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28 Apr

27 Robes

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies romantiques

« J’avais sauvée la mariée le jour le plus important de sa vie : c’est ce jour là que je suis tombée amoureuse des mariages. J’attendais désormais le mien »

Jane, jeune trentenaire célibatante, a toujours été plus douée pour prendre soin du bonheur des autres que du sien. Pour preuve, ses 27 robes de demoiselle d’honneur, qui témoignent de son dévouement. D’un tempérament très fleur bleue, elle conserve précieusement ses robes, en rêvant du jour où elle-même tiendra le rôle principal de la cérémonie. Un rôle qu’elle aimerait secrètement partager avec son patron, le brillant et décontracté George. Mais c’était sans compter sur sa petite sœur Tess, de retour en ville. Cette dernière, charmante et charmeuse qui a toujours su y faire avec les hommes, jète son dévolu sur George, qui finit par la demander en mariage. Au grand dam de Jane, qui accepte malgré tout la demande de sa sœur d’organiser le mariage. Elle devra de plus gérer les demandes de Kevin, un journaliste spécialisé dans les chroniques nuptiales, qu’elle a rencontré lors d’une soirée mémorable où elle faisait la navette entre deux réceptions de mariage…

« Croire au mariage, c’est comme croire au Père Noël ? »

Genre anglo-américain par excellence, la comédie romantique a développé un nouveau type de personnage ces dernières années, celui de la trentenaire indépendante toujours en quête du grand amour. La fameuse « célibatante », dont la référence sera toujours « Bridget Jones ». Dernière production en date, ce « 27 robes » est réalisé par Anne Fletcher, qui n’avait jusqu’ici réalisé que « Sexy Dance » (2006). Une certaine inexpérience néanmoins compensée par la présence de la scénariste à succès Aline Brosh McKenna, qui avait notamment signé le scénario du « Diable s’habille en Prada », et qui avoue volontiers s’être inspirée de l’expérience d’une de ses propres amies. Si sur le papier « 27 robes » semble réunir tous les éléments de la petite comédie romantique dans l’air du temps et très calibrée pour plaire au plus grand nombre, elle témoigne également de la volonté des producteurs d’ imposer Katherine Heigl, popularisée par la série « Grey’s anatomy » et par le succès outre-Atlantique d’ « En cloque mode d’emploi », comme la nouvelle icône féminine de la comédie grand public.

« Vous adorez les mariages romantiques en jouant les cyniques, ou vous êtes un cynique qui jouez les romantiques ? »

Manquant cruellement d’un souffle d’originalité et de fraîcheur, le genre de la comédie romantique anglo-américaine s’est cruellement essoufflé, ne nous proposant plus ces dernières années que des films formatés et tires-larmes à quelques exceptions près (« Garden state »). Et autant le dire tout de suite, ce n’est pas ce petit film bien évidemment cousu de fils blancs, qui va révolutionner le genre. Sans être détestable, ce « 27 robes » manque quand même incroyablement de punch et de personnalité. La faute à une réalisatrice qui enfile les poncifs comme des perles sans se rendre compte que la fin en devient prévisible dès la cinquième minute (pour ceux qui n’auraient pas réussis à la décrypter rien qu’en regardant l’affiche !). Il est d’ailleurs stupéfiant de voir avec quelle facilité Anne Fletcher enchaîne les clichés avec boulimie, comme si elle avait peur d’en rater un ! A commencer par la jeune et jolie héroïne, sorte de Cendrillon des temps modernes, que le décès précoce de sa mère a obligé à jouer les maman pour tout son entourage, négligeant par la même son propre bonheur. Rajoutons à cela pêle-mêle un patron séduisant et philanthrope (il faut ce qu’il faut : c’est plus sexy et ça va de pair avec son régime végétalien !), un journaliste beau gosse qui se fait très vite jeter mais dont on comprend tout aussi vite qu’il est l’élu, sans parler du coup de la panne de voiture sous la pluie, ou encore l’inévitable scène chantée, incroyablement horripilante (mais passage obligé de toute comédie romantique qui se respecte!), qui va de pair avec la déclaration finale, forcément en public. Petite précision de taille pour rassurer tout le monde : ils sont bien évidemment tous riches et beaux ! Tout cela était également sans compter sur le petit couplet faussement cynique et politiquement incorrect du héros, journaliste malheureux selon qui le mariage demeure un rituel inutile qui ne sert qu’à faire fonctionner une très rentable industrie spécialisée. Rassurons-nous, il finira par rentrer dans le rang, avouant au passage avoir eu le cœur brisé par un amour de jeunesse, et finira bien évidemment par se faire passer la corde au cou. Un scénario cliché, prévisible, et surtout très politiquement correct, qui se retrouve finalement sauvé par quelques bons gags et bonnes réparties qui rendent l’ensemble assez distrayant.

« Tu mérites mieux que ce dont tu te contentes »

 

Côté réalisation, la mise en scène très plan-plan de la réalisatrice n'a d'égale que le scénario. Lumières artificielles, décors cosys façon appartements témoins ou Ikéa, le visuel du film ressemble à s’y méprendre à la plupart des sitcoms censés se passer à New York, tels que « Sex in the city » ou « Friends ». Finalement, ce sont les comédiens qui sauvent l’ensemble en portant le film sur leurs épaules. Katherine Heigl apporte sa fraîcheur, son dynamisme, et ce mélange particulier de force et de fragilité, qui lui permettent d’être crédible dans ce rôle. La belle Malin Akerman nous prouve une nouvelle fois après « Les filles de ses rêves » son incroyable potentiel comique en jouant les belles plantes de service, maladroite et manipulatrice. Mais la grosse révélation du film se nomme James Mardsen. Avec son sourire parfait à 58 dents, son physique de beau gosse, et son air satisfait, on s’étonne même qu’on ai pas pensé à lui auparavant pour ce genre de rôle, tant cela semble évident. Seul bémol du casting, Edward Burns, dont le manque de charisme peine ici à convaincre. Boursouflé comme une robe de mariée, sucré comme une pièce montée, ce « 27 robes » reste quand même un divertissement franchement moyen, à classer parmi les séries B du genre, qui peut devenir assez vite indigeste selon les goûts de chacun. Prévisible et très formaté, il reste cependant fréquentable et distrayant grâce à quelques passages amusant et à l’énergie des comédiens. A réserver aux fans du genre, de ceux qui sont toujours émus de voir des beaux et riches jeunes gens qui doutent d'eux-même finir par se marier et s'embrasser avec leurs sourires colgate. Pour les autres, pas grand chose à retenir de ce film, pas franchement indispensable…

  



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A
Le casting est sympa comme tout, New-York (encore elle!) se prête parfaitement au jeu, et pourtant... manque un scéanrio digne de ce nom, avec des rebondissements plus intrépides et des dialogues plus piquants... Sympathique, mais dommage.
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S
27 est a deux doigts d'être un très mauvais film. Heureusement Katherine Heigl et Malin Akerman sont géniales.
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V
Le diable s'habille en Prada était déjà convenu, insipide et mièvre au point d'être niais et répugnant. Je n'ose doncmême pas imaginer ce que doit être ce "27 robes" !
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P
En reprenant tous les clichés des comédies romantiques américaines, ce film ne sort pas du lot et ne mérite donc pas le détour. Dommage, car de la part de la scénariste du Diable s'habille en Prada, on était en droit d'attendre des péripéties moins convenues et des dialogues plus drôles.
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B
Je crois que tu as tout dit. Pas spécialmement un navet, loin d'être chef d'oeuvre, un diverssement plus que moyen, mais qui se laisse regarder pour peu qu'on soit de bonne humeur.
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