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04 Jun

Sunshine

Publié par platinoch  - Catégories :  #Science-Fiction-Heroïc Fantasy

« Chaque seconde dans l’univers, un soleil meurt »

 

Danny Boyle est probablement le cinéaste le plus emblématique de la génération du cinéma des années 90 en Grande-Bretagne. Avec des films comme « Petits meurtres entre amis » ou « Trainspotting », il a su redonner un vrai coup de jeune au cinéma britannique. Et mettre sur orbite la carrière d’acteurs comme Ewan McGregor. Ses derniers projets depuis quelques années sont tous tournés vers l’univers de la Science-Fiction et de l’anticipation. Sa précédente réalisation, « 28 jours plus tard », a d’ailleurs été salué par la plupart des critiques. Le voilà donc qui nous revient, deux ans plus tard, avec un nouveau film de science-fiction très attendu, « Sunshine », à la tête duquel on retrouve de nouveau Cillian Murphy, déjà à l’affiche de « 28 jours plus tard » (et vu notamment dans « Le vent se lève » de Loach). Fort d’une bonne campagne de médiatisation et de bonnes critiques, le spectacle s’annonçait forcément

immanquable. Présentation.

Affiche française. Twentieth Century Fox France

 

« Si le Soleil meurt, nous mourrons aussi »

 

L’histoire :

 

2057. L’espèce humaine est menacée d’extinction car le soleil se meurt. ICARUS 2, mission spatiale menée par sept hommes et femmes, doit traverser la galaxie pour faire exploser un engin nucléaire dans le soleil afin de l’empêcher de mourir et de relancer son activité thermique. La traversée est longue de plusieurs années et le vaisseau est équipée de telle sorte qu’il permet de manière biologique de répondre aux besoins de ses habitants. Mais à l’approche de Mercure, ICARUS 2 capte des signaux de détresse d’ICARUS 1, première mission de la sorte, qui a échoué et a été portée disparue sept ans auparavant. Suite à un problème technique dû à une erreur de pilotage, l’équipage, pourtant divisé sur la question, décide d’aller en repérage sur l’épave d’ICARUS 1, pour voir s’il y a des survivants et s’ils peuvent récupérer de quoi réparer leurs dégâts. Si l’épave ne contient que mort et désolation, l’escapade s’avère en plus meurtrière. La route reprend pourtant tant bien que mal, mais commencent alors de mystérieux évènements dans le vaisseau…

Chris Evans. Twentieth Century Fox France

 

« Quand vous recevrez ce message, je serais dans la zone morte »

 

Avant tout commentaire, il faut tout d’abord que j’exprime la première impression que j’ai ressentie dès les premières minutes de « Sunshine » : ce film ne ressemble à aucun autre, et à tous à la fois, c’est un trip spirituel très étrange !

Danny Boyle aux commandes de ce film et d’ICARUS 2, c’est pour lui une occasion unique de plonger dans sa passion de la science-fiction en allant jusqu’au bout de son délire, et de rendre en même temps hommage à ces prédécesseurs qui l’ont fortement inspirés par le biais de références ultras visibles. Parmi ces références, on peut citer en vrac et non exhaustivement « Alien », « Armageddon », ou « 2001 l’odyssée de l’espace ». Mais il y a une dimension supplémentaire dans ce film, quelque chose de spirituel ou de mystique. D’ailleurs, la présence de ce jardin à bord ne fait-elle pas penser à une sorte d’Eden ou d’Arche de Noé ?

Michelle Yeoh. Twentieth Century Fox France

 

Car ce n’est pas qu’un simple film de science-fiction que nous propose Boyle, c’est aussi une aventure visuelle et spirituelle, dans laquelle les héros de cette aventure s’embarquent, à la recherche d’une vérité qui leur est propre. Pour certains, le soleil est avant tout un symbole mystique, pour d’autres une vérité scientifique inconnue qu’il faut découvrir. Bien sûr, du soleil dépend la vie et la survie de l’humanité, mais au-delà de ça l’astre solaire revêt toutes ces formes fantasmagoriques. Comment d’ailleurs ne pas voir ces scènes de contemplations du soleil ou la scène finale dans ce cube immense comme une visualisation du prisme de l’esprit ?

Dans tous les cas, il fascine les membres d’ICARUS 2, et il suffit de voir les longues scènes de contemplation de l’astre ou de l’attente du moment fatal où ils vont le rencontrer physiquement  pour voir combien le Boyle se situe au-delà de la simple science-fiction.

Cillian Murphy. Twentieth Century Fox France

 

« Si vous vous réveillez un matin et qu’il fait très beau, vous saurez qu’on a réussi »

 

Il n’en demeure pas moins que ce film reste un bon film de genre. Doté d’un budget considérable et d’un scénario de qualité, on y retrouve tous les codes du genre du film d’aventures spatiales, avec l’enjeu de sauver l’humanité, en passant par le huitième passager qui liquide les autres. Compte tenu de ce qui a été fait avant avec des budgets pharaoniques, ce film produit par les britanniques ne fait jamais pâle figure. Au contraire. Les décors et les effets spéciaux sont franchement réussis, et ils ne font jamais pâles figures.

Twentieth Century Fox France

 

Sur la forme, le film de Boyle jouit d’une réalisation léchée, sachant jouer élégamment avec les effets spéciaux, tout en sachant préserver l’art délicat de la subtilité. Contrairement aux films du type « Mission to mars », où le scénario n’est prétexte qu’à aligner les effets visuels, Boyle préfère ne pas en mettre plein la vue (même si son film est visuellement réussit et souvent impressionnant) pour favoriser l’histoire elle-même.

Son casting international surprend au début, mais convainc assez rapidement. Cillian Murphy est étonnant mais bon dans un rôle de scientifique assez aérien, Chris Evans surprend dans un rôle d’homme de convictions qui lui va mieux que ses habituels rôles de belle gueule de service. Chez les femmes, Rose Byrne dans un rôle assez lunaire se montre très attachante, comme Michelle Yeoh en écologiste militante.

Rose Byrne. Twentieth Century Fox France

 

Au final, Danny Boyle revient avec un film de science-fiction très personnel et un peu fourre-tout. S’il s’amuse à jouer des codes et des figures imposés par le genre et par ses prédécesseurs, il donne à son film une dimension supplémentaire, sorte de trip mystico-spirituel autour du soleil et de la vérité qu’il représente pour chacun des membres de son équipage. Ces interrogations donnent d’ailleurs lieu à de nombreuses scènes contemplatives, plutôt rare dans ce genre de film et qui donnent une griffe visuelle très personnelle à ce « Sunshine ». Mais l’essentiel est définitivement ailleurs, dans la réflexion que propose Boyle, aussi bien sur l’avenir de l’humanité que dans la recherche d’une vérité spirituelle. Il propose un voyage contemplatif, souvent mélancolique, et parfois psychédélique. On est libre d’aimer ou pas. Mais son pari est plutôt réussi.

Twentieth Century Fox France



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M
SublimeJe me suis empressé d'acheter le blu-ray de ce film superbe, au visuel époustouflant et au trip final mystique. <br /> Encore un chef d'oeuvre de Danny Boyle !
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B
La critique est à la hauteur de ce que j'ai éprouvé pour ce film magnifique. Tout est dit dans ces lignes et que je ressentais dans mon coeur. Merci
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!