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06 Mar

Quand Harriet découpe Charlie

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Jane, délivre-moi vite de ce mal qu’on nomme l’amour »

 

San Francisco. Charlie, écrivain, mène une vie joyeuse et papillonnante, profitant de son célibat pour enchaîner les aventures. Avec toujours la même peur bleue de s’engager qui lui fait systématiquement trouver les pires arguments pour se justifier d’avoir quitté des filles tout à fait convenables. Jusqu’au jour où il rencontre Harriet, une jeune et jolie bouchère qui tient un commerce dans son quartier. Le coup de foudre semble immédiat et réciproque, et les deux tourtereaux semblent vivre le parfait amour. C’était sans compter sur un article paru dans un journal à sensations spécialisés dans les faits divers, retraçant le parcours de Madame X, tueuse en série anonyme qui a assassiné ses trois maris successifs en un rien de temps. Plusieurs similitudes entre le passé mystérieux de Harriet et le parcours de Madame X viennent rapidement semer le doute dans l’esprit un peu paranoïaque de Charlie, menaçant de mettre en péril sa relation. Et si Harriet était Madame X ?

 

« - Charlie, c’est quoi pour toi la femme idéale ?

   - Tous les hommes aiment les femmes qui ont le sens de l’humour. Je crois que je les préfère avec de gros seins ! »

 

Avant de devenir l’un des poids lourds de la comédie américaine, de l’agent obsédé du mojo « Austin Powers » à la voix de « Shrek », Mike Myers, qui s’était fait connaître quelques années auparavant dans des émissions populaires telles que le « Saturday night show », s’adonnait déjà des comédies un peu loufoques mais plus confidentielles. Datée de 1993 et intercalée entre les deux opus de la saga « Wayne’s world » qui auront fait bidonner toute une génération, « Quand Harriet rencontre Charlie » (tout est dans le titre !!!) est une petite comédie très réussie, mais hélas franchement méconnue car sortie sur nos écrans dans le plus grand anonymat. Réalisée par Thomas Schlamme, un réalisateur qui aura essentiellement bossé pour la télévision (il réalise de nombreux épisodes de diverses séries comme « Urgences », « Ally McBeal », ou encore « Boston legal »), elle offre à Myers un de ses meilleurs rôles, évitant l’outrance de folie qui le caractérise dans ses derniers films et qui frôle parfois l’insupportable cabotinage (« Le chat chapeauté », « Goldmember »).

« Je crois que je fréquente Madame X !!! »

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 A l’image de ces nombreuses comédies américaines de série B, sans casting forcément très clinquant (comme par exemple l’hilarant « A guy thing » de Chris Koch), « Quand Harriet découpe Charlie » brille par son absence totale de prétentions. Scénario contre toute attente bien construit, mêlant habilement plusieurs genres (comédie romantique, polar, comédie) sans en abandonner un en cours de route ni ne laissant un genre prendre le dessus sur l’autre, le film nous propose un spectacle volontiers loufoque et burlesque. Avec sa tonalité légère, ses répliques décalées et tordantes, ses situations improbables (la relation du meilleur copain flic avec son chef, le pilote de l’avion) et ses rebondissements volontairement gros comme des maisons, le film est un très agréable divertissement frais et punchy, et jamais prise de tête. Un résultat qu’il doit également à la fraicheur et à la bonne humeur ambiante des comédiens, en tête desquels figure le très bon Mike Myers. Comme j’ai pu le dire précédemment, il trouve ici le parfait équilibre entre excès, expression de sa folie, et une part de sobriété qui permet à ses partenaires d’exister. Comme il le fera dans plusieurs films par la suite, il assure ici deux rôles, celui de Charlie, et celui de son père, personnage hilarant et complètement barré, qu’il interprète caché derrière un masque et du maquillage. Face à lui, la jolie Nancy Travis apporte beaucoup de malice et de naturel qui viennent parfaitement contrebalancer le jeu plus extraverti de Myers. A leurs côtés, on retrouve Anthony LaPaglia (Jack Malone dans « FBI : Portés disparus »), alors plus jeune, plus mince, et avec les cheveux longs, qui excelle dans le rôle du meilleur copain flic qui rêve de devenir Starsky et Hutch. Belles performances également pour Amanda Plummer et Brenda Fricker. A noter les apparitions hilarantes de guest stars comme Alan Arkin (le grand-père oscarisé de « Little miss sunshine »), Charles Grodin, ou encore le regretté Phil Hartman. Au final, « Quand Harriet découpe Charlie » s’avère être une gentille comédie sans prétentions, beaucoup plus réussie qu’elle ne paraît, idéale pour les soirées de petite forme, de petit moral, ou simplement de grosse fatigue. A recommander vivement à tous les fans de comédies décalées et légères, un must du genre!!!

  



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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!