Hommage à Jean-Pierre Cassel
Cest avec un peu de retard que je me décide à rendre hommage à Jean-Pierre Cassel, qui nous a quitté le 19 avril dernier à 74 ans. Il faut dire quécrire une sorte de nécrologie cinématographique na rien de lexercice particulièrement excitant, surtout lorsquil sagit dun comédien quon estime beaucoup. Et justement, Jean-Pierre Cassel faisait parti de ces comédiens pour qui javais le plus grand respect et une certaine forme dadmiration.
Né Jean-Pierre Crochon, le 27 octobre 1932 à Paris, il était père des comédiens Vincent et Cécile Cassel.
Touche à tout, tantôt chanteur, danseur, faisant un numéro de claquette, acteur, lhomme avait plus dune corde à son arc. Et mine de rien, lhomme de cinéma aura su surprendre. Avec un physique particulier, jeune premier racé, il aura su imposer limage dune certaine élégance.
Sa filmographie est dailleurs des plus impressionnante, tant lhomme a été sollicité par les plus grands, de Autant-Lara (« En cas de malheur » en 1958) à Renoir (« Le caporal épinglé » en 1961), de René Clément (« Paris brûle-t-il ? » en 1966) à Abel Gance (« Cyrano et DArtagnan » en 1964), en passant par Michel Deville (« Lours et la poupée » en 1970, avec Brigitte Bardot), Melville (« Larmée des ombres »), et Bunuel (« Le charme discret de la bourgeoisie », en 1972). Et puis il y a aussi les fidèles, comme De Broca (« Chouans ! », « le Farceur »), ou Chabrol (« La rupture », « Lenfer »).
Son élégance lui a permis aussi de jouer quelques rôles pour de grands cinéastes étrangers, comme Altman et son « Prêt-à-porter », ou Attenborough (« Ah Dieu que la guerre est jolie »), Lumlet (« Le crime de lOrient Express »), ou encore Losey (« La truite »).
Depuis la fin des années 90, il jouait avec beaucoup de fierté pour la nouvelle et jeune génération de réalisateurs, qui voyait en lui une sorte de modèle. On retiendra ses prestations dans « Les rivières pourpres », « Narco », « Michel Vaillant », « Congorama », « Fair play », « Contre-enquête » ou encore lexcellent « Virgil ».
Il sera également à laffiche de quelques films dans les mois à venir (entre autres de « Astérix aux jeux olympiques » et « Jaurais voulu être un danseur »), signe dun dynamisme professionnel quil aura eu jusquau bout.
Une carrière bien remplie, sous la direction aussi bien des plus grands que des plus prometteurs, passant du drame à la légèreté avec une facilité et une crédibilité inouïe, il laissera limage dun grand acteur. Son talent et sa classe nous manque déjà.
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