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15 Feb

P.S. I love you

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies romantiques

« Je t’aimerais jusqu’à la fin »

 

New York. Malgré le fait qu’ils se soient rencontré très jeune, Holly et Gerry, mariés depuis 10 ans, sont toujours aussi amoureux et unis qu’au premier jour. Et ce, même si leurs projets et réalisations individuelles tardent à se mettre en place. Du coup, lorsque Gerry décède subitement d’une tumeur au cerveau, c’est tout le petit univers de Holly qui s’effondre, et elle s’enfonce rapidement dans une profonde dépression. Jusqu’au soir de ses trente ans où elle reçoit une lettre de Gerry. La première d’une série de dix. Rédigées avant sa mort, elles forment un jeu de pistes, avec des instructions à suivre pour à terme tourner la page et tenter de redémarrer une nouvelle vie…

 

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« Sa vie est peut-être finie, mais il vit en chacun de nos nous. Au fond de nos cœur. Pour toujours. »

 

 « P.S. I love you » est le quatrième long métrage de Richard Lagrevese, après « D’une vie à l’autre » (1999), « Une vie sous influence » (2003), et « Ecrire pour exister » (2007). Il avait également signé l’un des segments du film « Paris je t’aime » en 2006. Mais plus que tout, Lagrevese est surtout renommé à Hollywood pour son travail de scénariste. On lui doit ainsi, et entre autres, les scénarios de films comme « Sur la route de Madison » (Eastwood – 1995), « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » (Redford – 1998), ou encore « Erin Brockovich » (Soderbergh – 2000). Un travail récompensé par une nomination à l'Oscar du meilleur scénario pour « Fischer King : Le roi pêcheur » (Terry Gilliam) en 1992. Pour son nouveau long, « P.S. I love you », Lagrevese a décidé d’adapter le best-seller de l’irlandaise Cecelia Ahern. A noter qu’il s’agit de sa deuxième collaboration de rang avec l’actrice Hillary Swank, après « Ecrire pour exister ».

 

« Gerry ne continuera pas éternellement. Ses lettres cesserons, comme sa vie. Et il faudra que tu fasses face toute seule »

 

Sur le papier, il y avait tous les ingrédients pour faire de ce « P.S. I love you »  un beau film émouvant. A condition d’éviter les pièges de la mièvrerie et du romantisme cucul qui ne vise qu’à arracher coûte que coûte les larmes aux spectateurs. Malheureusement pour lui (et pour nous), Lagrevese a probablement lu trop de romans de Marc Lévy avant de se lancer dans son projet. Et cela est d’autant plus dommage que ces histoires de deuil et d’amour passionné au-delà de la mort, ont donné lieu à quelques grands films, comme le sublime et extrêmement romantique « L’aventure de Mme Muir » (Mankiewicz – 1948), « Lucia et le sexe » (Medem – 2002), ou encore « Ouvre les yeux » (Aménabar – 1999) et son remake « Vanilla sky » (Crowe – 2002). Mais par son parti pris cucul et pleurnichard, le film regarde davantage vers des œuvres beaucoup plus mièvre et gnangnan comme « Ghost » (Zucker – 1990), « Sweet november » (O’Connor – 2001), ou encore « Entre deux rives » (Agresti – 2006). Car Lagrevese n’y va pas de main morte quand il s’agit de vouloir faire pleurer dans les chaumières ! Rien ne nous est ainsi épargné, ni de l’excessive descente aux enfers de l’héroïne (elle ne travaille pas pendant des semaines, s’enferme chez elle sans se laver ni faire le ménage : ridicule); ni le portrait de l’homme parfait présent et amoureux contre vent et reproches, histoire de faire ressurgir un peu de culpabilité chez la capricieuse héroïne ; ni la comparaison avec le décès du père de l’héroïne, qui va l’amener à une confrontation puis à la paix avec sa mère ; ni le parcours initiatique, de la salle de karaoké à l’Irlande, rappelant à Holly tout un tas de souvenir plus mielleux les uns que les autres (le coup de la rencontre sur un chemin irlandais vaut son pesant de cacahuètes). Et je ne parlerais pas de sa rencontre avec un sosie du défunt mari qui n’était autre que son meilleur ami d’enfance ! Lagrevese a également fait très fort niveau clichés sur l’Irlande, dont on retiendra le grand désert de verdure, les pubs, la Guinness et le whisky, et bien sûr la musique (comme chacun le sait, chaque irlandais est un chanteur/guitariste accompli). Dès lors, le film paraît très long (plus de deux heures), et souffre d’incroyables longueurs (la scène d’ouverture, de dispute, en est le parfait exemple). Reste alors quelques personnages secondaires assez amusant, la palme revenant à Lisa Kudroow et Harry Conick Jr., qui égayent passablement l’ensemble.

