La montagne du dieu cannibale
Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La montagne du dieu cannibale » de Sergio Martino.
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« Les autorités interdisent l’accès à l’île. Officiellement pour des raisons écologiques. Mais en réalité, ils ont peur de la malédiction »
La région la plus reculée de la Nouvelle-Guinée. Malheur à qui s’y risque, tout particulièrement au cœur de la jungle hostile de Marabata, terrain de chasse privilégié des Pukas, une féroce tribu cannibale. Sur les traces de son mari disparu, Susan Stevenson y pénètre cependant. Accompagnée de son frère Arthur, de l’aventurier Edward Foster et de quelques indigènes, elle affronte mille épreuves, mille dangers, avant que les Pukas ne se saisissent d’elle pour la donner en offrande à leur dieu affamé de chair humaine…
« Quand vous aurez mangé de la chair humaine, vous comprendrez ! »
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Issu d’une famille fortement impliquée dans l’industrie cinématographique italienne (son grand-père était le réalisateur Gennaro Righelli), Sergio Martino se voit mettre le pied à l’étrier par Luciano, son producteur de frère, qui lui fait faire quelques apparitions devant la caméra avant de l’engager comme scénariste au milieu des années 60. Très rapidement, il passe derrière la caméra et s’impose durant deux décennies comme une figure incontournable du cinéma de genre italien, sa prolifique filmographie évoluant au fil des modes. Il s’illustre ainsi d’abord dans le registre du giallo (« L’étrange vide de Madame Wardh », « La queue du scorpion », « Toutes les couleurs du vice », « Torso »), avant de donner dans le poliziottesco (« Rue de la violence », « L’accusé », « Le parfum du diable »), le western (« Mannaja, l’homme à la hache ») ou encore la comédie érotique (« Mademoiselle cuisses longues »). A la fin des années 70, il s’épanouit dans les films d’aventures exotiques à tendance horrifiques, genre alors en vogue d’où émergent notamment un attrait pour les cannibales (« Cannibal holoaust »), dont il signe quelques opus marquants (« Le continent des hommes-poissons », « Le grand alligator », « Crime au cimetière étrusque »). A commencer par « Le dieu de la montagne cannibale » en 1978.
« Les animaux n’obéissent qu’à leur instinct qui est celui de tout être vivant, à savoir tuer et survivre. C’est aussi celui de l’homme qui utilise des moyens plus subtils : la trahison et la ruse »
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Très librement inspiré du roman « Les mines du roi Salomon » d’H. Rider Haggard pour la construction de son intrigue, « La montagne du dieu cannibale » nous offre une plongée dans les forêts impénétrables de la Nouvelle-Guinée où une femme se met en quête de son mari disparu en s’entourant de deux aventuriers. Mais le groupe se retrouve ainsi en territoire hostile sur la tribu des Pukas, aux mœurs cannibales. Ce qui sert de point de départ à une aventure forcément périlleuse et particulièrement sanglante. Et de fait, film d’exploitation oblige, Sergio Martino n’hésite pas à donner dans la surenchère racoleuse de scènes gores et transgressives, le plus souvent dérangeantes. A l’image de la longue (et réelle) agonie de ce singe jetée dans la gueule d’un énorme serpent ou de ce varan réellement éventré vivant. Ou encore de ces bacchanales sordides où se mêlent masturbation, viol, émasculation et zoophilie. Le cinéaste s’amusant de la confrontation entre civilisation et sauvagerie, montrant que la frontière entre les deux est souvent ténue (le frère de l’héroïne qui laisse sciemment mourir l’un des deux guides dans la rivière). Au milieu de cela, la magnifique Ursula Andress fait stoïquement son show, nue comme un verre, pour le plus grand plaisir de la caméra et des spectateurs. Jeu de massacre ou pur exercice de provocation ? L’expérience en tous cas demeure éprouvante. On se demande même ce qu’un acteur de la trempe de Stacy Keach est venu faire dans ce bourbier. Les amateurs du genre apprécieront sans doute. Pour les autres, à réserver à un public averti.
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Le blu-ray : le film est présenté dans un Master 2K restauré et proposé en versions française, italienne et anglaise (toutes 2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de « Mort sous les tropiques » : Présentation du film par Curd Ridel (2024, 19 min.), « Dans la jungle » : Entretien avec Sergio Martino (2024, 25 min.), « Sans trêve » : Entretien avec Claudio Morabito (2024, 13 min.), « La Grande Aventure » avec Antonello Geleng (2024, 54 min.), un Diaporama d’affiches et photos (3 min.) ainsi qu’une Bande-annonce originale (4 min.).
Édité par Artus Films, « La montagne du dieu cannibale » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 1er octobre 2024.
Le site Internet de Artus Films est ici. Sa page Facebook est ici.
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