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29 Mar

Coco

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Tu essayes de me faire plonger en ligue 2 alors que ma vie est une finale »

Coco, 40 ans, self made man, est l'exemple parfait de la réussite sociale. Parti de rien, immigré, il a réalisé en 15 ans une des plus fulgurantes success story des temps modernes grâce à son invention de l'eau frétillante. Mais pour Coco, la plus grande consécration est à venir : la bar-mitsva de son fils Samuel qui aura lieu dans six mois. Il invite tout le monde à "l'évènement national de l'année" et promet du jamais vu, de l'époustouflant, du Coco ! Trop obsédé par la perspective d'en mettre plein la vue au monde entier pour "sa" fête, Coco agit avec démesure et frôle la folie sans voir que sa femme, son fils, sa mère et tous ses proches se désolidarisent peu à peu. Cet évènement va devenir pour lui un instant de vérité sur son rôle de père.

« Je veux que les gens disent « c’est un fou Coco, son fils, il vole » »

Six ans après le carton inattendu de « Chouchou » (presque 4 millions d’entrées), comédie centrée sur un de ses personnages de scène, Gad Elmaleh récidive en transposant sur grand écran les aventures d’un autre personnage phare de ses spectacles : « Coco », le milliardaire bling-bling, fantasque et mégalo. L’occasion pour le comédien qui peine à s’imposer au cinéma (comme le prouvent l’alternance de succès comme « La vérité si je mens 2 », « Chouchou » ou « La doublure » et de bides comme « Olé ! » ou encore « Comme ton père ») de se rassurer et de tester sa cote d’amour auprès du public. A noter qu’en plus de cumuler les casquettes de scénariste et de comédien, il assure également – pour la première fois de sa carrière – la réalisation du film.

« - T’as de l’oseille, mais t’as pas de cœur.  – Peut-être, mais le mien il marche »

Un mois après le médiocre « Cyprien » d’Elie Semoun, c’est au tour de Gad Elmaleh de débarquer dans les salles avec une transposition sur grand écran des aventures de l’un de ses personnages fétiches de scène. Mégalo, fantasque et démesuré, « Coco » promettait de nous « éclater ». C’était sans compter sur le mauvais goût prodigieux de l’ensemble. Un mauvais goût tout d’abord d’ordre formel avec cette image constamment flashy et tape à l’œil, et cet humour « communautaire » qui était déjà agaçant dans « La vérité si je mens ». Un mauvais goût que l’on retrouve aussi (et surtout) dans le fond du film. Car dans le fond, il y a quelque chose de moralement immonde et de profondément choquant dans les tribulations démesurées de ce milliardaire, dans cette espèce d’apologie du capitalisme dans ce qu’il a de plus sale et de plus brutal, dans cet étalage de richesses dépensées en futilité, à l’heure où le monde est frappé de plein fouet par une des pires crises économiques qui soit, avec son lot de plans sociaux, de souffrance, et sa crise morale due à des patrons voyous qui continuent à se sucrer sur le dos des autres. Le plus troublant ici, c’est qu’au lieu de la satyre sociale espérée (et logique), dénonçant en vrac la jet set et le people (ce bon vieux « tout luit tout brille mais rien ne brule » que chantait Miossec), Gad Elmaleh nous fait au contraire un insidieux éloge du bling bling, du paraitre et de la futilité, brocardant la culture au profit de l’argent (la scène de la nature morte), cherchant coûte que coûte à rendre sympathique ce personnage grotesque, égoïste et mégalo, qui n’est pas sans rappeler un certain personnage omniprésent dans les médias... A tel point même qu'on se demanderait presque si le film ne serait pas un fallacieux objet de propagande pro-Medef. C'est dire. Forcément, derrière, l’humour tombe à plat, les gags insipides et autres quiproquos ne permettent jamais de desserrer un temps soit peu les dents, et on sort du film plus scandalisé qu’autre chose. Une chose est sûre, Gad réalise là un film « de Jean-Jacques » qui n’aura jamais réussi « à nous éclater ». Un désastre duquel on ressort avec la vague impression tout de même d’avoir été pris pour des cons…

  



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B
Il me semble qu'avant de porter certains jugements hatifs, tout d'abords prendre un peu de distance et s'informer. Toutes opinions divers et variées sont les bienvenues, mais avoir au moins vu le film pour pouvoir en parler de manière un peu plus constructive. Ensuite, voir si les propos du film sont en cohérences avec ses prises de positions ouvertement politique, notamment son soutient à un représentant d'une idéologie et ses prises de positions nationales sur son soutient au paquet fiscal et son "trop d'impots" qu'il paierait. Après, les gouts et les couleurs...
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F
Je n'ai pas vu le film mais il me semble que le terme "propagande libéralo-sarkosiste" est complètement innapproprié. <br /> Ne vous êtes- vous pas demandé si Gad Elmaleh avait juste eu envie de réaliser un film qui ferait "marrer" tout le monde, sans allusions au capitalisme ou à la crise ?<br /> Arrêtez de voir des espèce de "messages" là où il n'y en a pas.
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B
C'est pourtant bien ça ! Un film lourdingue, ou le public en mal de rire se complet dans cette daube riant de tout et de rien, même d'une porte qui simplement s'ouvre sur rien pr besoin de se réjouire d'une époque difficile à vivre. Mal joué, outrancier, agaçant, horripilant, tout est cebtré sur Gad qui se vénére et aucune émotion. Entre propagande libéralo-sarkosiste et chantre des stock options, rien ne nous donne le sentiment d'une critique des éxcès. Le gros Enrico est tout aussi pathétique que ridicule, tout comme Benguigui d'ordinaire plus inspiré. Même Arbillot est terne. Lamentable !
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V
Ca c'est pas un avis de Jean-Jacques !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!