Fool moon
« Cest important de na pas toujours avoir tous le même avis. Si on est constamment du même bord, le bateau finit toujours par chavirer »
Une bande d'anciens copains de Sciences-Po, devenus de jeunes loups de la politique (dans des camps différents !) se retrouvent pour un week-end dans une maison isolée en Bretagne avec pour seul mot d'ordre : se détendre et surtout ne jamais parler politique. Mais la pleine lune, des voisins adeptes de mystérieux rites celtiques et le vieil Armagnac trouvé dans la cave vont les faire désavouer leur promesse... et tout va partir en live...
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« On a beau connaître les gens depuis 20 ans, on est jamais à labri dune bonne surprise »
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Fidèle compagnon de route du comédien et réalisateur Arthus de Penguern (pour qui il a signé les scénarii de ses deux réalisations, « Grégoire Moulin contre lHumanité » et le prochain « La clinique de lamour »), Jérôme LHotsky passe pour la première fois derrière la caméra. Surfant sur la vague des comédies chorale dont le cinéma français est friand (« Pur week-end », « Les randonneurs », « Disco », « Camping »), il décide donc de nous proposer un film mélange de comédie et de paranormal. Et pour intriguer les spectateurs, rien de tel quun casting aussi hétéroclite quimprobable, composé dhumoristes de secondes zones (Alévêque, Salomone, Armelle, Ged Marlon) et de stars ringardes de la télé (Christine Citti, Tonya Kinzinger). Alors, coup de génie ou catastrophe assurée ?
« Vous me faites la morale ? Non, mais vous vous êtes regardé ? Façade impeccable, mais dès quon gratte un peu le papier peint se décolle »
Réunir une bande dhumoristes devant une caméra ne suffit pas à faire une comédie efficace et réussie. Ce serait trop simple. Et LHotsky en fait la cruelle expérience. Car on a beau chercher, il ny a rien à sauver de ce « Fool moon », comédie absolument pas drôle et totalement foirée. La faute à un scénario foutraque reposant sur une fausse bonne idée : une réunion danciens potes de lENA ayant suivis des bords différents le temps dun week-end à la campagne. Le problème, cest quon y croit pas une seule seconde. Entre nous, Alévêque et sa bande de potes nont pas la gueule de lemploi et ne sont pas crédibles. On imagine le réalisateur se défendant en arguant sa volonté de jouer sur un ton décalé. Il nempêche, ça ne passe pas. Ajoutons à cela des personnages très caricaturaux (la préfète alcoolique et mal-baisée, le fils à papa qui a déjà voté extrême-droite, ou encore lassistante nymphomane, sans parler du couple de paysans franchement ploucs), et on obtient un résultat particulièrement navrant. Dautant que pour couronner le tout, le réalisateur a le mauvais goût dajouter là dessus une lamentable histoire de malédiction et de pleine lune, dirigée par un couple de voisins sorciers qui samusent à semer la zizanie entre les convives. Lachés en roue libre au beau milieu de ce grand nimporte quoi, les comédiens se sentent obliger den faire des caisses et de cabotiner pour combler les vides sidéraux dun scénario mal et pas assez écrit. A limage dun Christophe Alévêque braquant ses convives au fusil pour les calmer avant de les humilier en leur hurlant « maintenant, cest décidé on va passer une bonne soirée et on va samuser ». Du coup, aucun des interprètes ne se détache du lot et de lagacement généré, excepté peut-être le toujours lunaire François Morel. Insupportable et pas drôle, cette comédie anecdotique prouve donc que la nullité abyssale na pas de limite. Gros hold-up que cette comédie qui nous fait boire le calice jusquà la lie.
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