Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 Jun

Creed - L'héritage de Rocky Balboa

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Films d'action

Creed Bluray« Les mecs qui boxent dans ma salle, ils font ça pour survivre. Pour sauver leur peau. Tuer ou être tuer, ça peut se résumer à ça. Certains en meurent. Ton père est mort sur le ring. Je suis sérieux. Je ne t’entrainerai pas. On fabrique des champions ici. »

Adonis Johnson n'a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d'être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D'abord réticent, l'ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…

« Tel père, tel fils, c’est ça ? C’est vrai que tu lui ressembles beaucoup. Mais ça ne veut pas dire que tu dois devenir ton père. »

Creed BalboaPetit retour en arrière. 1975. Le jeune Sylvester Stallone, acteur débutant qui enchaine les figurations au cinéma, regarde le match de boxe opposant le vieillissant Mohammed Ali à Chuck Wepner. Il imagine alors l’histoire d’un boxeur amateur inconnu, issu des classes populaires et de la rue, qui, contre toute attente, se verra offrir la chance d’affronter le champion en titre à qui il finira par tenir tête sur le ring. « Rocky » Balboa était né. Succès phare de l’année 1976, le film obtient pas moins de dix nominations aux Oscars. S’en suivront quatre suites, au cours desquelles Rocky luttera pour défendre son titre, sa famille et son honneur. Amoindri par les blessures et ruiné, on croyait que la saga avait pris fin avec un dernier combat de rue en 1990 dans « Rocky 5 ». Mais les vrais héros ne meurent jamais, et vingt-six ans plus tard, contre toute attente, Stallone ressuscitait le vieillissant « Rocky Balboa » le temps d’un ultime combat pour l’honneur. Après le succès critique de son premier film, « Frutivale Station » (2013), le jeune réalisateur Ryan Coogler annonce travailler à un spin-off de la saga « Rocky », centré sur le fils d’Apollo Creed, premier adversaire historique et personnage récurrent de la saga, tué violement sur le ring dans « Rocky 4 ». Stallone se laisse convaincre par le projet mais pour la première fois, ne participe pas à l’écriture du scénario. Pas plus que le personnage de Rocky ne montra sur le ring pour se battre. Ce qui n’empêche pas l’étalon italien de décrocher une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle.

« J’ai peur de me servir de son nom et de perdre. De ne pas être à la hauteur. Qu’on me traite d’imposteur. »

CreedEn 1976, le succès surprise de « Rocky » était célébré comme une sorte de résurrection du rêve américain. L’homme de la rue, fort d’une modestie héritée de ses racines populaires, allait gagner sur le ring, à force d’abnégation et de courage, le respect, la fierté et la gloire. Toute proportion gardée, il y avait là un peu de l’idéalisme naïf du cinéma de Capra, les gants de boxe en plus. Quarante ans plus tard, force est de constater que le rêve américain a morflé, comme un lendemain de gueule de bois. Rocky a vieilli. Il a perdu sa femme et son fidèle Paulie. Son fils s’est fait la malle et il se retrouve plus esseulé que jamais dans son restaurant de seconde zone. Ce n’est que l’arrivée imprévue du fils illégitime de son ancien adversaire et néanmoins ami, le grand Apollo Creed, qui va raviver quelque peu la flamme. Reste que le contexte n’est plus le même. Rocky se battait pour sortir de la rue et s’élever socialement. Le jeune Creed lui, malgré une enfance difficile, a quand même eu une jeunesse dorée et se retrouve à l’aube d’une carrière bureaucratique prometteuse. Ce n’est donc pas la faim ni l’instinct de survie qui l’anime mais une quête identitaire. Une volonté de (se) prouver qu’il est à la hauteur de son père et du nom qu’il porte et qu’il n’est pas un imposteur. Il devra donc accomplir le chemin inverse de Rocky, qui lui inculquera l’humilité, la rigueur et le travail. En soi, rien de très nouveau sous la comète, ce « Creed » reprenant globalement et dans les grandes lignes la trame du premier « Rocky » (personnages cabossés, entrainement féroce, histoire d’amour naissante avec une jeune cabossée par la vie, match final dans lequel le héros gagne le respect à défaut de remporter le combat). L’intérêt du film est donc ailleurs et réside dans l’émotion qui entoure nos retrouvailles avec un Rocky vieillissant, fatigué et malade. Un héros esseulé, qui va retrouver peu à peu, grâce à son protégé, une raison de se battre et de continuer à vivre. Plus encore que ses belles scènes de boxe dont l’efficacité ravira sans aucun doute les amateurs, c’est avant tout un joli film sur la transmission et sur la filiation que réalise Ryan Coogler. Et de fait, c’est dans le registre de l’émotion que ce « Creed » est encore le plus efficace. Quelque part, peu importe donc ce que réservera la suite (la dernière scène demeure ouverte), Rocky Balboa trouve sur l’esplanade du musée de Philadelphie, en haut des mythiques escaliers qui dominent la ville, une sortie honorable et émouvante, à la hauteur du champion et de la légende qu’il a été. Et c’est bien ça le plus important.

 

Creed

 

***

Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine ainsi qu’en versions française, allemande, espagnole, italienne et japonaise. Une version en audiodescription anglaise est également prévue. Des sous-titres optionnels français, anglais, allemands, espagnols, italiens, danois, finlandais, néerlandais, norvégiens, suédois, islandais et japonais. Des sous-titres pour malentendants en anglais, italiens et allemands sont également proposés. Côté bonus, le blu-ray propose des scènes coupées (20 min.) et deux modules documentaires : « Devenir Adonis » (6 min.) et « Accepter son passé pour avancer » (15 min.).

Edité par Warner, « Creed » est disponible en DVD, blu-ray, blu-ray steelbook et en blu-ray 4k depuis le 18 mai 2016.

 

Commenter cet article
M
J'ai trouvé le film bon mais banal dans l'ensemble, mise à part la virtuosité dans la manière de filmer les combats qui relève clairement le film.
Répondre
B
J'ai beaucoup aimé cet énième version boxe en générale, Balboa en particulier, justement parce qu'importe le combat sur le ring, mais ce qui se passe à côté et dans l'émotion sucsitée par Rocky. Une belle surprise
Répondre

Archives

À propos

Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!