Balles de feu
« Tu commenceras lentrainement demain. Viens juste avec ton honneur, ta force, et un chèque de 300$ »
Ancien champion de ping-pong, Randy Daytona est recruté par la CIA pour infiltrer une compétition mondiale secrète. Sa mission : affronter Feng, l'un des criminels les plus recherchés de la planète, qui est aussi l'assassin de son père... Mais après vingt ans passés loin des compétitions, Randy n'est plus l'athlète qu'il était. C'est sous la direction de Wong, un maître du ping-pong aveugle, et de sa nièce, la charmante et redoutable Maggie, que Randy va se préparer. La compétition approche, elle a lieu dans la mystérieuse base de Feng en pleine jungle, et Randy va découvrir les plus extrêmes des joueurs pour la plus dangereuse des compétitions...
« Tu serais pas Randy Daytona, par hasard ? Cétait bien Disneyland ? Tas vu Dumbo ? »
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Annoncé comme la nouvelle comédie délirante made in USA, ce « Balles de feu » a été pensé et écrit par le tandem Ben Garant et Kerri Kenney, à qui lon doit également la série « Reno 911 ». Une série qui avait déjà eu droit à une adaptation cinématographique sortie lannée dernière dans le plus grand anonymat et dont la réalisation était déjà signée par Ben Garant. Scénariste de formation, ce dernier sétait surtout illustré jusquici en signant les scénarios de « Une nuit au musée » (2006) et de linénarrable « Baby-Sittor » (2005). Il signe avec ce « Balles de feu » son deuxième long métrage.
« Le ping-pong, cest pas comme la Macarena : il faut de la patience. Cest comme une prostituée qui nest plus toute jeune : il te faudra des années pour comprendre sa technique »
Si le printemps nous aura agréablement surpris avec son lot de comédies plutôt réussies et plaisantes (« Sans Sarah rien ne va », « Jackpot », « Semi-pro »), ce « Balles de feu » annonce clairement larrivée de lété et son lot de comédies de secondes zones estampillées « humour gras qui tache ». En effet, profitant de lanonymat des sorties estivales et dun public à priori plus restreint, les distributeurs ont pris la fâcheuse habitude de sortir en loucedé les pires débilités durant lété. Il ny a quà voir les titres édifiants de ce à quoi nous aurons droit dans les prochaines semaines (« Harold et Kumar sévadent de Guantanamo », « Medieval pie », « Mr.Woodcock », sans parler de « Spartatouille ») ! Si on est jamais à labri dune bonne surprise (on pense aux « Rois du patin », ou du prochain « Les dents de la nuit », qui sils sannonçaient bien cons sont en fait des films totalement hilarants), à lévidence ce film nen fera pas partie. Dommage tant le pitch complètement débile (un tournoi à mort de ping-pong) pouvait laisser espérer une comédie bien barrée, mélange à la fois des ZAZ, des comédies sportives gentiment potaches façon « Frat Pack » (« Dodgeball », « Ricky Bobby roi du circuit », « Les rois du patin », « Semi-pro »), et du délire régressif façon « Jack Burton dans les griffes du Mandarin ». Et sil semble évident que le réalisateur possède toutes ces références, il ne parvient jamais pour autant à les maitriser. Alors bien sûr, on se surprendra à rire à quelques gags débiles (la scène douverture et celle du show ringard à Vegas, lenseignement du vieux maitre chinois ponctué de quelques réflexions salaces, la scène avec la « fille de joie » qui savère être un homme), ainsi quà quelques trouvailles rigolotes (la galerie de « monstres » participants au tournoi avec les siamois, ou lest-allemand). Mais dans lensemble, Garant semble se reposer sur ses lauriers en se bornant à nous proposer des gags sentant le réchauffer, sans aucune originalité, reposant sur un humour des plus facile et usé. Dautant que derrière, linterprétation reste beaucoup trop moyenne pour sauver lensemble, emmenée par un agaçant Dan Fogler (déjà énervant et antipathique dans « Charlie, les filles lui disent merci »), qui na définitivement pas létoffe ni la subtilité dun Jason Segel ou dun Will Ferrell. A ce jeu, et si on excepte la charmante potiche Maggie Q., cest le génial Christopher Walken, en méchant totalement délirant et loufoque, qui est le seul à apporter un petit peu de folie et dextravagance à cette comédie qui en aurait mérité davantage. Pas totalement raté. Mais presque !
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