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24 Oct

La vengeance dans la peau

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films d'action

« - Acceptez-vous de participer à ce programme ?

   - Je ne peux pas »

 

Paramount Pictures FranceSuite (et fin ?) des aventures de Jason Bourne, l’ancien agent de la CIA, véritable machine de guerre faite pour tuer, toujours en quête d’un passé et de son identité dont il ne sait rien. Depuis Moscou où nous l’avions laissé, Bourne repart de plus belle sur la trace de son passé. La piste le mène cette fois à Londres où un journaliste enquête sur le programme secret de la CIA, « Blackbriar », destiné à fabriqué une nouvelle génération de supers agents programmés pour tuer. Mais son contact journaliste se fait assassiner sous ses yeux. Traqué, Bourne reprend l’enquête là où le journaliste l’avait laissé. D’une succursale bancaire à Madrid servant de couverture à un agent de la CIA impliqué dans « Blackbriar », à Tanger où il est en fuite, jusqu’à New York où la CIA semble plus que jamais décidée à avoir sa peau, l’enquête de Bourne recommence de plus belle et semble toucher au but…

 

« Vous êtes le point de départ. Le sale petite secret »

 

Matt Damon. Paramount Pictures FranceTrès attendue, la sortie de ce troisième et dernier volet des aventures de Jason Bourne, devait conclure, du moins provisoirement une saga qui, à défaut d’être passionnante, aura été très rentable pour les studios. Blockbuster de fin d’été et d’automne, on retrouve à sa tête le réalisateur Paul Greengrass (Ours d’or à Berlin en 2002 pour « Bloody Sunday », et réalisateur également de « Vol 93 » sorti en 2006), qui, s’il n’était pas à l’origine du projet (le premier volet « La mémoire dans la peau », sorti en 2002, était réalisé par Liman), avait néanmoins signé le volet précédent, « La mort dans la peau » (2004). Porté par une critique enthousiaste, le film devait révéler la vérité de l’identité de Bourne et le pourquoi de sa traque. De quoi à priori en faire un succès assuré.

 

« Je revois les visages de tous ceux que j’ai tué, mais je n’arrive pas à me souvenir de leurs noms. J’ai essayé de m’excuser pour ce que j’ai fait, pour ce que je suis. Mais rien n’y fait »

 

Matt Damon. Paramount Pictures FranceJe n’ai jamais jusqu’ici accroché à la saga « Bourne ». Cette saga, centrée sur un surhomme à la fois Jean-Claude Van Damme, Mac Gyver, et James Bond, n’a rien de franchement passionnante à mon sens, les tenants et les aboutissants de la quête de Bourne étant noyés dans un flot ininterrompu d’actions souvent spectaculairement grotesques dont on sait à l’avance qu’il va se sortir facilement. Et de ce point de vue-là, le film ne comporte aucune originalité par rapport aux deux opus précédents. Tout juste en met-il encore un peu plus plein la vue : des cascades et des bastons en veux-tu en voilà, une interminable scène de poursuite dans le médina de Tanger, une partie d’auto-tamponneuse dans les rues de Manhattan, Greengrass crève allégrement son quota d’action et d’explosions. Du côté des révélations, en revanche, il semble que l’éléphant ait accouché d’une souris. De savoir que la manipulation est orchestrée de l’intérieur par la CIA n’a rien de finalement très surprenant, pas plus que le revirement de comportement de Joan Allen. Reste le fait que Bourne ait été volontaire pour faire partie de cette expérimentation qui allait lui coûter sa personnalité. L’ensemble n’est pas trop mal amené, certes, mais avec trois films de plus de deux heures chacun, on était en droit de s’attendre à quelque chose d’un peu plus gros et de plus difficile à deviner. Ce qui est intéressant en revanche, c’est de voir la résurgence d’un genre qu’on croyait perdu depuis les années 70 et les grosses tensions du temps de la Guerre Froide, à savoir le film paranoïaque. Tout le monde se souviendra de films tels que « Les trois jours du Condor » (Pollack – 1975), ou « Les hommes du président » (Pacula – 1976), qui étaient symptomatiques d’une situation de méfiance vis-à-vis des toutes puissantes institutions où pouvaient finalement se cacher l’ennemi. Et compte tenu de la nature des révélations finales qui nous sont faites dans ce troisième épisode (et même si le film n’est pas un film politique à proprement parler, loin de là), on ne peut que le rapprocher de cette nouvelle vague paranoïaque qui émerge du cinéma américain suite au 11 septembre et à la guerre contre le terrorisme menée depuis par les USA, avec des films comme « Syriana » (Gaghan – 2006) ou « Raisons d’état » (De Niro – 2007).

 

« - Bourne sait tout. Il arrive vers vous.

   - Il rentre à la maison alors »

 

Matt Damon. Paramount Pictures FranceQu’on aime ou qu’on aime pas le genre, on doit cependant reconnaître une certaine virtuosité à Paul Greengrass dans sa manière de mettre en scène les moments d’action. Caméra virevoltante, au plus près des personnages dont elle capte les mouvements et les tremblements, dynamisme, ses scènes d’action, bien que trop « Yamakasi », ne souffrent d’aucun problème de rythme, ne laissant jamais le moindre temps mort à un scénario qui tient pourtant sur un dé à coudre. On ne pourra également que s’enthousiasmer devant le joli casting du film, qui regroupe rien de moins que Matt Damon, Joan Allen, David Strathairn, Julia Stiles, et le vétéran et omniprésent Albert Finney. On notera également la toute petite apparition de l’allemand Daniel Brülh. Bien que leurs rôles soient stéréotypés, ces grands acteurs contribuent largement à tirer le film vers le haut.

 

« C’est ici que tout a commencé pour moi. Et c’est ici que tout se termine »

 

Matt Damon et Joan Allen. Paramount Pictures FranceMalgré mes appréhensions, « La vengeance dans la peau » est plutôt une bonne surprise. Venant clore de manière plutôt réussie une saga un peu fade, ce dernier opus propose un divertissement au rythme enlevé, qui ne laisse jamais de temps morts aux spectateurs. Bien évidemment, les révélations qui y sont faites restent décevantes compte tenu de la longueur de la saga, mais le film fonctionne plutôt bien, du moins au premier visionnage. Si l’ensemble paraît à l’évidence assez biodégradable une fois sorti de la salle, « La vengeance dans la peau » propose un agréable moment de cinéma pop-corn. En attendant un quatrième volet ?



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M
C'est une saga que j'ai trouvé exemplaire en tout point et qui a eu le don de redonner un peu de piment au genre des films d'espionnage. Ce troisième volet conclut la saga en beauté, pour notre plus grand plaisir de spectateur.
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B
Le deuxième n'était pas si mal, et je penses que ce dernier doit être encore mieux. Avec Paul, c'est toujours génial.
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