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24 Dec

L'auberge rouge (remake de 2007)

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« L’auberge du Croûteux ? quel nom sympathique ! »

 

Fin du 19ème siècle, une vallée perdue des Pyrénées. L’auberge du Croûteux, sinistre établissement perdu au milieu de nulle part, est tenu par Martin et Rose, un couple débonnaire qui fait régulièrement assassiner pour les détrousser leurs rares clients par leur fils adoptif et homme à tout faire sourd et muet. Mais par un soir d’hiver particulièrement froid et enneigé, le destin leur mener d’un seul coup plus de clients qu’ils n’en ont jamais eu d’un coup. En effet, le terrain accidenté et la neige vont provoquer l’accident de la diligence locale, obligeant les voyageurs à faire étape au Croûteux. Deux autres voyageurs inattendus viendront également y trouver refuge, en l’occurrence le Père Carnus, moine précepteur, et son jeune disciple, fils d’une famille de notables de la région, qu’il conduit à pied au monastère où il fera ses vœux. Alors que Martin commence à monter les pires stratagèmes avec son fils, Rose, qui reste quand même Croyante, fait venir le moine dans sa chambre pour se livrer à une bien étrange confession…

 

« C’est ingrat l’hôtellerie. On se coupe en quatre pour ses clients, et ils ne sont jamais reconnaissants ! »

 

Manque d’imagination de nos scénaristes ou volonté de dépoussiérer et de rendre hommage à notre patrimoine cinématographique national, ces dernières années ont vu la réalisation de plusieurs remakes de grands classiques du cinéma français. Après « Un crime au paradis » de Becker (2000) (remake du « Poison » de Guitry de 1951), « Fanfan la Tulipe » de Krawcsyk (remake du film de Christian-Jaque de 1951), « Les choristes » de Barratier (2003) (remake de « La cage aux rossignols » de Dréville en 1945), « Boudu » de Jugnot en 2004 (remake de « Boudu sauvé des eaux » de Renoir de 1932), ou encore le récent « Le deuxième souffle » de Corneau (remake du film de Melville), voilà donc sur nos écrans le remake du grand classique de Claude Autant-Lara, « L’auberge rouge », dont l’original date de 1951. Inspiré d’un fait divers réel ayant eu lieu dans les années 1830, le film a déjà inspiré bon nombre d’artistes en tous genres, puisqu’il donnera lieu à un roman signé Honoré de Balzac en 1831, un premier film muet de Jean Epstein en 1923, qui servira lui-même de base au film d’Autant-Lara. Pour la petite histoire, c’est Christian Clavier qu’on retrouve à l’origine du projet. Un projet dont il signe la réécriture du scénario, en collaboration avec Michel Delgado, qui avait déjà collaboré au scénario de « L’enquête corse » de Berbérian (2004). L’occasion également de retrouver plusieurs membres de la bande du Splendid dans un même film, événement rare ces dernières années (à l’exception bien sûr des « Bronzés 3 » de 2005).

 

« - Vous avez donné des chrétiens à manger aux cochon ?

   - Et alors ? Ils en mangent bien, eux ! »

 

Pour l’avoir découvert il y a très peu de temps, la version originale de 1951 de « L’auberge Rouge » m’avait semblée quelque peu désuète et vieillie. Suffisamment du moins pour s’étonner qu’un remake de ce film soit en chantier. Et force est de constater que comme dans la plupart des remakes pré-cités, cette « Auberge rouge » n’apporte pas grand chose de nouveau. Par rapport au film d’Autant-Lara, le mimétisme est même très criant, au point que certaines scènes, comme celle de la confession ou celle de la tisane, semblent ne pas avoir été retouchées, seuls les comédiens ayant changé. Les rares changements s’opèrent sur des détails : le dresseur de singe du début devient un dresseur d’ours. Le simplet assassin de la famille n’est plus un noir observé avec tout le racisme du regard d’Autant-Lara, mais un sourd et muet, et les aubergistes ont ici l’occasion de tuer le cocher et l’un des voyageurs, ce qui n’est pas le cas dans la version originale. Sans parler de l’épouvantail qui remplace le bonhomme de neige. Reste une originalité : le curé joue cette fois-ci véritablement des coudes pour sauver la vie des autres voyageurs. Mais si le film se regarde agréablement comme une gentille comédie familiale, on doit reconnaître que cette fable perd, dans cette version, un peu de l’esprit provocateur et anticlérical qu’il y avait dans celle de 1951.

