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05 Oct

28 semaines plus tard

Publié par platinoch  - Catégories :  #Science-Fiction-Heroïc Fantasy

« Tu as 12 ans ? Tu dois être la plus jeune personne de tout le pays »

 

Twentieth Century Fox FranceLondres. Un terrible virus a décimé l’Angleterre en quelques semaines, transformant les hommes en zombies cannibales. Six mois plus tard, les autorités déclarent que le virus est endigué et que toutes les personnes contaminées sont mortes de faim. Fort d’un mandat de l’OTAN, les troupes américaines investissent le pays pour assurer l’ordre, le contrôle sanitaire et la reconstruction. Les rescapés et les réfugiés sont ainsi rapatriés et regroupés dans un même quartier de Londres, hautement protégé par les militaires. C’est là que Don, citoyen moyen qui a échappé miraculeusement mais en abandonnant sa femme et ses compagnons d’infortune à un massacre dans une cachette à la campagne, accueille ses enfants, rapatriés d’Espagne où ils séjournaient lorsque les évènements ont commencé. Même s’il tente de recommencer une nouvelle vie avec eux, l’annonce du décès de leur mère les a profondément traumatisé. Un jour, faisant le mur au nez et à la barbe des troupes américaines, les deux enfants partent pour leur ancienne maison, où, surprise, ils tombent nez à nez avec leur mère, épuisée, qui a survécue à l’attaque et qui s’est cachée jusqu’ici. Rapatriée à son tour, elle est en fait porteuse du virus mais est le premier cas avéré d’humain porteur n’ayant pas développé la maladie. Gardée en observation pour les chercheurs, c’était sans compter sur Don, qui pris de remords réussit à s’infiltrer dans l’hôpital pour la voir. Mais à son contact il est aussitôt contaminé par le virus. L’épidémie peut alors repartir de plus belle…

 

« - Le dernier contaminé est mort il y a six mois

   - Nous n’étions pas là il y a six mois »

 

Twentieth Century Fox FranceFort du succès de son « 28 jours plus tard » en 2003, Danny Boyle avait très envie de lui donner une suite. Cependant, ce dernier se bornera sur « 28 semaines plus tard » à ne garder qu’un rôle de producteur exécutif. Ni scénariste, ni réalisateur (encore qu’il a tourné quelques plans en dirigeant pendant trois jours la deuxième équipe), l’implication de Boyle restera donc ici quelque peu limitée. Du coup, on retrouve aux manettes un petit nouveau, l’espagnol Juan Carlos Fresnadillo, jeune réalisateur qui avait obtenu le Goya du meilleur jeune réalisateur pour son premier long, « Inferno » en 2003. Peu expérimenté sur ce genre de projet d’envergure internationale, c’était donc un pari intéressant que de voir si Fresnadillo allait être ou non à la hauteur de l’attente engendrée par cette suite.

 

« - J’ai peur d’oublier comment était Maman

   - Tu n’oublieras pas, fais-moi confiance »

 

Jeremy Renner, Imogen Poots, Mackintosh Muggleton et Rose Byrne. Twentieth Century Fox FranceForce est de constater d’entrée que le film tient toutes ses promesses. Contrairement à beaucoup de suites qui passent par des casses-têtes scénaristiques pour rester cohérentes, on ne pourra qu’être satisfait devant cette vraie fausse suite, liée par le même sujet et le même rendu visuel que le premier, mais qui fonctionne aussi bien en totale indépendance du premier. Et Fresnadillo ne perd pas de temps pour nous faire entrer de plein pied dans son film et instaurer un rythme diabolique. La première scène, qui voit l'attaque d'une maison de réfugiés par des zombies est d’ailleurs exemplaire, montrant l’humanité dans toute sa laideur, puisque le seul survivant de l’attaque ne sauve sa vie qu’en abandonnant sa femme et ses compagnons d’infortune aux mains (et aux crocs !) des assaillants. Et c’est là grande force du scénario et du film que de s’appuyer sur l’aspect vil des hommes. Que ce soit un père lâche qui refuse de raconter la vérité quant au sort de leur mère à ses enfants, ou des militaires qui préfèrent obéir aux ordres et massacrer une foule d’innocents devenue incontrôlable et menaçante, le comportement humain est tout aussi flippant que celui des zombies. Et des zombies il y en a un sacré paquet dans ce film ! Et c’est le deuxième point positif de ce film, qui n’oublie jamais d’être avant tout un vrai film de spectacle et de divertissement. Ainsi, les zombies semblent s’être échappés massivement de chez Romero et reviennent plus violents et affamés que jamais, le réalisateur ne se privant pas non plus de nous rajouter un petit supplément (bien plaisant !) de gore au passage. Mais plus que tout, on ne peut qu’apprécier le message écrit en filigrane dans ce film et qui tend à dénoncer les dérives des sociétés occidentales déshumanisées. La zone foRobert Carlyle. Twentieth Century Fox Francertifiée des réfugiés à Londres, l'armée débordée qui ne peut plus contrôler les réfugiés, sont autant de métaphores rappelant les situations d’ingérences et de débordement que connaissent les armées occidentales dans le monde. L’association de producteurs anglais et d’un réalisateur espagnol fait forcément penser plus précisément à la situation en Irak. Et le message est des plus apocalyptiques puisque obéir aux ordres revient à une destruction totale, et déserter ne sert finalement qu’à propager plus largement le mal et la terreur.

