18 Jul

Big guns - Les grands fusils

Publié par Platinoch - Catégories : #Films noirs-Policiers-Thrillers

Un grand merci à Pathé pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Big guns (les grands fusils) » de Duccio Tessari.

« Ton chasseur en a assez de descendre des pigeons. Je veux raccrocher. Je ne veux pas que mon fils ait ce genre de vie. Ni ce genre de mort. »

Tony Arzenta, redoutable tueur à gages à la solde de la mafia, souhaite se retirer des affaires. N'acceptant pas sa démission, l'organisation tente de l’éliminer, et tue, par erreur, sa femme et son enfant. Fou de douleur, il décide de se venger. Commence alors sa folle croisade vengeresse.

« Ils essaient de me faire peur. Mais à la vérité ils ont peur de toi. »

Scénariste puis cinéaste ayant participé aux grandes heures du cinéma bis italien, Duccio Tessari se fait notamment un nom au cours des années 60 dans le registre du western spaghetti, dont il signe quelques fameuses pépites (« Un pistolet pour Django », « Le retour de Django », « Mort ou vif… de préférence mort » ou encore « Et viva la révolution ! »). Avant de suivre la mode et de se consacrer au cours de la décennie suivante au giallo et, surtout, au néo-polar dans lequel il s’illustre avec des films comme « La mort remonte à hier soir » ou encore « Les durs » et son improbable affiche réunissant Lino Ventura et Isaac Hayes. Mais l’un des principaux faits de gloire du cinéaste aura été d’avoir dirigé à deux reprises Alain Delon au milieu des années 70 pour ce qui restera sans doute comme deux de ses plus fameuses réalisations, à savoir « Big guns (les grands fusils) » en 1973 puis, surtout, « Zorro » en 1975.

« Tu as souffert pour m’aider. Alors maintenant, tu fais partie de la famille. »

Sur une histoire originale de Franco Verucci, « Big guns » suit la croisade vengeresse d’un sicaire de la mafia, qui a vu sa femme et son fils tomber sous les balles qui lui étaient destinées. Ce qui le conduit à se rebeller et à partir au combat seul contre tous et, surtout, contre l’organisation mafieuse à laquelle il appartenait. Un postulat alors en vogue et popularisé dans le cinéma de genre italien quelques mois plus tôt par le réalisateur Fernando Di Leo qui signa deux références absolues du genre, à savoir « Milan calibre 9 » et « Passeport pour deux tueurs ». Deux films dont l’influence semble évidente, tant dans la construction de son intrigue et la représentation de la violence, que dans la description qui est faite de l’organisation mafieuse, à la fois très pyramidale, tentaculaire, avec des ramifications aux quatre coins de l’Europe, et de fait aliénante. Arzenta parcourt ainsi le vieux continent (de Milan à Copenhague en passant par Paris et la Sicile) pour frapper les différents intérêts et les ramifications de l’organisation, nouant au passage des alliances de circonstances. Ce qui donne lieu à un récit nerveux, violent et souvent même paranoïaque avec une impression de danger omniprésent et pouvant surgir de n’importe où. Jusqu’à un final cynique à souhait, rappelant que dans cette « famille » aux règles si particulière, il n’y a pas de place pour la rédemption. Minéral à souhait, Delon est formidable dans ce rôle melvillien à souhait de tueur froid et mélancolique. Plus qu’un simple poliziottesco, Dario Tessari signe là un très solide thriller mafieux, à la fois âpre, sombre et dense, décrivant formidablement un système mafieux oppressif et totalement déshumanisé.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version française (99 min.) ainsi que dans version longue italienne inédite (109 min.) restaurée 4K sous la surveillance de Pathé et proposé en versions italienne et française (2.0 chacune). Des sous-titres français et anglais sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’Entretiens autour du film avec Nicolas Pariser, Jean-François Rauger et Laurent Chollet (2023, 37 min.).

Édité par Pathé, « Bis guns » est disponible en Édition Digipack limitée à 3000 exemplaires avec fourreau depuis le 28 juin 2023.

Le site Internet de Pathé est ici. Sa page Facebook est ici.