Minuit à Paris
« Il
ny a pas de mauvais sujet si lhistoire est vraie »
Gil et Inez sont deux jeunes fiancés américains préparant leur mariage. Ils passent quelques jours à Paris, accompagnant les parents d'Inez venus en France pour affaire. Alors que Gil est sous le charme de la capitale française et envisage de s'y installer, ni sa promise, ni ses futurs beaux-parents ne l'apprécient outre mesure. La rencontre inopinée avec un autre couple américain dont le mari est un ancien flirt d'Inez, suffisant et imbuvable, va contribuer à éloigner un peu plus les jeunes fiancés. Gil parcourt la ville à la recherche de l'inspiration pour son prochain roman et, alors que les douze coups de minuit ont sonné, il est invité à monter dans une vieille voiture qui va l'emporter vers le Paris des années 1920. Au fil des nuits, il va alors rencontrer Zelda et F. Scott Fitzgerald, Cole Porter, Ernest Hemingway, Juan Belmonte, Gertrude Stein, Pablo Picasso, T. S. Eliot, Salvador Dalí, Luis Buñuel, Man Ray, Henri Matisse Il va peu à peu tomber amoureux d'Adriana, qui est alors l'égérie de Picasso après avoir été celle de Modigliani. Pourtant celle-ci ne rêve que du Paris et du Maxim's de la Belle époque.
« Tu nécriras pas bien si tu as peur de la mort »
Après
trois décennies passées à filmer sa chère New York, Woody Allen semblait un peu
en perte de vitesse. Comme incapable de se renouveler. A soixante dix ans, il
se décide donc à quitter sa grosse pomme pour venir en Europe à la recherche
d'un nouveau souffle. Après trois films londoniens (dont le succès « Match
point ») et un film barcelonais, le cinéaste doit mettre en parenthèses
son projet parisien en raison de contraintes budgétaires. Qu'à cela ne tienne.
Après un bref retour à New York, il repart pour un deuxième périple européen.
Après le londonien « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu »,
il réalise enfin son projet parisien, « Minuit à Paris ». En
attendant de poser sa camera à Rome pour sa prochaine escale.
« Où est Gil ? Il se promène dans Paris tous les soirs »
Woody
à Paris! Un véritable événement cinématographique dont on pouvait espérer le
meilleur. Surtout connaissant le penchant francophile du cinéaste. Pourtant sa
lettre d'amour à notre capitale commençait bien mal, avec l'énumération des
clichés sur les français et les parisiens (la baguette, l'indifférence, la
mauvaise humeur, une certaine hostilité à la politique américaine). Le tout
dans une succession de décors éminemment carte postale, tels le Champ de Mars, Notre-Dame
ou encore le château de Versailles. Et puis le film finit par s'emballer un
peu: Paris la romantique sépare progressivement le couple principal et le héros
se met à rêver au Paris artistique des années 20. Reprenant le thème qu'il
affectionne de la confrontation entre rêve et réalité (« La rose pourpre
du Caire », « Melinda et Melinda »), Allen nous convie ainsi à
une plongée dans le Paris des années folles. Mais si, pour Hemingway
Paris était une fête, celle a laquelle nous convie le cinéaste s'avère des plus
fades: les icônes de l'époque (Hemingway, Picasso, Fitzgerald) manquent
cruellement de relief et les longues aventures fantasmagoriques du héros
manquent de rythme et d'intérêt. Mais plus que tout, Allen déçoit en jouant la
carte du bankable au détriment de la qualité: l'apparition de Carla Bruni
suscite ainsi l'embarras tandis que la môme Cotillard se complet une nouvelle
fois en d'évanescentes pleurnicheries. Et comble du mauvais goût: c'est la
falote Léa Seydoux qui incarne la parisienne romantique. A trop l'avoir
attendu, le film parisien de Woody Allen est bien décevant.
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