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01 Jul

L'Aventure du Poséidon

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films Catastrophes

Il n’en faut pas forcément beaucoup pour faire entrer un film dans la légende. Et à l’heure des effets spéciaux outranciers et parfaits de réalisme, des superproductions où les décors ne sont plus que numériques, et des films d’animations, il faut reconnaître que « L’Aventure du Poséidon » n’a pas pris une ride ! Et pourtant. Ce film, réalisé en 1972, durant la période phare du film « catastrophe » dont Hollywood raffolait alors (on se souvient ainsi à la même époque de films tels que « La Tour infernale »), a été fait « avec les moyens du bord », et des effets spéciaux un peu cheap semblant friser l’amateurisme aujourd’hui. Mais c’est comme ça… le film ne vieillit pas, et même lorsque l’on fait un remake à gros budget aujourd’hui, on se rend compte qu’il n’arrive pas à la cheville de l’original.

 

« On s’en est sorti sans Toi jusqu’ici, ne te bats contre nous maintenant »

 

La première qualité de ce film, c’est son casting extraordinaire. Il réunit ce qui se fait quasiment de mieux pour l’époque à Hollywood en terme de « gueules ». Le rôle principal, celui du Révérend Scott, revient à la star montante, le génial Gene Hackman, fraîchement oscarisé pour sa performance hallucinante dans le mythique « French Connection » deux plus tôt. Dans ce rôle du pasteur autoritaire, baroudeur et grande gueule, qui s’impose la mission de sauver la vie de ses compagnons d’infortune, Gene Hackman livre une prestation (comme toujours !) incroyable d’énergie et d’humanité, notamment dans sa façon de remettre en cause sa foi et la religion qui ne leur vient pas en aide et qui semble au contraire semer les embûches sur leur chemin. Un rôle presque Christique. Il est parfaitement entouré par des valeurs sûres de Hollywood, à commencer par Ernst Borgnine, légendaire méchant des westerns des années 50 et 60 (« Vera Cruz », « Johnny Guitar » entre autres), véritable aboyeur et grosse personalité qui lui donne parfaitement le change. Parmi les autres seconds rôles, on peut noter des acteurs tels que Red Buttons (touchant en vieux garçon solitaire malgré lui et très humain), Leslie Nielsen, Roddy McDowall (formidable en courageux serveur blessé), ou encore Shelley Winters. Un tel casting offrait sur le papier une crédibilité au film, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les acteurs ont su se montrer à la hauteur de leur réputation.

 Le second atout majeur de ce film, c’est son scénario. Film choral par excellence, les scénaristes réussissent à donner suffisamment de place et de densité en peu de temps à leurs personnages pour les faire exister. Pour la trame "catastrophe", il en va de même: s'ils prennent un événement extraordinaire, dont la crédibilité reste discutable, ils prennent le parti de ne pas se perdre en explications pseudo-scientifiques inutiles, et on se laisse prendre aisément dans leur jeu. De même, ils savent exploiter intelligemment tous les ressorts du genre, pourtant archis usés jusqu’à la corde, pour susciter l’angoisse et l’étouffement chez les spectateurs. Ainsi, rien ne nous est épargné, des labyrinthes dans des conduits étroits jusqu’aux goulots d’étranglements, avec en prime la course contre le niveau de l’eau qui monte, ou les passerelles au-dessus du vide ou des flammes…le spectacle est assuré et  on vit pleinement ce drame aux côtés des interprètes. Et puis, chose rare à Hollywood, les scénaristes, pour renforcer la sensation d’angoisse et donner du réalisme et de l’humanité à leur film, n’ont pas hésiter à sacrifier quelques-uns de leurs héros, et pas forcément les plus détestables.

 

« Tu n’as pas eu assez de vies, il te faut d’autres sacrifices…alors prends la mienne ! »

 

Au final, l'Aventure du Poséidon, reste un film culte passant haut la main le cap de chaque décennie. L'excellence de son scénario et de la performance de ses comédiens donnent au film ce petit plus, qui lui permet de passer du statut de "série B catastrophe" au film réussi. Cinématographiquement parlant, il sert encore de référence aujourd'hui, et son remake, pourtant de facture correcte, s'annonce comme la chronique d'un nauffrage annoncé. On ne doit donc pas toucher aux monuments...un must du genre!!!



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B
Madame Rosen...l'ancienne championne olympique de natation qui les sauve au sacrifice de sa vie, a hanté ma jeunesse. j4en frissone encore de sanglots. Pauvre Belle Rosen...
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!