles fessées sexistes de John Wayne à Maureen OHara (cétait déjà le cas dix ans plus tôt dans « Lhomme tranquille ») et une homérique bagarre dans une marre de boue. Un peu court tout de même. Surtout pour un film qui dure plus de deux heures. Deux heures interminables, tout juste relevées par un casting costaud. En faisant exception de John Wayne, dont le jeu monolithique et aussi subtil quun parpaing le rende aussi à laise dans cette comédie quun éléphant dans un magasin de porcelaine, cest surtout au charme féminin de lexcellent tandem Maureen OHara et Yvonne De Carlo quon doit lessentiel des bonnes scènes du film. Quelques seconds rôles (comme Stephanie Powers
eh oui !) tirent également le film vers le haut. Dommage que les lacunes scénaristiques, de rythme, et le manque dintérêt de lensemble prennent vite le dessus, faisant de film un divertissement vieillot, fade, et franchement longuet. A oublier.
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