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15 Jul

Les cadavres ne portent pas de costard

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Comédies

Un grand merci à Elephant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les cadavres ne portent pas de costard » de Carl Reiner.

 

Les_cadavres_ne_portent_pas_de_costard

« Surtout, ne tombe pas amoureux d’une cliente ! »

 

Le détective privé Rigby Reardon reçoit un jour une superbe créature qui le charge de retrouver son père, un savant fabricant de fromages qui a mystérieusement disparu. Pour les besoins de son enquête, Rigby nous entraîne alors dans le dédale des films noirs américains des années quarante… et rencontre, en chair et en os, les héros de ces films…

 

« Vous avez besoin de mon spéciale gueule de bois ! »

 

Les_cadavres_ne_portent_pas_de_costard_Steve_Martin

Figure familière du petit comme du grand écran, Carl Reiner - décédé presque centenaire l’été dernier - aura été l'une des incarnations les plus populaires de l'humour américain des trente glorieuses. Compagnon de route de Dick Van Dycke sur son show télévisée - pour lequel il sera tour à tour scénariste, acteur, réalisateur et producteur - on le voit aussi dans de nombreux seconds rôles au cinéma dans des comédies populaires (« Un monde fou fou fou » de Stanley Kramer, « Les russes arrivent » de Norman Jewison, « Petit guide pour mari volage » de Gene Kelly...). Jouissant d'une belle longévité, il est même le doyen de la bande de Danny Ocean dans la trilogie éponyme portée par Georges Clooney. Mais Carl Reiner fut aussi un cinéaste prolifique, qui enchaîna les comédies entre les années 70 et 90, avec une réussite il est vrai inégale. Si certaines perles demeurent quasi invisibles chez nous (« Where is poppa ? »), le grand public retiendra surtout sa fructueuse collaboration avec l'acteur Steve Martin qu'il dirigera a quatre reprises, dont « Un vrai schnock » (1979) et « Les cadavres ne portent pas de costard » (1982).

 

« Si vous avez besoin vous n’avez qu’à m’appeler : il suffit de mettre le doigt dans le trou et de chatouiller le cadran »

 

Les_cadavres_ne_portent_pas_de_costard_Carl_Reiner

On connaissait déjà la comédie parodique, visant à se moquer d'un film en en détournant l'intrigue et les codes. Un (sous-)genre très américain qui a notamment fait le succès des « ZAZ » Zucker, Abrahams et Zucker (« Y’a-t-il un pilote dans l’avion » parodiant « Airport », saga des « Y’a-t-il un flic ? » parodiant notamment « L’inspecteur Harry » ou encore la saga « Hot shots ! » parodiant tour à tour « Top gun » et « Rambo ») et de Mel Brooks (« La dernière folie de Mel Brooks », « Le shérif est en prison », « La folle histoire de l'espace »). Avec « Les cadavres ne portent pas de costard », Carl Reiner invente la comédie de détournement. Un exercice plus subtil mais aussi plus difficile puisqu’il consiste à construire une intrigue en y insérant des séquences extraites de vieux classiques du cinéma (ici des grands titres du film noir des années 40 et 50 comme « Assurance sur la mort », « Le poison », « Le grand sommeil », « Le facteur toujours deux fois » ou « Les enchainés ») totalement sorties de leur contexte d’origine. Un habile jeu de montage digne d’un puzzle qui permet l’incroyable prouesse de donner l’impression que le héros du film donne la réplique aux acteurs de l’époque (dont certains sont alors décédés comme Humphrey Bogart, Alan Ladd ou Veronika Lake). Un décalage qui donne lieu à une farce absolument hilarante qui alterne les situations absurdes (la dégustation de biscuits face à un Alan Ladd pourtant menaçant vaut son pesant de cacahuètes !) et les sous-entendus graveleux (le running gag de la balle dans le bras, les dialogues à double sens entre le héros et sa cliente). Le tout porté par un tandem d’acteur (Steve Martin et Rachel Ward) qui se fondent parfaitement dans les standards de l’époque. Au-delà même de sa dimension hilarante, « Les cadavres ne portent pas de costard » est surtout l’œuvre un peu folle d’un passionné voulant rendre hommage à une certaine époque de cinéma. En cela, Michel Hazanavicius et son « Grand détournement » lui doivent beaucoup.

 

Les_cadavres_ne_portent_pas_de_costard_Rachel_Ward

 

****

Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

 

Côté bonus, le film est accompagné d’un entretien exclusif avec Carl Reiner, de « Cadavres exquis », présentation et analyse du film par Julien Comelli et Erwan Le Gac ainsi que de bandes-annonces.

 

Edité par Elephant Films, « Les cadavres ne portent pas de costard » est disponible en DVD ainsi qu’en combo blu-ray + DVD depuis le 25 février 2020.

 

La page Facebook d’Elephant Films est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!