Confessions d'une accro du shopping
« Il y a des choses qui ont un prix et dautres qui ont de la valeur »
Vive et charmante, Becky Bloomwood est une accro du shopping. Passionnée de mode, elle est incapable de résister au plaisir d'acheter tout ce qui est branché, tendance, trendy...
Obligée de trouver un job pour financer ses achats impulsifs, elle obtient un poste - ô ironie ! - dans un magazine financier. La voilà expliquant aux lecteurs comment gérer leur argent au quotidien, alors qu'elle passe son temps à dépenser le sien dans les boutiques ! Becky se retrouve vite dans une situation délicate qu'elle cherche à cacher à son patron, un homme très attirant...
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« Ils disaient que jétais la plus précieuse de leur cliente et maintenant ils me font du mal ! »
Voilà près dune quinzaine dannées que la « chick lit » (littéralement « littérature pour nanas ») est en plein essor, trustée notamment par des auteurs comme Candace Bushnell (« Sex and the city ») ou Helen Fielding (« Le journal de Bridget Jones »). Un genre littéraire purement anglo-saxon, fait par des femmes et pour les femmes. En clair, la recette est simple : sur un ton plutôt léger, ces bouquins mettent le plus généralement en scène des héroïnes jeunes et modernes, working girls travaillant dans des secteurs plutôt branchés (mode, journalisme), et dont les deux préoccupations existentielles principales consistent à se caser et à faire du shopping. Un succès fulgurant qui a valu à la plupart des best-sellers du genre dêtre adaptés sur grand écran : « Le journal de Bridget Jones » (Maguire 2001) et sa suite (Kidron 2004), « Le diable shabille en Prada » (Frankel 2006), ou encore « Sex and the city » (King 2008). Place cette fois-ci à ladaptation du best-seller de Sophie Kinsella, « Confessions dune accro du shopping », publié en 2002, point de départ dune saga qui compte désormais quatre autres volumes (« Laccro du shopping à Manhattan » en 2003, « Laccro du shopping dit oui » en 2004, « Laccro du shopping a une sur » en 2006, « Laccro du shopping attend un bébé » en 2008). Côté réalisation, cest P.J. Hogan qui sy colle. Le réalisateur australien signe là son sixième long, après notamment « Muriel » (1994), « Le mariage de mon meilleur ami » (1997), ou encore « Peter Pan » (2004).
« Je ne veux plus être jugée en fonction de mes vêtements ni de leur marque »
Héroïne hystérique et loufoque, shopping compulsif et rêve dintégrer une revue de mode dirigée par une diva autoritaire : « Confessions dune accro du shopping » promettait dêtre une pale copie du (déjà) très décevant « Le diable shabille en Prada ». Pour couronner le tout, la bande-annonce, guimauve et girly à souhait, était aussi peu attirante quune rétrospective Max Pécas. Autrement dit, cest à reculons quon prenait place dans la salle. Lavantage des bandes-annonces ratées et des films qui sannoncent foireux, cest quils ne peuvent pas nous décevoir. La preuve avec ce film. Certes, il ne sagit pas dun chef duvre ni dun film marquant, loin de là. Tout au plus dun roman-photo dune heure quarante, cucul à souhait et bourré de bons sentiments pour midinettes en mal démotions faciles. Car il faut dire quentre lenchainement des clichés (la scène de la salsa, la déclaration damour sur le toit du building), une morale à deux balles (certaines choses essentielles comme lamour ou le bonheur ne sachètent pas, largent ne fait donc pas le bonheur) et un côté ultra artificiel (le film prend pour cadre un Manhattan de carte postal, à la fois jeune, friqué et branché), « Confessions dune accro du shopping » accumulait les défauts. Pourtant, il faut reconnaitre que lensemble, sans grandes prétentions, se laisse suivre sans réel déplaisir. Grâce tout dabord à une réalisation plutôt rythmée qui évite les temps morts, ainsi quà un scénario qui, aussi cliché soit-il, arrive tout de même à faire émerger deux trois bonnes idées de comédie (comme les réunions dacheteurs compulsifs anonymes). Mais le film doit surtout sa relative réussite à lénergie et à la pétulance de sa comédienne principale, Isla Fisher, qui livre une performance sans faute, montrant au passage létendue de son potentiel comique (hilarante scène de danse). A laise dans tous les registres de la comédie (burlesque, gestuelle, décalage), la comédienne simpose comme le parfait pendant féminin des comédiens américains les plus barrés du moment, comme Ben Stiller et Steve Carell. Il faut dire aussi que celle-ci est bien entourée, et quen dehors dun Hugh Dancy franchement falot, les autres comédiens (John Goodman et Joan Allen en tête) lui renvoient parfaitement la balle. Au final, pas de quoi fouette un chat. Mais un divertissement qui, aussi futile et cucul soit-il, se révèle contre toute attente plutôt sympathique et regardable.
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