 

« J’irai pas au monastère. Je préfère aller en enfer avec Mathilde »

 

Côté réalisation, tout semble calibré pour faire de ce film le parfait divertissement familial des fêtes. Et dans cette logique, aucun détail encombrant ne trouve ici sa place. Le travail sur les décors et les couleurs recrée bien une ambiance quelque peu mystérieuse, mais le tout semble volontairement sécurisant (couleurs relativement chaudes), Krawcsyk ne cherchant jamais à mettre les spectateurs mal à l’aise. Il en va de même avec les morts : quelques cadavres réapparaissent, mais là-encore, on ne cherche pas la surenchère visuelle ni le côté stressant, mais plutôt une représentation des victimes qui s’intègrent dans un cadre comique. De manière assez générale, c’est le principal reproche que l’on peut faire à ce remake, à savoir de tout avoir basé sur l’humour burlesque, et de ne pas avoir laissé un peu de place, comme dans la version originale à un petit peu de suspens ou de tension (En 1951, la chanson du début par Montand ou la façon dont on Fétiche obligeait les clients à boire la tisane créaient malgré tout une sorte de tension). Au milieu de cela, les comédiens ne sont pas mauvais, et s’ils souffrent malgré tout un peu de la comparaison qu’on peut faire avec les comédiens de 1951, c’est bel et bien eux qui sauvent ce film. A ce jeu, c’est certainement Gérard Jugnot qui s’en sort le mieux. Jamais cabot, et avec une volonté constante de donner à son personnage une facette supplémentaire, il livre une solide prestation. Christian Clavier, qu’on ne pourra s’empêcher de comparer une nouvelle fois à Jacquouille la Fripouille pour son côté pecnot (la relique de St Barnabé le Gouatreux, les mimiques. A noter la grande référence aux « Bronzés font du ski » avec sa tirade « Comment peut-on être copain avec un cochon »), s’en sort aussi plutôt bien. Gouailleur et teigneux, il est lui aussi à créditer d’une plutôt bonne prestation. Des trois, c’est finalement Josiane Balasko qui déçoit un peu (c’est rare venant d’elle). Il faut dire aussi que Françoise Rosay avait placé la barre très haut ! Derrière les seconds rôles assurent plutôt bien également, de Sylvie Joly à François-Xavier Demaison, en passant par Laurent Gamelon ou Urbain Cancellier, ils tirent tous le film vers le haut.

 

« Seigneur, j’ai compris la leçon. Vous m’avez ramené ici pour que je sauve leur vie. Je n’ai pas peur, mais je compte beaucoup sur vous quand même »

 

Au final, ce remake de « L’auberge rouge » n’apporte pas grand chose de nouveau sous la comète. Manque de singularité et d’audace, la version de Krawcsyk se borne à une relecture un peu terne et trop lisse de ce grand classique qui avait pourtant à la base un souffle un petit peu provocateur. Trop calibré grand public, ce film semble par moment plus motivé par l’envie de faire un gros carton pendant les fêtes que par la volonté de revisiter et de rendre hommage à un grand classique. Néanmoins le film se regarde agréablement et sera certainement le divertissement idéal pour une sortie en famille. Pour les spectateurs plus avertis ou plus exigeants, ce remake manque un peu d’âme et de souffle pour vraiment convaincre. Reste la bon niveau général et la bonne humeur des interprètes qui sauvent ce film.

                 



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P
Moi je me suis ennuyé.J'ai vraiment détesté ce film, qui ne présente aucun intérêt cinématographique
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B
S'il est vrai qu'on ne s'ennuie pas, et même qu'on trouve a rire, il n'empêche que ce film est un peu des Bronzés, du père noël est une ordure, des visiteurs et autres films comiques du Splendide. Rien de neuf, rien d'original, pas un navet mais pas un chef d'oeuvre. A voir quand même.
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