La tour 2 contrôle infernale
Un grand merci à TF1 Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « La tour 2 contrôle infernale » de Eric Judor.
« C’étaient des pilotes. Nos meilleurs pilotes. Maintenant ce sont des légumes. Nos meilleurs légumes. »
Octobre 1981. Ernest Krakenkrick et Bachir Bouzouk sont deux brillants pilotes de l’armée française. Suite à une malencontreuse erreur au cours d’un test de centrifugeuse, ils perdent une partie de leur potentiel intellectuel. L’armée voulant les garder dans l’aviation, on leur trouve un poste de bagagistes à Orly Ouest. Mais un soir, celui-ci subit une prise d'otage en son sein par un groupe de terroristes, appelé « Les Moustachious », qui s'empare de la tour de contrôle. Alors que le Ministère de l'Intérieur tente de négocier avec les criminels, Ernest et Bachir vont tout faire pour sauver l'aéroport... La genèse des aventures de nos deux laveurs de carreaux de La Tour Montparnasse Infernale.
« Merci pour tout, c’était mon plus beau voyage en élastique ! »
Leur rencontre en 1994 fut presque fortuite. Pourtant, en l’espace de seulement quelques mois, Eric et Ramzy vont réussir à s’imposer comme l’un des duos d’humoristes les plus populaires de leur génération. Un succès qui commencera sur les planches parisiennes, dès 1996, où ils seront vite remarqués. L’aventure se poursuivra alors à la radio puis en 1997 à la télévision avec « Les mots d’Eric et Ramzy ». Le succès est fulgurant et Canal + leur offre dès l’année suivante l’opportunité d’écrire leur propre série humoristique. Bien entourés notamment de Jamel Debbouze, « H » fera les beaux jours de la chaine cryptée quatre saisonsdurant. De quoi leur ouvrir en grand les portes du cinéma. Leur rêve se concrétise dès 2001 avec « La tour Montparnasse infernale », comédie à l’image de l’humour absurde de deux compères dont la réalisation est signée de Charles Némès. Réunissant plus de 2 millions de spectateurs en salles, le film est l’un des cartons français du box-office de cette année-là. La suite de leur carrière cinématographique en tant que duo sera moins triomphale, alternant comédies plutôt ratées (« Double zéro » et « Les Dalton » en 2004) et les comédies moins grand public et plus expérimentales (« Seuls two » ou « Halal police d’Etat »). Vingt ans après leurs débuts et surtout quinze ans après le succès de « La tour Montparnasse infernale », le duo se retrouve pour signer un retour aux sources avec « La tour 2 contrôle infernale », réalisé par Eric Judor qui signe là sa première réalisation en solo.
« Le bon sens aurait été de ne pas prévoir d’accoucher une semaine de crise. Ou d’être un homme. »
« La tour 2 contrôle infernale » est une fausse suite. Une suite qui n’en est pas une. En fait, il s’agit d’un préquel, l’action du film se déroulant pile vingt ans avant celle de « La tour Montparnasse infernale » et revient à cette occasion sur l’origine des deux laveurs de carreaux anonymes qui déjouaient les plans du machiavélique « Machin ». Fort logiquement, comme le premier film reprenait (tout en la parodiant) l’intrigue de « Piège de cristal » (premier volet de la saga « Die hard »), ce deuxième film se calque sur l’intrigue de « 58 minutes pour vivre » dont il reprend les principaux éléments scénaristiques. Le terminal d’Orly-ouest (dont le nom n’a jamais paru aussi ringard !) devenant ainsi un terrain de jeu idéal et formidable pour l’amour absurde et crétin du célèbre duo qui s’emploie à parodier à cette occasion les grands classiques du film catastrophe « aérien » (« Airport », « 747 en péril », « Alerte à la bombe », « Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? » et même « Un ticket pour l’espace » de leurs collègues Kad et Olivier). Force est de constater que même quinze ans après, on rigole encore beaucoup aux blagues débiles, aux facéties et aux jeux de mots improbables (le héros qui s’appelle Bachir Bouzouk !) d’Eric et Ramzy et de leurs personnages de gentils crétins. Quelques bonnes scènes, comme les blessures improbables de Ramzy ou ses mains ramollies s’avèrent ainsi très drôles. De même que le personnage du chef des méchants « Moustachious » (interprété avec une délicieuse malice par un excellent Philippe Katherine à contre-emploi) et de son adjoint à l’incompréhensible accent flamant. Mais surtout, on s’amuse aux nombreux clins d’œil et aux références explicites aux personnages du premier film (Marina Foïs enceinte d’une petite « Marie-Joëlle », Serge Riaboukine qui meurt en regrettant de ne pas pouvoir assister au vingt ans de son frère jumeau, le futur « Machin »). Tout juste pourra-t-on regretter le côté un peu poussif et paresseux du scénario qui enchaine les gags sans construire une véritable intrigue et un véritable rythme. Il en résulte donc une comédie rigolote et sympathique à défaut d’être mémorable, qui ravira particulièrement les nostalgiques et les fans du premier film.
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