Qui a tué Pamela Rose ?
« Pedro lenfant tapir, cétait moi. Les gens me jetaient des espadrilles »
Je crois quà la lecture de ce site, ma réputation est faite Oui, jassume ! Jaime lhumour de Kad et Olivier !!!
Aussi, après avoir parlé de leur excellent « Ticket pour lespace », je me devais de parler de leur premier long, « Qui a tué Pamela Rose ? ».
Ce film, sorti sur les écrans en 2003, est réalisé par Eric Lartiguau (« Un ticket pour lespace », « Prête-moi ta main »), dont il sagit de la première réalisation. Inspiré dune série de sketches homonymes de Kad et Olivier, du temps où ils officiaient dans la « Grosse Emission » de la chaîne Comédie !, ce film offre une version longue de cette série de sketches à succès. Scénarisé par le trio, le film a pour but de faire un pastiche des films policiers américains avec tous les éléments visuels et scénaristiques de ceux-ci, mais tourné uniquement en France.
« Le suspect est atteint de mal au cucul »
Lhistoire :
FBI. Bullit est un agent de terrain réputé, mais qui sort dune enquête raté sur des narcotrafiquants, qui a laissé son collègue dans un coma profond. Riper est un des professeurs les plus reconnus de lécole du FBI, mais il souhaite désormais se consacrer au terrain, domaine où il na que très peu dexpérience. Si les deux agents se méprisent mutuellement, une enquête sur un meurtre de femme à Bornsville, dans lAmérique profonde, va obliger nos deux héros à faire équipe. Laventure commence.
« Ça sent le taureau ici !!! »
Ce qui frappe en premier lieu dans ce film, cest lincroyable reconstitution dun univers visuel quon imagine être lAmérique profonde et rurale. Petite ville, grande route peuplée de camion énorme au design nord-américain (façon route 66), noms des personnages, des lieux, motels, uniformes, tout est fait pour imprégner le film dune ambiance finalement assez réaliste bien que caricaturale. Dans cet univers si ressemblant, Kad et Olivier, nos deux troublions, proposent un film caricatural en forme dhommage à des références évidentes. Ainsi, de « Bullit » qui donne son nom au personnage de Kad, à « Starsky et Hutch » en passant par les séries du type « Colombo », ou encore les succès cinématographiques tels que « Seven », cest toute la culture du polar américain qui est ici mise à mal. Car bien évidemment nos héros ne sont pas ce que lon peut appeler des « lumières ».
« - Vous êtes très belle du visage
- Jaimerais tellement pouvoir vous dire la même chose »
Pour un premier film, Lartiguau impose un bon rythme de comédie, sans temps morts et laissant une belle place malgré tout au développement de lhistoire, prétexte à toutes sortes de gags stupides et donc souvent drôles.
Lhumour développé ici est à ce titre du même niveau que celui quon aimait tant dans les sketches de notre duo préféré. Cest à dire bien ras des pâquerettes, bien crétin, souvent absurde, mais jamais vulgaire. En outre, les personnages sont toujours très décalés, notamment Phil Cannon, lanimateur de la radio local, cheveux long et santiags, formidablement interprété par Gérard Darmon. Quant à Jean-Paul Rouve, il est phénoménal en policier a tendance homosexuelle, au look digne des Village People. Et lensemble du film nous prouve une fois de plus le goût prononcé de Kad et Olivier pour les déguisements, surtout si ceux-ci sont bien excessifs !
« Après 20 ans de mariage, ma femme est partie avec son dentiste. Jy pense à chaque fois que je me brosse les dents. Une fois par mois »
Même si tous les gags ne font pas mouche systématiquement et si lhumour très décalé et absurde nest pas accessible à tous, la première comédie portée à lécran écrite et interprétée par Kad et Olivier reste quand même une réussite. Ils ont su aller au bout de leurs envies, de leur délire, et ce pour le plus grands plaisirs de nos zygomatiques. Dans cette entreprise farfelue, ils ont notamment été soutenus par tout un tas de guest stars qui font une apparition (François Cluzet, Marina Foïs, Virginie Ledoyen, ou encore Alain Chabat, excellent en chanteur country). Ces apparitions ne font que souligner le très bon niveau général dinterprétation.
« Ribisi, ton père serait fier de toi »
Pour un premier projet cinématographique et une première réalisation, on peut dire que lessai est largement transformé. Sans temps mort, et sans jamais être infidèles à leur humour, Kad et Olivier nous convient dans leur délire décalé et absurde, à la fois parodie et hommage à un genre. Et lidée de reconstituer une ambiance et un univers nord-américain profond en France reste une idée excellente, et là aussi le résultat est sans appel. Les Monthy Pythons ont semblent-ils trouvé leurs fils spirituels en France. Tant mieux pour nous !
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