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15 Jul

Le scorpion rouge

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Films d'action, #Films de guerre

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Le scorpion rouge » de Joseph Zito, dans le cadre de sa nouvelle collection « Midnight collection ».

Le_scorpion_rouge_bluray« On partage notre cellule avec une pourriture de rouge ? Dites-moi que je rêve ! »

Nikolai est un agent d’élite soviétique dépêché en Afrique pour éliminer Ango Sundata, un chef rebelle qui menace le régime communiste en place. Il tente alors de se rapprocher du camp ennemi à travers les personnes de Kallunda Kintash, second de Sundata, et Dewey Ferguson, journaliste américain. À leur contact, Nikolai commence à douter du bien-fondé de sa mission…

« Chez moi, on peut jurer autant qu’on veut, quand on veut  et comme on veut. C’est ce qui s’appelle la liberté d’expression. Mais je doute que cette notion te soit familière »

Red_Scorpion_Dolph_LundgrenLes apparences sont souvent trompeuses. Derrière ces gros bras et sa musculature de compétition, le suédois Dolph Lundgren fut d’abord un brillant étudiant diplômé en chimie que rien ne prédestinait à devenir acteur de cinéma. D’ailleurs, c’est pour ses études qu’il est amené à voyager, en Australie d’abord, puis aux Etats-Unis. C’est là qu’il est remarqué pour son physique avantageux qu’il entretient par une pratique intensive des arts martiaux, et notamment du judo et du karaté. C’est ainsi la chanteuse Grace Jones, sa compagne d’alors, qui lui met le pied à l’étriller en lui obtenant un tout petit rôle dans « Dangereusement vôtre » (1985), dernière aventure de Roger Moore dans la peau de James Bond. Mais c’est en jouant quelques mois plus tard le boxeur soviétique Ivan Drago face à Stallone dans « Rocky 4 » que Lundgren accède à la célébrité. Et tandis qu’en cette décennie 80, la mode semble résolument aux films d’action et aux acteurs musculeux, sa carrière semble lancée. Il joue ainsi en 1987 le héros Musclor dans « Les maîtres de l’Univers », avant d’être appelé l’année suivante par le réalisateur Joseph Zito, spécialiste du film d’action et d’horreur à petit budget (« Vendredi 13 : chapitre final », « Invasion USA » avec Chuck Norris) pour jouer dans « Le scorpion rouge », qui impose définitivement l’acteur comme l’une des grandes figures du film d’action de série B, à l’ombre des Stallone, Schwarzenegger, Willis ou Russell.

« Je suis convaincu que votre ami dit la vérité. Il a parcouru un long chemin. Il a vu le mal qui s’abat sur tous les peuples »

Le_scorpion_rouge_Dolph_Lundgren« Le scorpion rouge » est un film de guerre profondément ancré dans son époque, celle de la deuxième partie des années 80, marquée par la fin de la guerre froide. A ce titre, le scénario du film qui imagine une guerre civile menée dans un pays d’Afrique par des colonisateurs soviétiques et leurs alliés contre des milices locales trouve un écho dans l’actualité internationale du moment où les deux géants s’affrontent de façon plus ou moins indirecte dans une série de conflits périphériques (Afghanistan, Angola, Nicaragua, Salvador). A l’évidence, Joseph Zito signe ici un film férocement anti-communiste qui surfe sur les grandes peurs américaines de l’époque : les soviétiques sont ainsi présentés comme des méchants particulièrement cyniques mais ce sont leurs vassaux, ici les tchèques et surtout les cubains, qui se révèlent les plus retords et les plus cruels (à l’image d’une hallucinante - et culte - séance de torture). Le personnage de Nikolai, machine à tuer soviétique qui prend progressivement conscience de l’immoralité de sa mission et des actions qu’on lui demande d’accomplir et qui finira par déserter puis par se retourner contre les siens, apparait d’ailleurs comme un élément annonciateur de la fin programmée du bloc de l’est et de la guerre froide. Surtout, d’une certaine manière, le personnage rappelle celui de John Rambo, son alter ego américain, revenu lui aussi traumatisé par les exactions commises pendant la guerre et rejeté par les siens en marge de la société. Si, à l’évidence, « Le scorpion rouge » est un film à la portée politique et critique beaucoup moins forte que le « Rambo » de Ted Kotcheff, le film a tout de même le grand mérite d’être un film d’action jouissif et très efficace, en dépit de moyens limités et d’un scénario souvent caricatural et pas très finaud (l’initiation un peu ridicule du héros par un vieux sage africain rieur qui lui apprend à chasser le phacochère et qui lui fait boire du venin de scorpion). « Le scorpion rouge » s’impose ainsi comme une série B de bonne facture, très divertissante (malgré le côté franchement manichéen de son scénario), qui vieilli étonnament bien et qui rappelle avec nostalgie tout un pan de cinéma populaire américain des années 80. C’est aussi et sans aucun doute l’un des meilleurs films de Dolph Lundgren, dont la carrière s’embourbera par la suite dans des films d’action de seconde zone.

 

Dolph_Lundgren_Scorpion_rouge

 

***

Le blu-ray : Le film est présenté pour la première fois dans un nouveau master HD restauré. Il est proposé en version originale américaine (2.0) et en version française (1.0). Des sous-titres optionnels français sont proposés. Côté bonus, le film est accompagné de sa seule bande-annonce.

Edité par Carlotta, « Le scorpion rouge » est disponible en DVD et en blu-ray depuis le 6 juillet 2016.

 

Le film fait partie de la « Midnight collection » initiée par Carlotta qui ressort ainsi pour la première fois en DVD et en blu-ray les grands classiques du cinéma bis américain qui cartonnaient alors en VHS dans les années 80. « Maniac cop », « The exterminator » et « Blue jean cop » sont également disponibles dans la même collection.

 

Le site Internet de Carlotta est ici. Sa page Facebook est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!