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05 Oct

Les dents de la nuit

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Sam est vrai fêtard : il renifle une coupe de punch à 10 kilomètres et ce même avec un rhume et avec le vent de face ! »

Sam, Prune et Alice sont trois amis squatteurs de soirées. Le jour où ils dénichent des invitations pour la très mystérieuse Nuit Médicis, ils pensent avoir décroché le gros lot... Ils déchanteront vite en découvrant que leurs hôtes sont des vampires et que tous les invités sont là pour leur servir de BUFFET !!! S'il a été très difficile d'y rentrer... il va s'avérer quasiment impossible d'en sortir !
Dès lors, nos trois comparses tenteront de s'échapper par tous les moyens, entraînant dans leur fuite, Edouard, indécrottable boulet, Krinine, dentiste pour stars et Jessica, femme de mafieux au QI désastreux...

« - Si ça continue comme ça, je vais me foutre en l’air ! – Dis pas de bêtises : dans trois semaines c’est les soldes ! »

S’il est vrai que les américains sont passés maitres dans l’art de réaliser et de produire des comédies déjantées sous la houlette d’une poignée de comédiens jusqu’au-boutistes (Ben Stiller, Will Ferrell, Seth Rogen, Vince Vaughn, Steve Carell), il serait faux de limiter la production de comédies françaises à la flopée de films aseptysés, grands publics et souvent ratés qui sortent chaque années (on pense en vrac à « La doublure », « Mon meilleur ami », « Bienvenue chez les ch’tis », ou encore à la saga des « Astérix »). En effet, depuis quelques années, une poignée de réalisateurs se sont risqués à écrire et réaliser des comédies à la bêtise et à la folie assumées, basés sur des synopsis loufoques et politiquement incorrects. Et si le succès est resté confidentiel pour la plupart d’entre eux (les hilarants « Poltergay » ou « Un ticket pour l’espace »), d’autres ont eu la chance d’être plébiscités par le public (« OSS 117 »). Premier film du duo Vincent Lobelle et Stephen Cafiero, deux jeunes réalisateurs venus de la pub, « Les dents de la nuit » revendique clairement son appartenance à cette famille là.

« Mon secret ? Prendre du plaisir dans la bouche des autres »

Petite comédie sans prétentions, critiques presse particulièrement tièdes, il n’y avait à priori pas grand chose à attendre de ces « Dents de la nuit ». Et pourtant, quelle surprise !!! Lobelle et Cafiero, pour leur baptême du feu font très fort, pondant une des comédies françaises les plus barrées depuis la cultissime « Cité de la peur ». Très inspirée de l’humour des « ZAZ » (la série des « Y’a-t-il un flic? » ou « Y’a t-il un pilote ? »), parodie savamment assumée des films de genre de vampire (on pense notamment au « Bal des vampires », à « Dracula », ou même à « Shaun of the dead »), les deux réalisateurs nous livrent un film basé sur un pitch des plus barges  avec une avalanche de gags improbables, mélange d’humour absurde et potache. Qui s’attendrait en effet à voir une blonde nunuche vouloir tuer un vampire avec un sex toy ou un vampire s’assurer de la mort de ses victimes en leur racontant des blagues pour les faire rire ? Il faut dire que contrairement aux récents films du genre américains, les deux réalisateurs ne cherchent tant à parodier pour parodier, mais au contraire, à développer un délire parfaitement inscrit dans une histoire cohérente. Hilarant de bout en bout (hormis une digression de transformations un peu longuette), totalement décalé, ces « Dents de la nuit » réussissent de plus à maintenir un rythme humoristique sans véritable temps mort de la première à la dernière minute. Certes, on pourra toujours lui reprocher son côté un peu scabreux et souvent même un poil facile (le coup de la vampire qui se vente d’en avoir « Sucé cinq ce soir »). Pour autant, cette grosse farce régressive est totalement assumée, pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques.

« Désolé, il n’y avait plus de Bloody Mary. Je vous ai mis une Bloody Chantal à la place ! »

Dès lors, les fautes de goûts font office de passages obligés, et les aléas d’une mise en scène pas toujours légère et trop clipesque s’incèrent parfaitement dans le côté totalement décalé du film. D’autant que celui-ci se montre ultra-référencé. Le succès du film est également en grande partie du à un casting sans faute, porté par des comédiens épatants, dont on perçoit le plaisir de participer à ce grand n’importe quoi. Patrick Mille se révèle une nouvelle fois excellent, drôlissime sans pour autant chercher à tirer la couverture à lui tout seul, tandis que Vincent Desagnat s’impose comme la révélation comique numéro un. Autour d’eux, on notera la belle performance de la nunuche Frédérique Bel, toute en autodérision, d’Hélène de Fougerolles qui excelle en bimbo très premier degré, ou encore de Sam Karmann, qui trouve un nouveau rôle culte, dans la continuité de celui d’Emile dans « La cité de la peur ». Reste une pléiade de comédiens qui viennent se faire plaisir le temps d’apparitions improbables, comme Tchéky Kario, hilarant en Dracula permanenté, ou encore Julien Boisselier (n’est-ce pas Mélissa ?), qui apporte un réel charisme à un personnage pourtant pas assez exploité. Belle surprise, « Les dents de la nuit », énorme farce absurde et très second degré, s’avère être une comédie totalement décomplexée et hilarante de bout en bout. Un ovni comme le cinéma français n’en produit pas assez. Du culte en puissance !!!

  



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M
Aaaaah Julien ! Enorme en vampire tout de même, même s'il perd de son glamour ! Assez drole par son coté totalement assumé ! Il était temps que tu postes ta critique dis moi !
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B
Tout à fait délirant comme on les aime à la maison ! Ajoute dans ta liste "Hellphone" du même accabit. On aimerait en voir plus souvent !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!