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16 Mar

Vacances à Paris

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Comédies

Un grand merci aux Films du Paradoxe pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Vacances à Paris » de Blake Edwards.

 

Vacances_à_Paris

« L’Armée pensait qu’il serait plus simple et plus efficace d’envoyer des hommes célibataires pour tenir une base dans l’Arctique. L’Armée s’est trompée. Je ne peux rien dire de l’état des hommes en présence d’une femme, si ce n’est qu’ils sont énervés ! »

 

Isolés depuis sept mois près du cercle polaire, les militaires d’une station américaine ont le moral au plus bas. La psychologue Vicky Loren propose d’offrir une permission de trois semaines à l’un d’entre eux. Paul Hodges, un infatigable coureur de jupons, est l’heureux élu. Il choisit de partir à Paris avec Sandra Roca, une jeune star argentine. Chaperonné par le lieutenant Loren, il doit bientôt user de mille stratagèmes pour pouvoir rester seul avec la belle…

 

« Être ami avec une jolie fille c’est comme de prendre ses repas sans boire une goutte d’alcool »

 

Vacances_à_Paris_Tony_Curtis

Pour le grand public, Blake Edwards restera un grand nom de la comédie américaine, genre auquel il apportera pendant près de quatre décennies sa touche de sophistication. On se souviendra ainsi, bien évidemment, de « The party », sommet de comédie sixties, ou de sa saga de la « Panthère rose » (dont il réalisa pas moins de huit épisodes) retraçant les aventures de l’inénarrable Inspecteur Clouzeau. Mais Edwards su aussi, parfois, se montrer plus grave, explorant des genres plus sombres (le thriller avec « Allo, brigade spéciale ») ou traitant de façon frontale des sujets plus volontiers dramatiques (l’alcoolisme destructeur dans « Le jour du vin et des roses », le couple et le désir dans « Ten » ou « L’homme à femmes »). Sans oublier ses incursion dans le registre du film musical (« Darling Lili », « Victor Victoria »), qui achevèrent d’en faire un cinéaste éclectique et accompli. Mais en 1958, Blake Edwards n’est encore qu’un jeune cinéaste débutant, reconverti dans le métier de réalisateur faute d’avoir réussi à percer comme comédie durant la décennie précédente.

 

« Les hommes de troupe n’ont pas le droit d’embrasser les officiers. Vous venez de violer le règlement ! »

 

Vacances_à_Paris_Janet_Leigh

Après quatre premiers films passés plutôt inaperçus, il saisit l’opportunité de réaliser « Vacances à Paris ». Une comédie basée sur un scénario original de Stanley Shapiro, scénariste avec lequel il collaborera à nouveau l’année suivante sur « Opération jupons » et qui écrira au cours de la décennie à venir de nombreuses comédies à succès avec Rock Hudon (« Les rendez-vous de septembre », « Le coup de l’oreiller ») ou Doris Day (« Un soupçon de vison », « Un pyjama pour deux »). Ici, pour remonter le moral d’une compagnie de militaires stationnés en Arctique et coupé du monde, il est question d’envoyer l’un des hommes en permission à Paris, accompagné d’une jeune et sensuelle starlette de cinéma. Mais manque de bol pour l’institution militaire, le soldat choisi est un gentil fumiste, précédé par sa réputation de cavaleur patenté. Dès lors se mettra en place un jeu de chat et de la souris entre les militaires, bien décidés à empêcher le héros de se rapprocher de trop près de la belle ingénue, et le permissionnaire, qui élaborera toutes sortes de stratagèmes pour arriver malgré tout à ses fins. En dépit d’un scénario un peu facile, Blake Edwards livre ici une comédie burlesque - pour ne pas dire cartoonesque - au rythme particulièrement enlevée. Mais derrière la farce, le réalisateur se livre à une charge assez acide contre le puritanisme américain, abordant de front deux de ses thématiques préférées bien que tabous, à savoir le sexe et la place sociale des femmes. Même s’il se retrouve ici obligé de jongler avec le code de censure (le héros se refusera finalement à dévoyer une femme mariée). En creux, il esquisse aussi une charge contre Hollywood et le cynisme du monde des studios, thématique qu’il développera dans plusieurs de ses films (« S.O.B » notamment). Élégamment porté le tandem Tony Curtis/Janet Leigh, alors véritable couple à la ville, « Vacances à Paris » n’est peut-être pas un sommet dans la filmographie de Blake Edwards, mais demeure une comédie qui ne manque pas de piquant !

 

Vacances_à_Paris_Linda_Cristal

 

***

 

Le DVD : Le film est présenté en version remastérisée, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles. Aucun bonus ne vient compléter cette édition.

 

Edité par Les Films du Paradoxe, « Vacances à Paris » est disponible en DVD depuis le 15 février 2019.

 

Le site Internet des Films du Paradoxe est ici. Sa page Facebook est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!