Iron Man
« Comme le disait mon père : la paix, cest en avoir toujours une plus grosse que son voisin »
Tony Stark, playboy mondain et milliardaire, constructeur de génie, a construit sa fortune sur lentreprise de construction darmes fondée par son défunt père. Lors de la présentation et de le vente de sa nouvelle arme révolutionnaire en plein milieu de lAfghanistan, celui est kidnappé par un groupe terroriste lui demandant de leur fabriquer des armes de destructions massives révolutionnaires. Au lieu de cela, Stark construit une armure high-tech qui lui permet de séchapper. Remettant sa vie en cause suite à cet événement, et comprenant la puissance de sa nouvelle armure, il décide de la perfectionner, afin de faire régner la justice et de protéger les innocents.
« - On vous compare à Leonard de Vinci, quen pensez-vous ?
- Je ne vois pas pourquoi. Je ne suis pas peintre ! »
Succès populaires à répétitions obligent, ladaptation des aventures des super-héros sur grand écran se succèdent et se ressemblent. Cette fois-ci, cest au tour dIron Man de sy coller. Lhomme de fer, né de la plume de Stan Lee en 1963, jouit dun statut à part dans la mythologie des héros Marvel. En effet, ce dernier est le seul héros de la bande a ne pas avoir hérité ses supers pouvoirs dune quelconque mutation génétique, les devant au contraire à son génie créatif. Une particularité qui lui vaudra depuis sa création une côté de popularité particulièrement forte dans le cur des aficionados du genre. De quoi faire de cette adaptation ciné une véritable gageure. Depuis longtemps dans les cartons de projets des grands studios, le film, qui aura intéressé le tout Hollywood (Tarantino pour la réalisation notamment, Tom Cruise pour le rôle central), tardait à voir le jour, passant dans les mains de trois studios différents. Finalement, cest sous limpulsion de Marvel Studio que ce film a été lancé. Etonnant en revanche de retrouver aux commandes dune telle production le réalisateur Jon Favreau, qui jusquici sétait illustré par une poignée de réalisations inégales (« Elfe » en 2003, « Zathura » en 2006). Pourtant, lhomme se révélait fan depuis toujours du héros de fer. Suffisant pour réussir le pari ?
« Stark a améliorer sa création : il a conçut un chef duvre de mort »
Les succès engrangés par les derniers films de super-héros (Spider-Man, Batman, 4 Fantastiques) semblent condamner les studios à exploiter le genre jusquau dernier des héros Marvel. Ce coup-ci, cest donc au tour du très attendu « Iron Man » denvahir nos écrans. Dentrée, on sent que le film ne fera pas illusion très longtemps. La faute à un côté « bling-bling » ostentatoire et assumé (grosses bagnoles de sport, grosse baraque High-Tech, grosses armes de destruction massive qui font de grosses explosions), qui, à linstar de « Taxi » ou des films de Guy Ritchie, sent la testostérone du pauvre, masquant par là même un vide abyssal concernant le traitement de la « complexe » personnalité du héros, limité à un statut denfant gâté malgré le décès de ses parents, à la fois génie de la mécanique et aimant à femmes. On reste à des années lumières de la complexité de Bruce Wayne et de son côté obscur, et le metteur en scène semble vouloir saborder lui-même son héros en le rendant ridicule malgré lui (le coup de la grotte afghane où tel McGyver il construit son cur énergétique et son armure avec deux trombones). Dès lors, le réalisateur emploie tous les subterfuges possibles pour masquer le vide, tels que les gros effets spéciaux inhérents au genre (la pose de larmure rappelle « Transformers »), ou la très longue phase de conception de larmure, durant laquelle on sennuie ferme. Et ce jusquà une scène de bataille finale particulièrement courte et peu spectaculaire, aussi décevante que celles des deux « 4 Fantastiques ». Reste le choix de transposer lunivers du comics original dans celui du monde réel (Afghanistan Al Qaeda). Si lidée pouvait sembler bonne et pertinente, le message (les fabricants darmes sont aussi coupables que ceux qui sen servent) trop maladroit (pas un mot sur la complicité des états, des politiques, ni des intermédiaires) manque malgré tout de nuances et reste assez simpliste voire manichéen.
« A quoi sert dêtre en vie si on a pas de raisons de lêtre ? »
Du point de vue de la réalisation, le film semble extrêmement calibré, comme calqué sur tout ce qui a été fait avant dans le genre, des couleurs flashy totalement artificielles à la bande musicale vitaminée. En outre, tout semble prétexte à mettre en avant cet univers caricatural du luxe, et les effets spéciaux pourtant pas des plus novateurs. Côté interprétation, on attendait forcément beaucoup du génial Robert Downey Jr. Pourtant, sil assure lessentiel, on doit bien reconnaître quil est loin ici de livrer sa meilleure performance. Reste quon se demande ce quun acteur de sa classe est venu se compromettre dans ce genre de film. A ses côtés, la charmante Gwyneth Paltrow vient jouer les potiches de service, tout comme Terrence Howard joue les black de service : leurs rôles sont parfaitement inconsistants, mais correspondent aux codes du genre. Reste un Jeff Bridges qui a conservé une partie du costume de Lebowski, et qui fait un assez fade méchant pour le genre, la faute notamment à son faible temps à lécran. Artificiel et creux, cet « Iron Man » sent plus lopération commerciale que le divertissement pop corn et grand public de qualité, comme pouvaient lêtre « Spider-man » ou « Batman ». Difficile dès lors de trouver de quoi se contenter devant ce spectacle aussi navrant et insipide que long. Le gros nanar du mois.
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