Sex and the city
« Ayant un don naturel pour les articles de marque, jai privilégié ma quête de lamour. Mais la contrefaçon est dure à repérer dans ce domaine »
New York. Les années ont passées pour nos quatre célibataires préférées. Miranda et Charlotte sont désormais mariée et mère de famille, Samatha est partie pour Los Angeles afin de soccuper de la carrière de son amant, un jeune éphèbe de la télé. Quant à Carrie, après plus de dix années dune relation tumultueuse, elle semble désormais épanouie aux côtés de celui quelle a toujours aimé, Big. Décidés à franchir le pas, les deux tourtereaux décident même de sinstaller ensemble dans un luxueux appartement de Manhattan. Une chose en appelant une autre, Big demande la main de Carrie qui accepte. Mais celle-ci, aveuglée par ses rêves de petites filles et par la médiatisation dont elle fait lobjet, décide dorganiser les choses en grand contre lavis de Big qui souhaitait un mariage en toute simplicité. Ebranlé par la crise que traverse Miranda et son mari, Big commence dès lors à se poser des questions et à remettre en cause lidée du mariage
« Je ne crois pas au mariage, alors que le Botox, ça marche à tous les coups »
Lancée en 1998, la série « Sex and the city » aura défrayée la chronique et briser certains tabous, en osant parler de manière débridée et décomplexée damour et de sexe du point de vue féminin. Un ton résolument moderne qui aura su trouver un large public, là encore essentiellement féminin, qui se sera passionné pour les aventures de la chroniqueuse Carrie et de ses trois amis aux profils bien définis : la célibatante, la working girl, et la mante religieuse croqueuse dhommes. Inspirée dun recueil de chroniques signées Candace Bushnell, la série comptera en tout six saisons. Pour les dix ans de la série, il a donc été décidé de lui offrir un épilogue sur grand écran. Côté réalisation, cest Michael Patrick King qui sy colle. Si ce dernier était jusquici novice en terme de réalisation pour le grand écran, il a derrière lui une grande expérience de lécriture et de la réalisation pour la télévision, puisquil a écrit et réalisé de nombreux épisodes de la série. Un avantage de taille donc, et choix logique pour ce grand passage.
« Vous êtes fous de vous marier : tout change avec le mariage »
Nétant pas très branché séries, je dois reconnaître que je suis passé largement à côté de celle-ci. Non pas que le ton mait déplu, juste que je nai jamais vraiment accroché aux mésaventures sentimentales de ces quatre new-yorkaises, qui sadressent malgré tout essentiellement à un public féminin. La sortie - pourtant très attendue apparemment de ladaptation cinématographique ne minspirait donc pas plus que ça. Pour autant, le film est dans un premier temps assez plaisant : le résumé proposé pour nous remettre dans le bain est concis et efficace, les premières réparties fusent, et on a la joie de retrouver nos quatre personnages devenus cultes. Mais lexercice atteint très vite ses limites. Tout dabord, il y a le problème de la durée : 2h20 pour ladaptation dune série de format court, cest beaucoup trop long. Dautant que de digressions en digressions, le réalisateur meuble comme il peut avec dinterminables scènes dessayages de vêtements et autres défilés de couture ou séances photos. Un habillage parfaitement inutile, à moins dêtre un(e) malade de fringues, de mode, et de fantasmer sur des interminables séances de shopping. Mais plus que tout, on reprochera au réalisateur davoir trahi la tonalité initiale qui avait fait le sel et le succès de la série. Exit donc le langage fleuri, et les propos décomplexés et un peu trash sur lamour et le sexe : le discours est devenu très lisse, dune mièvrerie hallucinante, et nos héroïnes d'habitude si volontaires ont rangé leur indépendance, leur mode de vie et leur idéaux au placard, rêvant désormais de se trouver un bon petit mari pour fonder un bon petit foyer. Un hallucinant virage à 360° allant à lencontre de tout ce que vantait jusque là la série ! Difficile dès lors de rentrer pleinement dans ce film où on se sent tromper sur la marchandise, même si quelques scènes (essentiellement celles de Samantha) et autres joutes verbales (le séjour au Mexique) nous arrachent quelques sourires. Une partie comédie largement pénalisée par la tendance du film à partir dans le mélo et dans dinsupportables élans de bons sentiments faciles (la séparation du couple de Miranda, la dépression de Carrie), qui vont à lencontre de lesprit de la série.
« Quelle différence y a til entre les sales gars et les braves gars ? Les sales gars te baisent, les bravent gars te baisent aussi. Et les autres te baisent mal »
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Dommage car derrière, on ne peut que saluer la qualité du scénario du moins sur la forme puisque celui-ci arrive à faire exister de manière égale les quatre protagonistes principales, en les dotant chacune dune intrigue propre. Ceci dit, avec un résultat final dépassant les 2h20, le contraire eut été particulièrement lamentable. Dommage que le réalisateur nait pas su faire quelques coupes franches dans les nombreux gras du film (par exemple, le coup de lassistante de Carrie napporte pas grand chose, tout comme celui du Réveillon). La réalisation de King nest pas non plus fantastique : utilisant les mêmes techniques que sur le format court de la série télé, sa mise en scène sessouffle assez vite, manquant notamment de rythme. Néanmoins, on restera clément face à la mise en scène du film, ce genre de comédie nétant pas faite pour proposer une mise en scène inspirée ou innovante, mais pour proposer un divertissement comprenant des éléments familiers afin de satisfaire les aficionados. De même, côté interprétation, difficile de juger les actrices, tant celles-ci sont fidèles à la série et aux personnages à qui elles ont contribué à donner vie. A noter cependant la prestation convaincante de Jennifer Hudson, oscarisée pour « Dreamgirls », et dont le naturel fait ici merveille. Très attendue, cette adaptation sur grand écran de la série à succès « Sex and the city », film de nanas par excellence, devrait faire des entrées et satisfaire les fans et autres spectatrices frustrées fantasmant de jouer les femmes libérées tout en rêvant secrètement au prince charmant. Pour les autres, dont je suis, le film savèrera assez décevant, trahissant le ton plus acide de la série, et sembourbant dans un flot de mélo et de mièvrerie facile. Exercice vain, « Sex and the city » reste un divertissement en mode mineur. Finalement, sur un thème assez proche, « Diamants sur canapé » savère être encore aujourdhui beaucoup plus moderne, réussi et plaisant. A vous de voir
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