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30 Sep

L'âge d'homme...maintenant ou jamais!

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« T’es pas prêt, c’est tout. T’es qu’un gamin, ça a assez duré. Tu vas la quitter »

 

UGCParis. Samuel, réalisateur professionnel, est confronté aux affres de la trentaine. Ex-célibataire endurci, il a réussit à trouver une certaine stabilité auprès de Tania, avec qui il vit depuis près d’un an. Alors que leur relation s’installe peu à peu dans une certaine routine, Samuel se met un coup de pression et se demande s’il est prêt à s’engager. Il se donne ainsi 24 heures pour décider s’il doit s’engager avec Tania ou si il doit la quitter avant qu’elle ne le quitte tôt ou tard. Mais entre ses propres doutes qui l’habitent, les multiples tentations féminines auxquelles il est soumis, et les conseils pas forcément avisés de ses amis Jorge et Mounir, la réflexion ne sera pas aussi simple que prévue…

 

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« Tu as 24 heures, Samuel, le décompte a commencé »

 

Romain Duris et Aïssa Maïga. Véronique July pour UGCC’était certainement la comédie française la plus attendue de la rentrée. Il faut dire qu’elle nous avait été survendue à grands coups de bande-annonce diffusée à tort et à travers au cinéma depuis deux ou trois mois, et à grands coups de publicités dans les médias. C’était surtout l’occasion de découvrir le réalisateur Raphaël Fejtö aux commandes d’un film assez grand public bénéficiant d’une assez large diffusion, lui qui avait été salué par la critique pour son premier long, « Osmose » (2004), film à petit budget qui n’avait été diffusé que dans un nombre restreint de salles. Jeune metteur en scène prometteur, Fejtö est aussi connu pour avoir été l’un des enfants héros du film « Au revoir les enfants » de Louis Malle (1987). En choisissant le thème très à la mode de la crise de la trentaine pour son premier « gros film », Fejtö s’exposait à un risque calculé tant le thème semble être en vogue et fédérateur. Seule la comparaison avec les précédents films plus ou moins récents sur le sujet pouvait s’avérer risquée pour son film. Alors, « L’âge d’homme » : film générationnel ou film facile et complaisant s’apparentant à un gros coup de pub ?

 

« Moi je suis pas le genre de type qui boutonne sa chemise »

 

Romain Duris et Aïssa Maïga. Véronique July pour UGCMalaise du siècle nouveau, qu’on peut lier à la difficulté accrue pour la jeunesse de trouver un emploi, un logement, de s’incérer dans la société et de s’engager, la crise de la trentaine semble être un mal qui inspire les jeunes réalisateurs depuis quelques années. Si les cinéastes français ont été particulièrement prolifiques sur le sujet, les meilleurs réalisations me semble-t-il nous viennent de l’étranger. Ainsi, que ce soit l’italien « Juste un baiser » (Muccino – 2002), son remake (quand même nettement moins bon) « Last kiss » (Goldwyn – 2006), « en bonne compagnie » (Weitz – 2004), ou le magnifique « Garden state » (Braff – 2004), la barre était placée quand même assez haute. Le traitement français du sujet apparaissait ainsi souvent moins émouvant, traitant de problèmes plus superficiels, ou étant amené avec moins de subtilité. Il existe bien évidemment quelques exceptions à la règle, comme l’original et hilarant « Essaye-moi » de Pierre-Martin François-Laval (2005), « Les Poupées russes » de Klapisch (2005), et surtout l’excellent « Ma vie en l’air » de Rémi Bezançon (2005). Mais la grosse majorité des productions hexagonales du genre demeure quand même d’une qualité assez médiocre. On se souviendra ainsi en vrac des passables « J’me sens pas belle » (Jeanjean – 2003), « Au secours ! j’ai 30 ans » (Chazel – 2004), « Célibataires » (Verner – 2006), « Avant qu’il ne soit trop tard » (Dussaux – 2005), ou encore « Tel père, telle fille » (De Plas – 2007). Malgré l’enthousiasme avec lequel j’ai pu aller voir cet « Age d’homme », force est de constater que dès les premières minutes on prend conscience que le film sera un fiasco. La faute à un scénario sans doute personnel (dans la mesure où le héros est trentenaire et réalisateur, on peut quand même se demander si il n’y a pas un peu de Fejtö lui même dans ce personnage) mais qui sombre dans trop de clichés sans même effleurer des problèmes essentiels. Déjà, le personnage principal est mal dessiné : situation professionnelle de rêve, jamais le moindre soucis important (il a de l’argent, son seul soucis est de savoir s’il accompagne sa copine en vacances ou non), une copine charmante et cool qui ne lui met jamais la pression, Samuel est le prototype du personnage pour qui on ne peut on éprouver la moindre empathie. Il en va de même pour ses potes qui semblent être dans la même situation. De plus, il n’y a pas vraiment d’enjeu dramatique à l’ensemble, puisque Tina ne met aucune pression sur les épaules de Samuel qui se fait peur tout seul. A partir de ce constat, les situations développées par Fejtö sont répétitives et manquent d’originalité, tout comme les moments comiques qui sont déjà éventés, vus et archi revus, de la nymphomane excentrique à la collections de films pornos de Jorge. 

 

« Alors, imbécile…tu vas passer à côté de la femme de ta vie juste parce que tu as peur de t’engager ? »

 

Romain Duris. Véronique July pour UGCOutre le scénario raté, la réalisation de Fejtö manque aussi d’envergure et de créativité. En outre elle est assez plan plan alors que le sujet aurait mérité une mise scène un peu plus dynamique. De plus, certains passages comme les tentations de Samuel au gré de ses rencontres féminines semblent être pompés maladroitement des « Poupées russes ». Il ne suffit pas d’avoir des références et de vouloir faire des clins d’œil, encore faut-il être à la hauteur de ce genre de scènes. La direction d’acteurs est aussi quelque peu à côté de la plaque : Duris se retrouve en surjeu complet (je ne parlerais même pas du ridicule des scènes où il est déguisé en De Vinci rappeur), et plus surprenant encore, Aïssa Maïga est elle aussi à côté de ses pompes. Enfin, Fejtö a opté pour une bande musicale très à la mode (Mika notamment). Celle-ci était certainement très bien pour attiré l’attention et la curiosité des spectateurs dans la bande-annonce mais semble finalement très mal utilisée dans ce film, comme si la musique venait tenter de remplir le vide laisser par les lacunes scénaristiques.

 

«  - Tu veux te la jouer Bruce Willis ?

    - S’il y arrive, pourquoi pas nous ? »

Romain Duris et Aïssa Maïga. Véronique July pour UGCGrosse déception pour cet « Age d’homme », comédie très attendue et qui ne tient à aucun moment ses promesses. Scénario creux et en manque d’originalité, Fejtö passe complètement au travers de son sujet, et Duris trouve là un de ses plus mauvais rôle et une de ses plus mauvaises prestations depuis plusieurs années. Dommage car si le sujet est en vogue, il restait néanmoins des choses à en dire, des interrogations générationnelles à exprimer et des émotions à faire passer. Loin d’être la comédie générationnelle qu’on pouvait en attendre, « L’Age d’homme » reste un film bâclé, durant lequel on s’ennuie ferme.



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B
On s'ennuie ferme... c'est le moins qu'on puisse dire. Dommage parce qu'il y en a des choses a dire sur un tel sujet, et sur tous les tons, de toutes les couleurs...
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