La loi et l'ordre
« Pourquoi suis-je devenu flic ? Contrairement à vous Doc, je nai pas eu le choix. Là doù je viens, soit on devient flic, soit on devient peintre en bâtiment »
Après avoir passé trente ans ensemble dans la police de New York, les détectives Turk et Rooster sont prêts à tout, sauf à prendre leur retraite. Peu avant leur départ, plusieurs criminels ayant échappé à la justice sont assassinés selon un mode opératoire qui rappelle celui d'un serial-killer que les deux enquêteurs ont mis sous les verrous plusieurs années auparavant. Une insupportable question se pose alors : Turk et Rooster se seraient-ils trompés ?
L'officier Karen Corelli s'interroge, et les détectives Perez et Riley espèrent résoudre l'affaire avant Turk et Rooster. Très vite, le lieutenant Hingis, leur chef, commence à craindre qu'un policier ne soit impliqué. C'est le début d'une enquête à hauts risques...
« La plupart des gens respectent linsigne, tous respectent larme »
Il était une fois deux acteurs de légende nommés Al et Bob, deux mythes qui ont trusté à eux deux la plupart des succès du cinéma américain des quarante dernières années par leur charisme et leurs performances. Quand lun sera ainsi la star de « Scarface » ou du « Parrain », lautre jouera « Voyage au bout de lenfer », « Taxi driver », ou « Raging bull ». Pourtant, rares auront été les occasions de voir les deux comédiens, qui cumulent 14 nominations aux Oscars pour trois trophées à eux deux, à laffiche dun même film. Il y aura bien eu « Le Parrain 2 » où les deux acteurs ne se croisent cependant jamais, et « Heat », le polar culte de Mann, où les deux comédiens se faisaient face à face pour la première fois lors de deux scènes danthologie. Il était temps quun réalisateur nous propose un film où les deux comédiens pourraient jouer côte à côte. Et si on attendait volontiers des réalisateurs comme Scorsese ou De Palma pour relever un tel défi, le moins que lon puisse dire, cest que lon ne sattendait pas vraiment à le voir relevé par Jon Avnet, qui depuis des débuts réussis avec « Beignets de tomates vertes » (1991) na pas fait grand chose de bon. Néanmoins, il ne partait pas en terrain inconnu puisquil avait déjà fait tourné Pacino dans le médiocre « 88 minutes » sorti il y a deux ans.
« Le NYPD est un condensé de frustration et de testostérones prêt à exploser comme une bombe. Jen suis la soupape »
Deux vieux flics burinés, en fin de carrière, et soudés par 30 années passées à faire équipe se voient confier lenquête sur un mystérieux serial killer. Se substituant à la justice, ce dernier prend un malin plaisir à tuer les criminels qui passent entre les mailles de la justice. Mais le réalisateur nous livre une des clé du problème dentrée : le mystérieux tueur nest autre que lun de nos deux compères. Cest du moins ce quil nous fait croire avec ces images vidéos noires et blanches dun De Niro confessant ses crimes face caméra. Car bien évidemment, tout ici nest quapparence, le réalisateur ne pouvant se contenter de développer un polar en nous livrant dentrée tous ses tenants et aboutissants, tuant par la même tout possible suspense. Le problème cest quil le fait sans une once de talent, en sappuyant sur un scénario aussi grotesque que mal foutu. Car « La loi et lordre » souffre demblée de son traitement : récit à lenvers, histoire décousue, incohérences scénaristiques, le film perd très vite ses spectateurs dans une histoire nébuleuse et obscure qui ne passionne jamais et qui semble dépourvue de toute tension dramatique. Le tout pour aboutir à un switch final aussi grotesque que prévisible. Ajoutons à cela les clichés (les vieux flics borderline qui nont pas de vie à côté car rongé par le métier, les dialogues du type « Tes un bon flic ») lambiance glauque à deux balles (lensemble est filmé dans la pénombre, dans des décors de type rue déserte ou friche industrielle super stéréotypés et surtout très factices) et les effets les plus kitschs (le coup des poèmes laissés sur les victimes) que le réalisateur enfile comme des perles, et on obtient lun des plus gros nanars de la décennie. Dommage, car on aura peu doccasions finalement de voir ces deux monuments que sont Al Pacino et Robert De Niro face à face. Mais cabotinant à mort, à limage dun casting assurant le minimum syndical, le face à face savère bien fade. Espérons que ce ne sera pas le dernier pour ces comédiens mythiques, qui méritaient beaucoup plus que cette bouse pour leur première véritable confrontation.
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