 

« Je n’ai pas peur que tu m’oublies. J’ai peur que tu oublies celles que tu étais »

 

Côté réalisation, Lagrevese se montre également assez peu inspiré. La luminosité et la photographie confèrent à une atmosphère irréaliste particulièrement bonbon (comme souvent dans les comédies romantiques), et les décors (l’appartement de Holly, la salle du karaoké) sont tout justes dignes d’une sitcom comme « Friends ». Reste alors la bande musicale, composée de très bons morceaux irlandais, très agréable bien qu’accentuant le côté too much du film. Côté comédiens, l’ensemble est assez moyen. A commencer par Hillary Swank, définitivement plus à l’aise dans des registres plus dramatiques. En surjeu permanent, manquant de crédibilité et de sincérité du début à la fin, elle peine à trouver la mièvrerie qui imposé Meg Ryan comme l’actrice fétiche du genre (mais au fond est-ce un défaut ?). A ses côtés, Gerard Buttler, tout de muscles vêtu, hérite d’un personnage trop lisse et caricatural pour pouvoir réellement montrer l’étendu de son jeu. Restent alors Lisa Kudrow, Harry Conick Jr., et Katie Bates, qui assurent suffisamment derrière pour éviter au film la débâcle.

 

« N’oublie jamais : même si nous sommes toujours tout seul, c’est aussi ce qui nous rassemble »

 

Sujet potentiellement fort, palette de comédiens expérimentés et talentueux, Lagrevese avait tout pour réussir un film émouvant. Hélas, agrippant la perche tendue par le roman original, le réalisateur s’est laissé aller à réaliser un mélo des plus sirupeux et larmoyant, de la trempe des téléfilms des après-midi de M6. Pire, d’une mièvrerie confondante, Lagrevese accumule les clichés du genre comme s’il voulait battre un record en la matière, rendant son film particulièrement prévisible, fade et larmoyant. Reste alors quelques brefs rayons d’humour (Lisa Kudrow notamment), et une bande musicale plutôt sympa, pour éclairer un temps soit peu ce triste ciel irlandais. Regardable, mais aussitôt oublié.



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M
Personnellement ce film contrairement à vous m'a ému car j'aurai réagi comme elle, ce que tu trouves ridicule : ne plus comprendre pour quoi / qui on vit , lorsque notre vie est régis , dictée par la personne qui la partage ... tout nous parait alors banal quand cette personne meurt. Aprés il est tout à fait compréhensible que vous trouviez ce film "nian-nian" etc.... aprés tout c'est le but : tous ces clichés ne reflettent pas la réalité , mais ce n'est une nouvelle pour personne : le cinéma n'est pas la réalité.<br /> Dommage que certains s'obstinent encore à comparer la fiction à la réalité , ça n'a aucun sens, ce n'est pas le but du cinéma. Pas de ce film de toute manière, et de beaucoup d'autres....
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V
C'est forcément un pastiche... qui s'est trop pris au sérieux !<br /> A lire les extraits de dialogues de Platinoch, je ne vois pas d'autre explication !
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B
Tout a fait d'accord avec toi. Le pire, c'est que je ne retiens que les quelques gags comiques dans cette ennui pathétique. En fait, je penses qu'il s'agit d'un film pastiche de comédies romantiques. Non ?
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