Wanted - Choisis ton destin
« Mon père ma abandonné juste après ma naissance. Je me suis toujours demandé sil avait eu le temps de plonger son regard dans mes yeux bleus et de se dire : est-il possible que jai engendré la plus insignifiante merde de tous les temps ? »
Wesley Gibson a toutes les raisons du monde d'être malheureux. Tyrannisé par son patron, malmené par ses collègues de bureau, trompé et humilié par sa petite amie, ce jeune loser victime d'angoisses récurrentes, ne survit qu'à coup de tranquillisants et de plateaux repas macrobiotiques. Dur à vingt-cinq ans... C'est alors qu'une fille de rêve fait irruption dans sa triste vie. Fox est une tueuse d'élite, affiliée à une secte ultrasecrète : la Fraternité, dont les membres se sont érigés en instruments du Destin. Leur devise séculaire : "Un homme de tué, mille hommes de sauvés"... L'heure est venue pour Wes de prendre la suite de son père et de découvrir en lui-même des ressources, une soif de violence, des réflexes et des aptitudes insoupçonnés. Sous la tutelle du mystérieux et charismatique Sloan et de Fox, Wes commence un entraînement rigoureux qui va faire de lui le meilleur assassin de la Fraternité. Devenu le favori de la secte, Wes a aussi la tardive satisfaction se venger de ses anciens tourmenteurs. Mais l'ivresse du pouvoir n'a qu'un temps ; bientôt, il devra apprendre ce que nul ne peut lui enseigner : tracer sa propre voie et contrôler sa destinée...
« Ce qui est dingue, cest de passer à côté de sa vie quand on a un grand destin, de se laisser marcher sur les pieds quand on a un lion en cage et la clé pour le laisser sortir »
Premiers pas à Hollywood pour le réalisateur kazakh Timur Bekmambetov . Pour autant, celui-ci est loin dêtre un perdreau de lannée. Loin sen faut. Pour preuve, il est lauteur de deux blockbusters russes ayant atteints des sommets dans son pays, à savoir « Night watch » et « Day watch », qui avaient eu également lhonneur de sortir sur les écrans de la plupart des pays occidentaux. Rien détonnant donc à le voir aux commandes dun film daction. Un film qui est ladaptation ciné du comic book de Mark Millar.
« Je trouve que tu texcuses beaucoup trop »
Gros blockbuster estival au casting « à la mode », « Wanted » était attendu comme lun des films « événement » de lété. Seul hic, sa bande-annonce tapageuse et pas franchement excitante qui annonçait un spectacle de la pire espèce. Et manque de bol (pour nous), elle ne mentait pas !!! Car comme prévu, « Wanted » est un film daction bien bourrin, dune rare et profonde crétinerie. Et ce qui aurait pu et du être un agréable divertissement se perd par un manque chronique doriginalité et de subtilité. A limage du personnage central du film, qui, film de super-héros oblige, est larchétype du looser méprisé par ses collègues et cocufié par sa femme. Rien que ça ! Après tout le reste nest quune succession de conneries, et le film part vite en sucettes. Pire, il frôle trop souvent le ridicule, avec des scènes et des idées scénaristiques que même les poulains de lécurie Besson nauraient pas osés imaginer. Difficile de ne pas sourire devant la ridicule scène douverture où lun des supers-tueurs se jette dun gratte-ciel à un autre. Difficile également de ne pas trouver lamentable le coup des balles « liftées », ou celui de la balle « circulaire » dAngelina Jolie qui élimine un cercle de tueurs. Et, clou de ce spectacle grotesque, difficile de ne pas exploser de rire lorsque Morgan Freeman affirme avec une rare gravité lire les noms des prochaines cibles à abattre dans le tissu, le Destin sexprimant au travers dun métier à tisser géant !!!
« Ton père ne voulait pas que tu entres comme lui à la Confrérie. Il rêvait dun autre destin pour toi. Toffrir la vie quil na jamais eu »
Outre le ridicule, on ne pourra que déplorer le peu dimagination du camarade Bekmambetov, qui pompe allégrement dans ses références pour nous pondre ce film bas de gamme. Difficile de ne pas voir par exemple du « Jason Bourne » dans la folle course poursuite dans le train et dans les cascades en voiture, ou du très surestimé « Fight club » dans les scènes de cassages de gueule illustrant linitiation du héros. Mais plus encore, cest bel et bien linfâme « Matrix » qui sert ici de modèle et de référence permanente à ce « Wanted ». Difficile en effet de ne pas voir lombre omniprésente de la trilogie des Wachowski dans ce visuel abusant des effets de ralentis, tant dans les combats que dans les trajectoires des balles. Plus dommageable encore, Bekmambetov na pu sempêcher de pomper également la morale très douteuse de ladite trilogie. Que penser ainsi de la philosophie très manichéenne et simpliste de cette « Confrérie » selon laquelle lélimination par leurs soins dhommes potentiellement dangereux contribue à sauver des vies ? Un peu nauséabond le message pour un simple divertissement ! Dautant que celui-ci ne bénéficie pas dune interprétation hors du commun. A lexception peut-être du prometteur James McAvoy qui fait toujours preuve dun salutaire second degré, ou de limpeccable Thomas Kretschmann. Mais que dire de la laborieuse prestation dun Morgan Freeman qui a de plus en plus de mal à choisir ses rôles (« Une vie inachevée », « Le contrat », « Evan tout puissant », « Sans plus attendre ») ? Quant à Angelina Jolie, elle se contente de cabotiner, resservant avec précision son numéro de « Lara Croft ». Au final, ce « Wanted » ne dépasse pas son statut de blockbuster bourrin et de divertissement bien fade, ennuyeux parfois et nourri dune moralité assez douteuse. Mais pouvait-on légitimement en attendre autre chose? Quoi qu'il en soit, « Wanted » est très dispensable.
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