Charlie, les filles lui disent merci
« Charlie Logan, je te maudit. Tu ne connaîtras jamais le bonheur »
Charlie est un célibataire qui a tout pour plaire : une bonne situation (dentiste), une belle maison et une belle voiture, un physique plutôt agréable. Pourtant, il narrive pas à se caser. Coureur invétéré mais pas sans scrupules, il enchaîne les histoires et narrive pas à sengager. Pire, dès quune fille le quitte, elle rencontre aussitôt lhomme de sa vie. A tel point quune folle rumeur sur son don « porte-bonheur » fait le tour de la ville, et précipite dans son lit toutes les filles de la région en quête de lhomme de leur vie. Malgré quelques réticences au départ, Charlie se fait vite à sa nouvelle situation et profite de pouvoir avoir autant de femmes quil le veut. Mais sa rencontre avec la belle Cam va venir bouleverser sa vie. Sil en tombe très vite amoureux, il sait aussi quil ne doit pas céder à la tentation de passer à lacte avec elle sous peine de la voir rencontrer aussitôt lhomme de sa vie. Commence alors une course contre la montre pour retarder léchéance et briser la malédiction. Et pour garder Cam.
« Je vais arrêter de coucher avec toutes ces filles. Elles veulent pas de moi, elles veulent le suivant. Cest pas très satisfaisant »
Les Etats-Unis sont devenus maîtres en terme de production de comédies efficaces. Il faut dire quavec des réalisateurs comme Chris Weitz (« American Pie », « Pour un garçon »), les frères Farrelly (« Mary à tout prix », « Les femmes de ses rêves »), et une génération dacteurs particulièrement doués (Ben Stiller, Owen Wilson, Will Ferrell, Steve Carell, Jim Carey, Adam Sandler, etc ), sest développé un genre consensuel de comédies à fonds souvent romantiques, et teintées dhumour potache ras du slip et de situations particulièrement loufoques. Un genre qui se porte bien compte tenu des nombreux films du genre sortis sur nos écrans ces dernières années (« Les femmes de ses rêves », « En cloque mode demploi », « 40 ans toujours puceau », « Playboy à saisir », « Serial noceurs », « Polly et moi », « Girl next door », « Amour et amnésie »). Dernier né du genre, « Charlie, les filles lui disent merci » débarque donc chez nous sur un nombre assez limité décrans. Précédé dun mini buzz sur Internet, le film était donc attendu. Un film qui marque les débuts de réalisateur de Mark Helfrich, qui officiait déjà à Hollywood comme monteur depuis plus de vingt ans (il a ainsi travaillé sur des films comme « Predator », « X-Men 3 », « Dragon rouge », ou encore la série des « Rush hour »). A noter quil sagit dun pur film de commande. Pour la petite histoire, le projet du film est né lors de la rencontre dans une soirée entre le producteur et lun des convives qui faisait un constat sur sa vie amoureuse proche de la malédiction dont souffre Charlie. Ce dernier a dailleurs participé à lécriture du scénario et fait une apparition dans le rôle du nouveau fiancé de la toute première copine de Charlie à apparaître dans le film.
« Je veux pas de toi. Je connais trois de tes ex. Je vois pas lamour comme un sport »
Décidément, ces derniers mois, les scénaristes de comédies américaines auront eu le chic pour massacrer des idées de départ qui étaient bonnes. Après « En cloque mode demploi », « Supergrave », cest au tour de ce « Charlie les filles lui disent merci » de rejoindre la longue liste des comédies super ratées de lannée ! Il faut dire que déjà le titre ne laissait pas augurer grand chose de bon. Mais pourtant, le film commençait pas mal : une scène introductive très amusante avec des gamins qui tentent de parler de sexe sans savoir ce que cest, suivi dune scène plus trash sur une plage. Le scénario se mettait gentiment en place, lidée centrale de la malédiction aussi, promettant au passage quelques scènes quon imaginait drôle, et le rythme comique de ce début de film savérait plutôt soutenu. Malheureusement, le scénario, écrit à la truelle, ne fait illusion que quelques minutes. Passée la rencontre avec la jolie Cam et les diverses et improbables aventures dun soir du héros, le film sembourbe dans un grand nimporte quoi prévisible et gnian-gnian (lavalanche et lexcès de cadeaux et dattentions du héros à sa belle pour ne pas la perdre horripilant !!!). Pire, il confond humour potache avec salacité repoussante et autre vulgarité crasse (le coup du meilleur pote qui se tape des pamplemousses et qui raconte des tas dobscénités pas drôles). La scène final qui se déroule pendant le générique de fin (marque du genre, tous ces films ont une espèce de faux bêtisier faussement improvisé et archi écrit pendant le générique final) est à ce titre très représentative du mauvais goût du film.
« - Il y a une rumeur qui circule sur moi et selon laquelle il suffit à une fille de coucher avec moi pour trouver le bonheur. Tu peux croire ça ?
- Chacun croit ce quil a envie de croire »
Côté réalisation, cest pas fameux non plus : Helfrich reproduit sans génie ce quil a déjà vu chez les autres, comme par exemple la classique scène de mariage. Il en va de même pour la photographie, la luminosité et les mouvements de caméras : lensemble manque clairement dénergie et de personnalité. Côté interprète, pas grand chose à retenir. Inconnu chez nous, Dane Cook, le héros du film, est un star de stand-up très apprécié aux USA. Sur ce film il ne laissera pas un souvenir impérissable : entre son physique qui ne colle pas à son rôle de tombeur (il est quand même franchement laid), ses mimiques et ses vannes à deux balles, il a tout pour être le Ben Stiller du pauvre. A ses côtés, Jessica Alba sen sort honnêtement. En nunuche maladroite, elle développe un jeu de séduction basé sur autre chose que son physique avantageux, et sans montrer un talent dactrice immense, elle arrive tout de même à nous rendre son personnage attachant. Quant à Dan Fogler, dans le rôle du meilleur pote, il est tout simplement odieux. Une vraie performance alimentaire.
« Toute ma vie je nai été quun tremplin pour les filles. Les mecs daprès sont toujours mieux que moi. Je voudrais être le mec daprès pour une fois »
Idée de base prometteuse, bande-annonce et buzz qui laissaient présager une bonne comédie comme les américains savent si bien nous faire ces dernières années, « Charlie les filles lui disent merci » savère pourtant être lun des pires nanars de lannée. Rarement drôle, mal joué et mal écrit, le film savère être fade, facile et ennuyeux. Ajoutons à cela une surdose de mauvais goût et de vulgarité pas drôle, et le film touche définitivement le fond. Très dispensable.
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