Marley et moi
« Cest comme un môme mais en plus poilu ! »
Jenny et John viennent tout juste de se marier sous la neige du Michigan et décident de partir s'installer sous le soleil de Floride. Alors que l'envie d'avoir un premier enfant se profile chez Jenny, John espère retarder l'échéance en lui offrant un adorable chiot sur les conseils avisés de son collègue Sébastien, un séducteur profitant pleinement de son célibat. C'est ainsi que Marley, un jeune labrador, prend place au sein du couple. En grandissant, l'animal se révèle aussi craquant que dévastateur et la maison devient un véritable terrain de jeu, où plus rien ne peut échapper à sa voracité. Mais l'envie de fonder une famille ressurgit, et Jenny attend désormais son premier enfant. Au rythme des années et des catastrophes qu'il provoque, Marley sera le témoin d'une famille qui se construit et s'agrandit, devant faire face à des choix de carrière, des périodes de doute et des changements de vie. Pour Jenny et John, même si Marley est le pire chien du monde, cette tornade d'énergie leur témoignera une affection et une fidélité sans limite, pour leur enseigner la plus grande leçon de leur vie.
« Tas un gamin, tes plus toi-même ! »
Réalisateur essentiellement pour la télévision (il a signé notamment de nombreux épisodes de la série « Sex and the city »), David Frankel avait connu la consécration en 2006 en signant ladaptation pour le grand écran du best-seller de Lauren Weisberger, « Le diable shabille en Prada ». Loin de lunivers glamour et girly de la chick lit, Frankel nous revient avec une comédie canine, « Marley et moi », son troisième long en près de quinze ans de carrière. Le film est ladaptation du best-seller du même titre, signé John Grogan. A noter quil aura fallu 22 chiens pour jouer Marley aux différentes époques de sa vie.
« On a tous des rêves, mais parfois la vie a de meilleures idées »
Bien quindémodables (pour preuve les sorties groupées de « Palace pour chien », du « Chihuahua de Beverly Hills » et donc de « Marley et moi »), les comédies canines (et animalières en général) inspirent toujours la méfiance en raison de leur humour très « tarte à la crème » façon « Vidéo gag » et de leurs scénarii souvent prétextes à des fables moralistes un peu ringardes, abordant des thèmes (amitié, respect) qui ne fédèrent que les plus jeunes spectateurs attirés par ces peluches vivantes. En cela « Marley et moi » est plutôt une agréable surprise car usant de lhumour canin avec parcimonie. En fait, et cest tout lintérêt du film, le chien Marley sert de catalyseur, de fil rouge scénaristique, pour dresser le portrait de ce couple sur une quinzaine dannées, à un moment clé de leur existence. De leur début de jeunes mariés, avec leurs rêves et leurs projets, jusquaux contraintes de la vraie vie (crises de couple, gamins, responsabilités), le film nous propose de confronter leurs aspirations initiales avec ce quils deviendront, en traitant de la difficulté de faire des choix et de prendre ses responsabilités. Si lensemble vente un peu trop « lAmerican way of life », avec ses valeurs un peu factices et désuète (le pavillon de banlieue, la femme qui renonce à sa prometteuse carrière pour élever ses gamins et devenir une parfaite femme au foyer), il nous évite cependant le petit laïus moraliste quant à un modèle parfait de vie réussie : John ne deviendra pas le grand reporter quil rêvait dêtre, mais réussira comme chroniqueur et trouvera lépanouissement dans une vie de famille réussie, tandis que son meilleur ami se réalisera comme grand reporter tout en restant un cavaleur invétéré. Chacun à sa façon réussira sa vie, sans quon nous impose de jugement de valeurs. Pour autant, le film pêche quand même grandement côté scénario. Tout dabord, il y a ce mauvais découpage qui donne la perturbante impression de voir deux films en un, la première partie étant assez ouvertement une comédie tournée autour du chien tandis que la seconde se veut davantage une réflexion douce-amère sur la vie, la réalisation de soi et le temps qui passe. De plus, « Marley et moi » souffre de gros problèmes de rythmes, les baisses de régime plombant quelque peu ce film à la longueur excessive qui parait être sur la fin assez interminable. Dautant plus interminable que le réalisateur a la mauvaise idée de vouloir nous embarquer dans une fin tire-larmes avec le calvaire de ce vieux chien malade qui nen finit pas de mourir. En dépit dune bonne idée scénaristique de départ, lensemble serait donc franchement raté si Owen Wilson et Jennifer Aniston ne sauvaient pas lensemble grâce à leur énergie et à des performances plutôt convaincantes. De quoi relever un peu le niveau de ce film qui reste tout de même assez médiocre.
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