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24 Nov

Ce soir je dors chez toi

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies romantiques

« - Vivre ensemble, c’est ce qu’on fait déjà, tu dors chez moi deux fois par semaine, je dors chez toi une fois par mois…

   - On ne vit pas ensemble, on ressemble à un attelage »

Alex, la trentaine, est écrivain. Il partage depuis un an la vie de Laetitia, jeune et jolie cadre commerciale, dont il est très amoureux. Malheureusement pour lui, Alex, qui mène une vie sans contraintes, à une peur bleue de s’engager. Aussi, lorsque Laetitia lui fixe un ultimatum pour qu’ils emménagent ensemble, Alex, pris de panique, finit par céder. Mais devant le bouleversement que tout cela représente, il décide de monter un stratagème avec l’aide de son éditeur, Jacques. Celui-ci doit se faire passer pour dépressif et ainsi emménager pour un mois chez Alex. En contrepartie, ce dernier devra finir son deuxième roman qu’il tarde à boucler. Mais moins crédule que ce qu’Alex pouvait penser, Laetitia comprend très vite le stratagème et tout en jouant le jeu, décide de mettre également son grain de sel pour pousser Alex dans ses derniers retranchements…

 

« Dans ma vie, je me suis fait plus larguer qu’un champion du monde de saut en parachute »

 

Pour sa première réalisation, Olivier Baroux, le « O. » de « Kad et O. », était très attendu. En effet, fort d’un certain nombre de succès critiques et publics, tant dans leurs émissions et leurs sketches sur la chaîne « Comédie ! » qu’au cinéma avec « Qui a tué Pamela Rose ? » et l’excellent « Un ticket pour l’espace » (qui aura été injustement boudé par le public malgré une critique presse enthousiaste), le duo a atteint un rayonnement important dans le petit monde de l’humour français. Si Olivier Baroux était à priori rodé à l’écriture de sketches, mais aussi de films comiques (il a co-écrit les deux films précédents de son duo avec Kad), l’exercice de « Ce soir je dors chez toi » était un petit peu différent, puisqu’il s’agit là d’une commande. Pour cette adaptation de la bande-dessinée de Dupuy-Berberian, « Monsieur Jean », Baroux aura néanmoins eu carte blanche pour se réapproprier, via l’écriture du scénario, l’univers de l’original.

 

« Quand elle est partie, j’ai eu l’impression qu’elle me quittait. Pourtant il ne s’était rien passé »

 

Jean-Paul Rouve et Mélanie Doutey. Studio CanalDepuis quelques années, on ne peut que déplorer le manque d’originalité du cinéma comique français, genre qui n’arrive plus à se renouveler. Et hélas, « Ce soir je dors chez toi » ne déroge pas à la règle. Ainsi, quoi de moins original que de signer une énième comédie sur la difficulté des trentenaires à grandir et à s’engager ? Un thème surexploité ces dernières années pour lequel on peut citer en vrac les récents « L’âge d’homme maintenant ou jamais » (Fejtö – 2007), « Cherche fiancé tous frais payés » (Isserman – 2007), « Prête-moi ta main » (Lartigau – 2005), « Ma vie en l’air » (Bezançon – 2005), « Au secours ! j’ai 30 ans » (Chazel – 2004), « Les poupées russes » (Klapisch – 2004), ou encore « Célibataires » (Verner – 2006). Si on ajoute à cela le fait que les productions étrangères aient financé bon nombre de films sur le sujet (les excellents « Garden state » de Braff en 2004, « Juste un baiser » de Muccino en 2001), il semble difficile désormais de faire un film réellement original sur le sujet. Et c’est ce qui pénalise d’entrée la comédie d’Olivier Baroux. Une comédie qui part pourtant pas mal, avec quelques répliques faisant mouche et le coup du stratagème bien loufoque et décalé. Un stratagème qui, bien qu’au centre de l’intrigue, est sous-exploité, alors que c’est la partie qui par excellence avait le plus grand potentiel comique. Malheureusement, elle se termine au bout d’une demie-heure, emportant avec elle un Kad qui interprétait là aussi le personnage potentiellement le plus drôle, laissant la place à une succession de clichés dont on ne voit pas le bout et qui n’ont ni queue ni tête. Entre les hésitations, les tromperies pour se rassurer, les réconciliations, avant une nouvelle séparation et de nouvelles retrouvailles à New-York, le scénario éclate totalement, et le film se perd en d’infinies hésitations entre comique et romantique, qui aboutissent au final à un résultat d’une rare mollesse, où les clichés les plus tartignoles et guimauves se succèdent sans intérêt aucun (le héros poursuit sa belle pieds nus dans la rue, les retrouvailles se fond dans une grande bataille de bouffe sans intérêt…). Du grand gâchis, ni drôle ni émouvant. Et terriblement ennuyeux.

 

« Laetitia, c’est la femme de ma vie, et pour ne pas la perdre, il n’y avait qu’un solution : le célibat à deux »

 

Si le scénario ne semble pas maîtrisé et souvent même franchement bâclé, Olivier Baroux a du mal également à imposer un style qui lui soit propre à ce film. Le manque de dynamisme du récit se ressent également dans une mise en scène trop pantouflarde, qui ne se risque jamais à tenter de surprendre ses spectateurs, accumulant au contraire des scènes clichées qu’on a l’impression d’avoir déjà vues (le déplacement de Rouve à New York pour convaincre sa belle semble tout droit copié de « Je préfère qu’on reste amis », tandis que la bataille de nourriture a été vues des dizaines de fois). Côté acteurs, le bilan est moins négatif. Rouve est un peu trop en roue libre, des fois trop façon Robin des bois (« Quand je rêve la nuit, je rêve que je rêve de toi » et autres tirades absurdes dans le genre), mais assure de manière générale comme à son habitude. Face à lui, Mélanie Doutey rayonne un petit peu moins qu’à l’accoutumée. Sans livrer une mauvaise performance, on l’a déjà vu cependant plus convaincante. Comme on pouvait s’en douter, les meilleurs moments viennent d’un Kad en pleine possession de ses moyens comiques. Dommage que son personnage disparaisse au bout de si peu de temps. Parmi les seconds rôles, on notera les apparitions de Philippe Lefevre et de la prometteuse Audrey Dana révélée dans le dernier Lelouch, ainsi que d’Arielle Semenoff et Alain Doutey, parents de Mélanie Doutey à l’écran comme à la ville.

 

« - Je ne peux pas vivre sans elle

   - C’est pourtant ce que tu es en train de faire »

 

Très attendue, la comédie « Ce soir je dors chez toi », première réalisation du comédien Olivier Baroux, s’avère une grosse déception. Manque d’originalité, de fraîcheur et de rythme, le film flirte ostensiblement entre deux genres sans les jouer vraiment, n’étant au final jamais assez drôle pour convaincre sur le plan de la comédie, et jamais assez émouvante pour fonctionner sur le plan de la romance. Accumulant les clichés et les gags pas drôles, le film ne décolle jamais et ne parvient jamais à véritablement convaincre. Connaissant le talent d’Olivier Baroux, on attendra avec impatience son prochain film en espérant que le projet sera plus personnel. En attendant, « Ce soir je dors chez toi » est probablement une des pires comédies de l’année.

     



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B
Très, très grosse déception ! J'attendais avec impatience gourmande qu'Olivier Barroux nous gratifie de son premier film avec son humour et sa verve des kad et O. Hélas ! C'est certainement la plus gros daube de l'année. Pourtant, avec une aussi belle brochette d'acteurs de talents. Gros gachis.
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