Hommage à Richard Widmark
2008 sannonce décidément rude et violente, tant les décès de personnalités se multiplient depuis le début de lannée. Le monde du cinéma aura ainsi connu un début dannée particulièrement noir, payant un lourd tribu avec les décès tragiques de Heath Ledger, Philippe Khorsand, Alain Robbe-Grillet, Paul Scofield, ou tout récemment celui dAnthony Minghella. Décidément, lhiver est une saison bien rude durant laquelle, les décès se montrent souvent plus nombreux. Dernière victime en date de cette hécatombe, le comédien Richard Widmark sest éteint aujourdhui, des suites dune longue maladie, à lâge de 93 ans.
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Né en 1914, le comédien avait dabord étudié puis enseigné lart dramatique dans lIllinois, avant de partir pour New York, où il connaîtra rapidement le succès sur les planches et à la radio. Un succès qui lui permettra de pouvoir faire ses débuts sur grand écran en 1947, avec « Le carrefour de la mort » dHenry Hathaway, pour lequel son rôle de tueur psychopathe sera très remarqué. Des débuts en fanfare qui lui permettront de sinstaller rapidement comme un acteur emblématique du cinéma de la fin des années 40 et des années 50, où il jouera pour les plus grands réalisateurs et aux côtés des plus grandes vedettes de l'époque. Avec plus de 70 films au compteur, on le verra sessayer ainsi à tous les genres, du film de guerre (« Okinawa » de Milestone en 1950, « Les hommes grenouilles » de Bacon en 1951, « Destination Gobi » de Wise en 1953), à la comédie (« Père malgré lui » de Gene Kelly en 1958), ou encore au film historique (« Jugement à Nuremberg » de Kramer en 1961). Mais lacteur devra ses plus beaux rôles et ses plus gros succès au film noir (« Le carrefour de la mort » dHathaway en 1947, « La porte souvre » de Mankiewicz en 1950, « Panique dans la rue » de Kazan en 1950, « Les forbans de la nuit » de Dassin en 1950, « Le port de la drogue » de Fuller en 1952, « Le crime de lOrient express » de Lumet en 1974, ou encore « La théorie des dominos » de Kramer en 1977) et au western (« La lance brisée » de Dmytryk en 1954, « La dernière caravane » de Daves en 1956, « Lhomme aux colts dor » de Dmytryk en 1959, « Alamo » de Wayne en 1960, « Les deux cavaliers », « La conquête de louest » et « Les cheyennes » de Ford, respectivement de 1961 et 1962, ou encore « Alvarez Kelly » de Dmytryk en 1966). Si lacteur se fera de plus en plus rare à partir des années 70, il continuera de tourner avec parcimonie jusquau début des années 90, où il apparaîtra pour la dernière fois sur grand écran dans « True colors », de Herbert Ross, en 1991.
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Jamais récompensé par un Oscar, le comédien aura cependant eu droit à une unique nomination pour lOscar du meilleur second rôle, en 1948, pour son premier film, « Le carrefour de la mort ». Un rôle qui lui vaudra également son unique Golden Globe. Avec la disparition de Richard Widmark, cest encore un peu plus de lâme du cinéma américain des années 40-50, qui disparaît. Le club très fermé des comédiens de lâge dor hollywoodien se restreint encore un peu plus, perdant là un de ses meilleurs représentants. 2008, commence définitivement bien mal
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