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08 Mar

Jumper

Publié par platinoch  - Catégories :  #Science-Fiction-Heroïc Fantasy

« Ça c’est passé comme ça la première fois : une seconde j’étais mort, la seconde d’après j’étais à la bibliothèque d’Ann Harbor »

 

Enfance solitaire, mère partie sans donnée d’adresse, bouc-émissaire des autres enfants, la jeunesse de David Rice n’a pas été des plus roses. Pourtant, un accident qui aurait du lui coûter la vie va lui révélé un étrange pouvoir enfoui en lui : celui de se téléporter, faisant de David un Jumper à part entière. Depuis, sa vie a pris un tournant radical, et David mène la grande vie, vivant de ses vols sans effractions dans les banques. Pour satisfaire son oisiveté, il quadrille le monde à sa guise, au gré de son pouvoir, prenant le petit déjeuner sur les pyramides de Gizeh, s’offrant une séance de surf à Hawaï, avant d’aller de passer sa soirée dans les bars branchés de Londres. Mais ses déplacements ne passent pas inaperçus, et David se retrouve poursuivi par Roland Cox et ses sbires. Ces derniers, paladins, mènent une guerre sans merci depuis plusieurs siècles aux jumpers. Sauvé par Griffin, un autre jumper, David n’a plus le choix que d’entrer en résistance…

 

« C’est à ce moment là que j’ai percuté : ce truc qui venait de se produire pouvait changer ma vie. Et si ma mère avait pu s’enfuir, je le pouvais aussi »

 

Déjà réalisateur des grosses productions à succès « La mémoire dans la peau » (2002) et « Mr et Mrs Smith » (2005), le nouveau film signé Doug Liman attisait forcément la curiosité et promettant du gros spectacle. D’autant que « Jumper » est l’adaptation d’une nouvelle à succès et multi-primée signée de l’auteur Steven Gould sortie en 1992. Et comme les studios Hollywoodiens sont prévoyants, ils ont d’ores et déjà repéré que la nouvelle avait eu une suite (« Reflex », en 2004), et qu’en cas de succès, une nouvelle saga pourrait voir le jour. Le genre de reflexions qui font un peu peur d’aller voir le film, mais qui semblent garantir le gros divertissement spectaculaire grand public. D’autant plus que cette histoire de téléportation promettait de l’exotisme, la ballade à travers le monde du héros aura promené le tournage d’Ottawa à Tokyo en passant par Rome.

 

« Pour moi, il était temps de bouger »

 

A priori, sur le papier, cette histoire de téléportation offrait des tonnes de libertés et de possibilités scénaristiques à Liman qui pouvait laisser libre court à son imagination et nous offrir un combat épique se poursuivant aux quatre coins du monde. Malheureusement, n’est pas Peter Jackson, Georges Lucas, ou même (et ouis je sais, pauvre de moi!) Michael Bay ou Roland Emmerich qui veut! Et « Jumper » prend très vite l’eau de tous les bords, sentant le gros nanar ridicule et boursouflé à plein nez. Il faut dire que le traitement de l’histoire, excessivement maladroit, s’embrouille en d’innombrables intrigues secondaires (comme l’inintéressante romance entre le héros et son amie d’enfance) qui en font oublier au réalisateur de nous éclairer sur l’essentiel, à savoir l’origine de la guerre entre les jumpers et les paladins, et qui sont les paladins. Un oubli incroyable, et on ne peut plus préjudiciable puisque dès lors le spectateur ne pourra pas réellement entrer dans cette intrigue, faute de clé. D’autant que l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard, se résumant à énième combat du Bien contre le Mal, sans aucune distinction ni subtilité. Et comme si ce n’était pas suffisant, la chute, avec la révélation de l’identité de la mère du héros, tombe comme un énorme cheveux sur la soupe, atteignant de ce fait des sommets de ridicule. Les personnages ne bénéficient pas d’un meilleur traitement, leur personnalité étant écrite à la truelle : du héros pseudo beau gosse, complètement plat et inintéressant, au vilain méchant dont on ne retiendra que sa volonté de tuer et sa coupe de cheveux ridicule, en passant par le second jumper qui a souffert comme l’attestent ses cicatrices, difficile de faire plus simpliste et caricatural.

 

« Dieu seul devrait avoir ce pouvoir. Pas toi. »

 

Côté réalisation, pas grand chose non plus à se mettre sous la dent, et qui pourrait rattraper un peu l’ensemble. La téléportation permet une première séquence efficace, avec la journée type du héros prenant son petit déjeuner au sommet du sphinx de Gizeh, avant de surfer à Hawaï et de partir faire la fête à Londres. Hélas, la force visuelle du film et ses gros effets s’arrêtent là : les effets spéciaux représentant la téléportation sont particulièrement cheap et redondants. Basé uniquement là-dessus (et sur une scène de course de voiture sans originalité), le film se montre extraordinairement suffisant alors qu’il est creux et vide. De plus, avec sa mise en scène sans ambitions, le film de Liman manque cruellement de souffle et d’énergie (à l’image des brèves et insignifiantes scènes d’action), tournant très vite en rond et à vide. Sa direction d’acteur semble également aux abonnés absents. Il faut dire que les acteurs à l’affiche du film ne brillent pas par leur charisme. Dommage car le duel Hayden Christiansen/Samuel L. Jackson, dont on avait pu voir le premier round dans « Star wars », promettait d’être savoureux. Il aurait fallu pour cela que Christiansen ne se contente pas de jouer les beaux gosses formatés et apporte un peu plus de présence à l’écran. Ce navet total laisse présager du syndrome Mike Hamill, héros de la première trilogie « Star Wars », qui avait enchaîné quelques rôles insignifiants avant de jeter l’éponge et de tirer un trait sur sa carrière ciné. Même chose pour Jamie Bell qu’on a également connu beaucoup plus inspiré. Rachel Bilson, qui se sortait pourtant avec les honneurs du fade « Last Kiss » hérite du caricatural rôle de la potiche de service propre à tout bon teen movie qui se respecte. Quant à Samuel L. Jackson, il se retrouve pour la énième fois dans un rôle de tueur brutal encore plus monolithique qu’à l’accoutumée. Reste l’énigme Diane Lane, dont la présence semble (à l’instar de Nicolas Cage), depuis quelques temps, être indispensable à tout bon gros navet indigeste et confondant de niaiserie. A fuir.



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M
NulTout à fait d'accord avec toi. Aucun interêt dans ce film creux, au scénario écrit sur 1/2 page, aux scènes d'action laborieuses, aux dialogues lamentables et au dénouement ridicule. On ne sait pas pourquoi certaines personnes ont ce don, qui sont les "paladins", pourquoi veulent-ils éliminer ces "jumper" etc...?<br /> Seul soulagement: il ne dure qu'1H30...
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!