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14 Dec

Ne dites jamais adieu

Publié par Platinoch  - Catégories :  #mélodrames

Un grand merci à Elephant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Ne dites jamais adieu » de Jerry Hopper.

 

Ne_dites_jamais_adieu

« Où qu’il aille, un homme emporte toujours avec lui ses souvenirs »

 

Le docteur Michael Parker vit seul avec sa fille. Séparé de sa femme, il la croit décédée. En se rendant à New-York, il tombe par hasard sur elle, en couple avec un artiste. En voulant s’enfuir, elle est renversée par une voiture. Par miracle, Michael parvient à sauver la vie de son ex-femme. Le feu de l’amour brûle à nouveau. Mais la jeune fille du couple a du mal à se réajuster à cette nouvelle vie…

 

« Tu m’as retiré notre fille alors que tous les deux vous étiez toute ma vie. Et maintenant, tu crois que tu peux m’emmener chez toi pour reprendre le cours normal de notre vie ? »

 

Ne_dites_jamais_aidieu_Cornell_Borchers

Cinéaste quelque peu oublié aujourd’hui, Jerry Hopper acquiert une solide expérience de technicien (étant tour à tour auteur, directeur de casting et monteur) avant de mener une courte mais prolifique carrière de réalisateur pour le cinéma au cours des années 50. Là, en l’espace de dix ans, il réalisera pas moins de dix-sept films, touchant un peu à tous les genres (aventures, westerns, films noirs, mélodrames), avant de partir à la télévision où il officiera sur de nombreuses séries (« Gunsmoke », « La famille Addams », « Le fugitif »…).  De sa filmographie on retiendra ainsi sa fructueuse collaboration avec l’acteur Charlton Heston qu’il dirige à trois reprises (« Le triomphe de Buffalo Bill » en 1953, « Le secret des incas » en 1954, « La guerre privée du Major Benson » en 1955) et surtout ses deux principaux succès que son « Le vol du secret de l’atome » (1952, nommé à l’Oscar du meilleur scénario) et « Ne dites jamais adieu » (1956).

 

« C’est curieux comme il est toujours très difficile de trouver des solutions aux problèmes les plus simples ! »

 

Ne_dites_jamais_adieu_George_Sanders

Un mélodrame adapté de la pièce « Comme avant, mieux qu’avant » de  Luigi Pirandello qui avait déjà donné lieu à une adaptation cinématographique en 1945 (« Notre cher amour » de William Dieterle avec Claude Rains et Merle Oberon) et dont la réalisation était au départ dévolue à Douglas Sirk. Avant que celui-ci ne soit finalement contrait de quitter le projet en début de tournage pour assurer la réalisation de « Écrit sur du vent ». Et de fait, malgré ce changement de réalisateur, « Ne dites jamais adieu » a tout du parfait mélodrame sirkien. En premier lieu de par la nature de sa thématique - une flamboyante histoire d’amour contrariée qui reprend peu ou prou la trame de « All I desire » (1952) - et par l’utilisation du contexte international (ici la guerre froide et l’occupation de la capitale autrichienne par les forces alliées) qui vient donner de l’épaisseur au récit (ce qu’il fera notamment sur « Les ailes de l’espérance » en 1957 et « Le temps d’aimer et le temps de mourir » en 1958). Avec cette même idée que les petites histoires sont toujours prisonnières des aléas dramatiques de la Grande Histoire. De même, « Ne dites jamais adieu » reprend également les codes de l’esthétique sirkienne, notamment par l’usage du Technicolor et de ses couleurs chaudes. Mais reste que Hopper n’est pas Sirk et qu’il peine à trouver le juste équilibre entre émotion contenue et drame véritablement lacrymal. Et ce d’autant plus qu’il y a déjà dans le scénario un déséquilibre marquant entre les personnages, le héros - un jeune médecin américain arrogant et dominateur - se révélant assez vite fort peu sympathique. Ajoutons à cela des personnages secondaires mal exploités (la petite fille et le vieil ami dessinateur) et il ressort un mélo sympathique mais un peu bancal. A voir néanmoins pour la prestation  pleine de charme et de dignité de Cornell Borchers, jolie actrice allemande à la carrière éphémère.

 

Ne_dites_jamais_adieu_Rock_Hudson

 

**

Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0).

 

Côté bonus, le film est accompagné  de« Douglas Sirk : une relation imaginaire », entretien avec Denis Rossano, auteur de « Un Père sans enfant » (60 min), de deux présentations respectivement dédiées à Douglas Sirk et à Rock Hudson par Jean-Pierre Dionnet ainsi que de bandes-annonces.

 

Édité par Elephant Films, « Ne dites jamais adieu » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD depuis le 8 décembre 2020.

 

Le site Internet d’Elephant Films est ici. Sa page Facebook est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!