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11 Mar

Mon homme Godfrey

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Comédies

Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Mon homme Godfrey » de Gregory La Cava.

 

Mon_homme_Godfrey

« Godfrey est la seule chose que ta sœur aime depuis la mort de son chien cet été »

 

Godfrey, vagabond new-yorkais, se voit offrir cinq dollars pour servir de trophée lors d’une chasse aux « rebuts » organisée par des gens de la haute société. Réticent dans un premier temps, il accepte la proposition d’Irene, riche héritière qui rêve de gagner ce jeu absurde. Comme récompense, Godfrey se voit offrir un emploi de majordome…

 

« Je ne dis jamais rien dans le dos que je ne puisse dire devant ! »

 

Mon_homme_Godfrey_William_Powell

Dessinateur de formation, Grégory La Cava participe dès les années 10 à l’éclosion de la toute jeune et balbutiante industrie cinématographique Américaine, en étant l'un des pionniers du cinéma d'animation. Mais dès la fin de la décennie, il glisse progressivement vers le cinéma en prise de vue réelles et réalise ainsi ses premiers courts-métrages. Cinéaste prolifique ayant une appétence certaine pour la comédie, il dirige au cours des années 20 les grands noms de son époque, de WC Fields (« Aïe, mes aïeux ! », « Dans la peau du lion ») à Richard Dix (« L’illusion perdue ») en passant par le tout jeune Gary Cooper (« Mariage à l’essai »). Au début des années 30, il franchit le cap du parlant avec succès, même si le gros de sa carrière est cependant déjà derrière lui. Il signera toutefois encore quelques films notables (« Gabriel au-dessus de la Maison Blanche », « Mon mari le patron », « Pension d’artistes », « La fille de la cinquième avenue »), dont le plus abouti et reconnu sera sans doute « Mon homme Godfrey » (1936). Après quoi, ses relations avec les producteurs se dégraderont progressivement du fait notamment de ses problèmes d'alcool et ses films se feront de plus espacés jusqu'à disparaître de la circulation à la fin des années 40.

 

« Je me demande souvent si cette famille est folle ou si c’est moi »

 

Mon_homme_Godfrey_Carole_Lombard

Adaptation du roman éponyme d’Eric Hatch, « Mon homme Godfrey » débute par une étrange (et absurde) chasse au trésor dans laquelle un groupe de jeunes bourgeois fortunés de New-York tente de mettre la main sur un SDF dans le cadre d’un jeu organisé par une œuvre caritative réunissant le gotha de la ville. Ces derniers tomberont sur Godfrey, sans-abri éduqué et flegmatique qu’ils embaucheront finalement comme domestique. Sans savoir que celui-ci n’est pas tout à fait celui qu’il prétend être. Ni combien sa venue va bouleverser le quotidien de la famille… « Mon homme Godfrey » est ainsi une (screwball) comédie basée sur la rencontre de deux mondes antagonistes, à savoir la upper classe très riche de Manhattan et celle des indigents survivants dans les bas-fonds de la ville. Un antagonisme encore plus exacerbé du fait du krach boursier et de la Grande dépression qui s’abat alors sur la société américaine. Tout le sel du scénario reposant alors sur le personnage de Godfrey, ex-aristocrate ruiné qui de ce fait appartient aux deux mondes et agit comme un trait d’union entre eux, ayant acquis de par sa condition une sagesse lui permettant d’aborder le monde avec une certaine conscience. Celle-là même qui lui permet subtilement d’asséner certaines vérités ou de remettre à leur place les différents membres de la famille pointant leur comportement égoïste et frivole. Ce qui donne lieu à toute une série de quiproquos et d’échanges aussi drôles que savoureux. Mais derrière son ambiance plutôt badine et parfois même vaudevillesque, La Cava signe avant tout ici une fable humaniste et morale d’une pertinence remarquable pointant notamment l’immoralité et la superficialité des classes dominantes alors même que le peuple souffre et suffoque. Et s’il rappelle malicieusement que la roue peut tourner parfois très vite et dans le mauvais sens, il souligne dans un ultime vœu – sans doute un peu utopique – qu’il ne peut y avoir de salut collectif sans un minimum de générosité et de partage. Dans le rôle-titre, William Powell excelle face à une Carole Lombard hilarante en jeune écervelée. Plus de quatre-vingt ans après, « Mon homme Godfrey » ne semble pas avoir pris une ride. Une merveille de comédie et d’intelligence.

 

Mon_homme_Godfrey_Gregory_La_Cava

 

****

Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

 

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée NachiketasWignesan, d’un bêtisier et d’une bande-annonce d’époque.

 

Édité par Éléphant Films, « Mon homme Godfrey » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD simple depuis le 25 janvier 2022. Il est également disponible en édition blu-ray simple depuis le 19 avril 2022.

 

Le site Internet d’Éléphant Films est ici. Sa page Facebook est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!