La brigade du suicide
Un grand merci à Rimini Éditions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « La brigade du suicide » d’Anthony Mann.
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« As-tu déjà passé dix nuits dans un bain turc à chercher un homme ? Je suis sûr que non »
Deux agents du département du Trésor Américain sont désignés pour infiltrer le Milieu dans le but de mettre fin aux agissements d’un gang de faux-monnayeurs. Partant pour Chicago, ils endossent une nouvelle identité et remontent peu à peu toute la filière.
« Il faut être deux pour passer un marché »
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Après une première carrière au théâtre où il est tour à tour comédien puis metteur en scène, Anthony Mann intègre l’industrie cinématographique à la fin des années 30 sous la houlette du producteur David Selznick qui l’engage comme répétiteur puis dénicheur de talent. Devenu entre temps l’assistant du cinéaste Preston Sturges, il accède à son tour à la réalisation à la faveur de la Seconde Guerre mondiale dès le début des années 40. Avec à la clé, une carrière principalement dédiée à la série B et aux productions à petits budgets. Ses rares incursions dans la série A s’étant le plus souvent soldées par des échecs. Le plus célèbre restant sans doute son éviction assez rapide du tournage de « Spartacus », lequel sera finalement confié au jeune Stanley Kubrick. Reste qu’en matière de production plus modestes, Mann se signala par une certaine liberté de ton (notamment lorsqu’il était également scénariste de ses films), son sens aigu de l’efficacité et sa capacité à respecter les budgets alloués. S’il est désormais principalement célébré pour l’excellence de ses westerns (marqués par sa longue collaboration avec son ami James Stewart qu’il dirige à huit reprises, notamment dans les excellent « Les affameurs », « L’appât », « Je suis un aventurier » et « L’homme de la plaine »), il fut avant cela un habile réalisateurs de films noirs, genre auquel il se consacra exclusivement pendant près de dix ans. Avec à la clé des perles comme « Marché de brutes » (1948), « Il marchait la nuit » (1948) ou encore « Incident de frontière » (1949).
« J’ai toujours ce que je veux d’une manière ou d’une autre »
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Tourné en 1947, « La brigade du suicide » suit ainsi l’enquête de deux policiers du Trésor, dont la mission est alors d’infiltrer une organisation criminelle spécialisée dans la confection de faux billets. Une mission des plus périlleuse, menée au péril de leur vie, qui donne lieu à un polar tout à la fois schizophrène et véritablement anxiogène. Et pour cause, puisqu’en cas de danger, les deux héros n’ont pas d’échappatoire possible. Mais la vraie réussite du film réside sans doute dans le parti pris du réalisateur d’aborder son récit de façon quasi documentaire. Un procédé alors assez fréquent (on pense à des films comme « La maison de 92e rue » ou « 13 rue Madeleine » de Hathaway) qui donne ici une dimension très réalise et immersive au récit, en nous montrant tous les rouages de l’enquête de terrain. Et ce d’autant plus qu’il n’y a pas de véritable vedette au casting (si ce n’est Dennis O’Keefe). Tout juste pourra-t-on reprocher quelques incongruités scénaristiques (la rencontre improbable d’un des héros avec son épouse et une amie de celle-ci, se trahissant malgré lui) qui ne nuisent pas pour autant à la qualité globale du film. Porté par la mise en scène remarquablement précise de Mann, force est de constater que le film demeure d’une redoutable efficacité.
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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, et proposé en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de « Un film noir documentaire » : interview de Jacques Demange, critique à la revue Positif, par Rania Griffete et Stéphane Chevalier (14 min.).
Édité par Rimini Éditions, « La brigade du suicide » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 24 août 2021.
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