Inception
« Une idée implantée dans votre tête est impossible à effacer »
Dom Cobb est un voleur expérimenté le meilleur qui soit dans lart périlleux de lextraction : sa spécialité consiste à sapproprier les secrets les plus précieux dun individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant quil rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents dans lunivers trouble de lespionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier qui a perdu tout ce qui lui est cher. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie davant à condition quil puisse accomplir limpossible : linception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire linverse : implanter une idée dans lesprit dun individu. Sils y parviennent, il pourrait sagir du crime parfait. Et pourtant, aussi méthodiques et doués soient-ils, rien naurait pu préparer Cobb et ses partenaires à un ennemi redoutable qui semble avoir systématiquement un coup davance sur eux. Un ennemi dont seul Cobb aurait pu soupçonner lexistence.
« Les rêves font assez vrais quand on y est. Ce nest quau réveil quon se rend compte de leur étrangeté »
Attendu comme le film évènement de lannée, le blockbuster quil ne fallait rater sous aucun prétexte, le nouveau Christopher Nolan était précédé dun énorme buzz et dune flatteuse réputation. Il faut dire que son dernier film en date, le génial « Batman the dark knight » (2008), avait réussi lexploit de dépoussiérer le genre archi balisé du film de super-héros en lui apportant une noirceur nouvelle doublée dun questionnement moral qui lui conférait toute sa profondeur. Une réussite totale, qui en avait fait le troisième plus gros succès au box-office américain de tous les temps. De quoi faire du réalisateur anglais un nouveau faiseur de miracles, un réalisateur incontournable en matière de blockbusters.
« Une idée est un virus : résistante, elle peut germer dun rien et te détruire »
On savait que le thème du labyrinthe mental et du rêve était à la mode au cinéma (« Eternal sunshine of the spotless mind » de Michel Gondry, « Stay » de Marc Forster, ou encore plus récemment « Mr. Nobody » de Jaco Van Dormael et « Shutter Island » de Scorsese). Fort de sa maestria formelle et visuelle, Nolan nous proposait donc de combiner ce genre avec celui du film de casse. Ou comment réussir à pénétrer une citadelle imprenable (en loccurrence linconscient et lâme) en prenant le contrôle des rêves de sa victime pour mieux semparer de ses secrets les plus profondément enfouis ou pour mieux le manipuler en semant le doute dans son esprit. A défaut dêtre tout à fait innovante, lidée était audacieuse et alléchante. Dautant que pour compliquer le tout, Nolan nous proposait dimbriquer plusieurs niveaux de rêves à partir dun seul et même rêve. Un stratagème (trop ?) complexe, censé piéger et venir à bout des esprits les plus récalcitrants. Le problème, cest quà force de chercher à densifier son récit en multipliant les intrigues secondaires souvent inutiles, comme lhistoire damour franchement falote entre Cobb et sa défunte épouse le film perd en maitrise et en fluidité. Le tout sous couvert du fallacieux et fumeux prétexte de vouloir perdre le spectateur entre les différentes dimensions du rêve et de la réalité. Pourtant, le constat est là : « Inception » ressemble à un étrange mix entre « Eternal sunshine of the spotless mind », « Brazil » et « Oceans eleven ». Un hybride un peu bâtard et sans réelle saveur. Surtout, à défaut de parvenir à nous passionner avec son intrigue sans réels tenants ni aboutissants, le cinéaste nous inflige un spectacle beaucoup trop long, et par moments, même, soporifique. Un comble. Tout ça pour finir sur un switch final des plus ambigus. De mémoire, on ne sétait pas fait autant avoir depuis le très fumiste « Fight club ». Au point que même le beau casting, trop mal exploité (DiCaprio retrouve le même rôle que celui quil tenait dans « Shutter island » tandis que Marion Cotillard nen finit plus de cabotiner dans les rôles de romantique évanescente et pleurnicharde), ne parvient pas à sauver le film. « Inception » ? Déception !
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