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29 Jul

Phénomènes

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films Catastrophes

« C’est un acte de la nature qu’on ne comprendra jamais vraiment »

Surgi de nulle part, le phénomène frappe sans discernement. Il n'y a aucun signe avant-coureur. En quelques minutes, des dizaines, des centaines de gens meurent dans des circonstances étranges, terrifiantes, totalement incompréhensibles. Qu'est-ce qui provoque ce bouleversement radical et soudain du comportement humain ? Est-ce une nouvelle forme d'attaque terroriste, une expérience qui a mal tourné, une arme toxique diabolique, un virus qui a échappé à tout contrôle ? Et comment cette menace se propage-t-elle ? Par l'air, par l'eau, ou autrement ? Pour Elliot Moore, professeur de sciences dans un lycée de Philadelphie, ce qui compte est d'abord d'échapper à ce phénomène aussi mystérieux que mortel. Avec sa femme, Alma, ils fuient en compagnie d'un ami, professeur de mathématiques, et de sa fille de huit ans. Très vite, il devient évident que personne n'est plus en sécurité nulle part. Il n'y a aucun moyen d'échapper à ce tueur invisible et implacable. Pour avoir une mince chance de survivre, Elliot et les siens doivent à tout prix comprendre la véritable nature du phénomène, et découvrir ce qui a déchaîné cette force qui menace l'avenir même de l'espèce humaine…

« L’esprit humain refusera toujours de comprendre les choses qui dépassent son entendement »

Enfant chéri du cinéma américain, M. Night Shyamalan avait connu  des débuts en fanfare en réalisant l’excellent « Sixième sens » (1999), qui lui avait valu tous les superlatifs des critiques, qui en faisaient déjà le nouveau Hitchcock. Dix années et cinq films plus tard, le réalisateur semble n’avoir jamais vraiment réussi à confirmer tous les espoirs placés en lui, chaque nouveau film semblant perdre inlassablement en qualité par rapport au précédent. Même si « Incassable » (2000) et « Signes » (2002) étaient encore assez corrects. Tentant de remettre sur les rails une carrière qui peine à redémarrer, Shyamalan annonçait déjà que ce « Phénomènes », son septième long, serait en rupture avec les précédents en raison de son absence de switch final, sa marque de fabrique.

« Même si vous pensez que c’est important, ne me dites rien. Le monde se fiche de moi, et moi, je me fiche du monde »

M. Night Shyamalan serait-il le cinéaste le plus surestimé de sa génération ? On pourrait légitimement le penser compte tenu de l’aberrant niveau de ses dernières réalisations (« La jeune fille de l’eau », « Le village »). De là à dire qu’il jouait une partie de sa crédibilité avec ce nouveau film forcément attendu, il n’y a qu’un pas. Revenant à plus de simplicité scénaristique, son « Phénomènes » commençait d’ailleurs de manière plutôt correcte, l’inspiration très hitchcockienne de Shy (on pense volontiers aux « Oiseaux ») étant évidente. Malheureusement pour lui, le réalisateur ne parvient pas à développer une intrigue digne de ce nom : les suicides mystérieux s’enchainent, donnant lieu à quelques scènes visuellement fortes (les ouvriers qui se jettent du toit, la jeep qui fonce contre un arbre), mais aucune explication du phénomène, de ses causes et de ses solutions, ne viennent contenter des spectateurs qui n’attendent plus que ça. Pire, la folle cavale au milieu de nulle part de nos héros prend des tournures de copie de « La guerre des mondes » de Spielberg, et fini par déboucher sur une simpliste et fadasse petite morale écolo (la nature maltraite l’homme après que l’homme ai maltraité la nature). Plus ridicule encore, Shy va même jusqu’à nous sous-entendre que le couple principal ne survit que grâce à l’amour qu’ils se portent ! Finalement, l’intérêt de ce « Phénomènes » se trouve ailleurs, dans le portrait très critique que Shy dresse d’une société américaine post-11 septembre traumatisée et totalement paranoïaque, symbolisé par ces gens criant prématurément et ridiculement à l’attentat dès les premiers suicides de masse, vivant avec des masques à gaz chez eux, ou protégeant les barricades en tirant sur les fuyards qui réclament un peu d’aide.

« Nous sommes devenus une menace, c’est inévitable. Ceci n’était qu’un avertissement »

Voulant pleinement instaurer un climat d’angoisse avec le minimum d’élément, la mise en scène de Shyamalan demeure quand même un peu cheap. Le coup du vent soufflant dans l’herbe et dans les arbres pour annoncer le phénomène peine à convaincre au-delà de 3 minutes. C’est d’ailleurs avec beaucoup d’autodérision que le réalisateur constate les limites de son exercice lors d’une mémorable scène où le héros parle à une plante en plastique ! Reste que visuellement, ce « Phénomènes » ne vaut pas plus qu’un épisode de « X-files », dont la surenchère inutile de scènes un peu too much (le type qui passe sous une tondeuse à gazon) restera contestable. Du coup on retiendra surtout la belle performance de Mark Walhberg, qui parvient à donner une sorte de crédibilité à son personnage alors que celui-ci n’en avait à priori pas beaucoup au départ. A ses côtés, on a connu la belle Zooey Deschanel plus convaincante et plus lumineuse. Cependant, elle assure là aussi l’essentiel. Ni réussi ni raté, ce « Phénomènes » reste un divertissement très moyen, qui a défaut de redonner un peu de crédibilité à son réalisateur ne l’achève pas totalement.



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J
Oui, le film commence admirablement et se perd peu à peu... sans "achever" pour autant le cinéaste. Je suis plutôt d'accord. Aimant beaucoup personnellement 'Sixième sens' et 'Le Village', j'ose espérer encore le retour du cinéaste dans tout son talent.
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B
La première partie est impressionnante, angoissante, mystèrieuse à souhait, puis, on s'enfonce lentement mais surement vers un gachis que plus rien ne reléve, ni l'intérêt ni la curiosité. Dommage !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!