 

« On vous enferme pour vous protéger »

 

Twentieth Century Fox FranceOn ne pourra qu’être admiratif devant le gros travail accompli par Fresnadillo. Se basant sur un scénario efficace, très cohérent, et comportant plusieurs degrés de lecture, il n’en oublie pas moins d’appuyer le côté spectaculaire et flippant de son film à grands coups de zombies affamés, de cascades de sang, de jets de vomi ensanglanté, de cascades, de bombardement et de courses poursuites motorisées. Il n’en oublie pas moins quelques traits d’humour pour offrir quelques instants de répit à ses spectateurs (les zombies qui se font défoncés par l’hélicoptère), qui contrastent avec des moments beaucoup plus sombres et plus émouvants (les retrouvailles avec la mère, la scène finale contre le père, le GI qui se sacrifie en poussant la voiture). Le parti pris par Fresnadillo de jouer sur les contrastes et les oppositions est très probant et fonctionne à merveille, alternant les moments de calme et de vide dans un Londres déserté, avec des moments bruyants de cohue dans des espaces confinés (l’abri où ils sont parqués par les forces américaines, la rue où ils se font tous abattre). Phénomène qu’on retrouve avec l’évasion finale qui se fait en plein jour dans une ville désespérément vide à laquelle succède une scène flippante d’échappatoire dans l’obscurité totale des sous-sol de Wembley. Il y a de toute évidence de réels moyens derrière ce film (il suffit de voir la scène de bombardement) mais le réalisateur a choisi intelligemment de ne pas jouer sur le côté tape-à-l’œil de la chose pour privilégier au contraire une image plus spontanée, plus dynamique, au plus près des personnages, calquée sur le rythme de leurs mouvements. La direction d’acteur est très soignée, et l’interprétation de qualité. Catherine Mc Cormack et Robert Carlyle sont irréprochables dans des rôles qui sont finalement assez courts. On retiendra surtout les jolies performances de Jeremy Renner, de la toujours très convaincante Rose Byrne, et de la jeune Imogen Poots.

 

« Si la phase du confinement ne marche plus, il faudra passer à la phase suivante : l’extermination »

 

Catherine McCormack. Twentieth Century Fox FrancePari réussit pour Juan Carlos Fresnadillo et Danny Boyle qui nous offrent une suite de grande qualité. Mise en scène dynamique, rythme effréné, et scénario efficace à plusieurs degrés de lecture, tous les éléments sont réunis pour faire de ce « 28 semaines plus tard » un grand film. D’autant que les effets visuels sont bien flippants et que le scénario s’amuse à nous maintenir sous pression jusqu’à une fin apocalyptique. En se servant des codes du genre et en apportant son efficacité et sa touche personnelle, Fresnadillo dépoussière quelque peu le film de zombie. La fin laisse la porte ouverte à une possible suite. Qui contrairement à ce deuxième volet surprise, serait cette fois très attendue.



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B
Excellent film qui ne laisse aucun temps mort sur un rythme endiablé sans se départir de la qualité du premier qui était déjà flipant, à un autre degré.
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